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261. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Dans cette même année 1673, sa situation éprouva un nouveau changement : madame de Coulanges écrit à madame de Sévigné, le 20 mars : « Nous avons enfin retrouvé madame Scarron, c’est-à-dire que nous savons où elle est ; car, pour avoir commerce avec elle, cela n’est pas aisé. » La suite de cette lettre prouve que madame de Coulanges était instruite de bien des particularités concernant madame Scarron. […] Je consume les plus beaux jours de ma vie au service d’autrui… Je vis dans une action continuelle ; pas un moment à donner à mes amis ; les bontés du roi ne sauraient me dédommager de toutes ces pertes. » On pourrait trouver une nuance d’ingratitude dans ces paroles, si l’on n’y voyait la sage précaution d’une femme intacte contre des soupçons offensants.

262. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Perrault, & on ne sait quand elle viendra. […] C’étoit un defaut que peut-être nous ne savons pas ; c’étoit le ridicule ou de quelques faits particuliers, ou de quelque goût passager & commun en ce tems-là, mais qui nous est inconnu lors même que nous pouvons consulter les originaux. […] Moliere n’est pas sujet à ce contre-tems : nous savons à qui il en veut, & nous sentons facilement s’il peint bien le ridicule de nôtre siecle ; rien ne nous échape de tout ce qui lui réüssit.

263. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

C’est en vain que l’on se fortifie, Par le grave secours de la Philosophie, Contre un sexe charmant que l’on voudroit braver ; Au sein de la sagesse il sait nous captiver : J’en ai fait, malgré moi, l’épreuve malheureuse. […] Sexe aimable & trompeur, c’est avec cette adresse Que vous savez des cœurs surprendre la tendresse ! […] D’accord : elles font grand plaisir, je le sais bien ; je sais aussi qu’elles en feroient davantage si leurs beautés tenoient au sujet & au personnage que le titre nous promet.

264. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

On sait que Goethe avait pour son œuvre la plus haute estime, qu’il lisait chaque année plusieurs de ses pièces et en recommandait l’élude aux auteurs dramatiques. […] Il n’est pas seulement auteur ; il est acteur, homme de théâtre ; il sait ce qui convient au spectateur, ce qui porte sur lui. […] Prenons comme exemple celui qu’il a traité dans Le Festin de Pierre : la pièce espagnole, d’où le sujet est originaire, examinait une question religieuse qui, pour différents motifs, semble avoir été capitale pour l’Espagne dans les premières années du xviie  siècle : celle de savoir si le repentir in extremis suffit pour sauver le pécheur et si la foi qui n’agit qu’à l’heure dernière peut racheter une vie de crimes et d’erreurs.

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