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184. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Car comme la fausse dévotion tient en beaucoup de choses de la vraie ; comme la fausse et la vraie ont je ne sais combien d’actions qui leur sont communes ; comme les dehors de l’une et de l’autre sont presque tout semblables, il est non seulement aisé, mais d’une suite presque nécessaire, que la même raillerie qui attaque l’une intéresse l’autre, et que les traits dont on peint celle-ci défigurent celle-là, à moins qu’on n’y apporte toutes les précautions d’une charité prudente, exacte et bien intentionnée ; ce que le libertinage n’est pas en disposition de faire.

185. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Jamais il n’a poussé le réalisme si loin que lorsqu’il mit en scène l’adultère, suite presque nécessaire de toute union qu’une femme n’a point librement et spontanément contractée.

186. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Paix et Miséricorde se jetèrent à ses pieds; Justice et Vérité plaidèrent contre Paix et Miséricorde, en suite de quoi Dieu déclara que, pour racheter le crime commis, il fallait qu’il se trouvât un homme sans péché, qui consentît à souffrir les tourments et le supplice pour le salut de l’humanité.

187. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Les coryphées du parti royaliste, les émigrés, rentrés en France à la suite des Bourbons, et à qui les princes de cette famille, pour prix de leurs services et de leur dévouement, ont partagé ou restitué les plus hauts emplois, dissimulent à peine leur mépris pour les hommes et les choses de l’Empire; ils affectent, en outre, des airs de triomphe tout à fait blessants; et c’est avec vérité que, dans sa verve railleuse, et pour stigmatiser leur jactance, le poëte national a pu s’écrier : Voyez ce vieux marquis Nous traiter en peuple conquis ! […] Les nombreux vaudevilles dont il se compose forment une galerie, non pas de tableaux, mais d’esquisses de mœurs très ressemblantes que dans la suite, nous n’en doutons pas, les amateurs consulteront avec beaucoup d’intérêt. […] Deux femmes ambitieuses, deux reines qui se disputent la suprême autorité; des ministres avides, des intrigants subalternes marchant à leur suite; cabalant, conspirant pour arriver ou se maintenir au pouvoir, ne sachant plus souvent ni à qui adresser leurs vœux ni pour qui se déclarer, dans l’ignorance où ils sont du parti qui triomphera ; au milieu d’eux, un habile diplomate, exploitant un vaniteux bourgeois, assez sot pour se croire appelé à jouer un rôle dans l’État, et dont il se sert comme d’un instrument utile, qu’il brise et rejette avec mépris dès qu’il n’en a plus besoin, etc.

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