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172. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Aussi Noverre ne s’y trompait pas lorsqu’il écrivait dans ses Lettres sur la danse : « Dussé-je me faire une foule d’ennemis sexagénaires, je dirai que la musique dansante de Lulli est froide, langoureuse et sans caractère. »À la vérité, le grand roi n’aimait et ne voulait que cette danse emperruquée ; à ses yeux comme à ses oreilles, un seul genre était bon : le genre ennuyeux.

173. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Horace conclut de son poème de L’Iliade que les peuples paient toujours les sottises des rois; c’est la conclusion de toutes les Histoires. […] On l’appela le Ballet du Roi, parce que Louis XIV y dansa. […] Hors qu’un commandement exprès du roi ne vienne, De trouver bon les vers dont on se met en peine, Je soutiendrai toujours, morbleu! […] On lui emprunte son argent pour parler de lui dans la chambre du roi y on prend sa maison pour régaler à ses dépens la maîtresse d’un autre, et tout le monde, femme, servante, valets, étrangers, se moquent de lui. […] Le roi, dont l’esprit juste avait senti tout ce que valaient les premiers, dit à Molière, qui était un peu consterné : Vous ne m’avez jamais tant fait rire: et aussitôt la cour et la ville furent de l’avis du monarque.

174. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Sa mère appartenait à une famille de tapissiers; son père exerçait la même industrie, et avait le titre de tapissier valet de chambre du roi. […] Si le roi m’avait donné Paris, sa grand’ville. […] « Le roi, dit un commentateur de Molière, avait vingt-trois ans, son règne commençait; Mazarin venait de mourir; le goût du jeune roi pour la magnificence et les plaisirs fâchait l’ancienne cour, et commençait à former la nouvelle. […] Ces circonstances expliquent seules le dénouement de la pièce, amené par l’intervention très invraisemblable du roi. […] Le laboureur s’empare des fruits du sol ; le marchand met la main sur tout ce qui peut remplir ses greniers; l’abbé recherche les coteaux où croît le bon vin ; le roi met des barrières à l’entrée des ponts et des routes, et réclame la dîme de tout.

175. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

L’intendant du perfide est métamorphosé en Ministre : Eugénie se croit unie à son amant par des liens sacrés, devient enceinte, découvre que son hymen n’est que simulé, apprend que le Lord, cédant aux instances de son oncle, va faire un riche mariage : elle s’évanouit : son pere indigné veut s’aller jetter aux pieds du Roi. […] Adams voudroit se jetter aux pieds du Roi, mais le crédit du Lord l’éloigne du trône, & il passe sept ans dans les larmes, la douleur & la plus affreuse misere.

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