Vivant dans une société et’ parmi des amis illustres, qui discutaient vivement les questions religieuses ; protégé par un roi qui s’occupait de religion, même au milieu des plaisirs, et avait à ce sujet des opinions très arrêtées ; menacé comme comédien par la doctrine, et condamné par la discipline de l’Église ; ayant devant les yeux des exemples tristes de l’abus que les hypocrites et les ambitieux peuvent faire des choses saintes ; porté d’ailleurs par le caractère universel et touche-à-tout de son génie ; forcé enfin par les agressions déloyales de rivaux jaloux qui, le trouvant inattaquable sur tout le reste, croyaient le surprendre sur ce point, — un jour, il voulut dire, et dit franchement, dans deux comédies, ce qu’il pensait de la religion. […] Mais la note est plus grave : « Une petite question indiscrète ; ceCléante fait-il encore ses Pâques ?
Je ne m’étendrai pas encore sur un défaut qu’entraînent toutes les scenes épisodiques, mes réflexions se trouveront tout naturellement enchassées dans l’article où il sera question des épisodes.
L’opinion commune est que Moliere doit entiérement la piece dont il est question au canevas italien ou au Médecin volant de Boursault, qui n’en est qu’une traduction presque littérale ; mais il m’est aisé de prouver que s’il doit à l’un ou à l’autre quelques idées, il a pris le plus grand nombre & les plus essentielles ailleurs.
Ce n’est pas ici le lieu de discuter l’opinion qui flétrit la profession de Molière, parce qu’il n’y a point de profession que son génie ne puisse ennoblir, que cette opinion tient à des questions délicates, que les grands talents et les bonnes mœurs seront toujours au-dessus de toute condition, et que ce n’est pas trop la peine de parler du reste.