Si l’on se reporte au temps où Molière écrivait123, on doit l’admirer d’avoir osé dire si nettement son opinion, et d’avoir si bravement appuyé les efforts de Louis XIV pour abolir l’usage quotidien et vraiment barbare du duel à cette époque.
C’était lui que Molière montrait « par l’exemple d’une affaire domestique, passant à s’ingérer dans les affaires les plus secrètes et les plus familières des familles » et mettant en usage les adresses d’Escobar pour capter la fortune de son hôte et caresser dévotement sa femme. […] Il s’est entendu avec le ciel pour s’en passer l’usage ; ils ont fait un accommodement.
C’était l’usage ; et Molière, acteur et auteur tout à la fois, devait commencer par là. […] Emportés par une action, ils n’ont pas le temps de s’écouter parler ; ils ne parlent que pour attaquer ou se défendre ; et ce feu d’esprit de la conversation oisive, où l’on n’a d’autre objet que de plaire en pariant, et de laisser à l’interlocuteur quelque impression de son mérite, n’est pas plus d’usage dans cette comédie que dans la vie dont elle est l’image.
Car, en ce temps-là, les célibataires étaient rares, à la ville comme à lia cour ; à trente ans, c’était l’usage, on était père de famille. […] Jamais Molière n’en fait usage dans ses grandes comédies. […] Vous pensez d’après vous-même, mais, pour le reste, vous vous conformez à l’usage ; il faut (c’est la maxime que vous répétez sans cesse), il faut bien faire comme tout le monde ! […] Il n’en existe pour moi que dans la disproportion entre vos paroles et celles qui sont de convention, d’usage, de nécessité sociale dans la circonstance où vous vous trouvez. […] Ou plutôt le ridicule n’existe pas chez eux ; j’entends le ridicule français, celui qui consiste à ne pas se conformer à l’usage établi.