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126. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Ce foudre, destructeur de tant de Philistins, Produira, si tu veux, une source en mes mains.

127. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

  Le luxe d esprit choquait Molière : il n’était pas moins choqué du luxe matériel qui régnait de son temps autant que du nôtre, et par lequel les femmes croyaient se faire estimer à raison de l’effet qu’elles produisaient.

128. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Je la dis, cette idée, dans une maison où je me trouvai un soir ; et d’abord une personne de qualité, dont l’esprit est assez connu dans le monde, et qui me fait l’honneur de m’aimer, trouva le projet assez à son gré, non seulement pour me solliciter d’y mettre la main, mais encore pour l’y mettre lui-même, et je fus étonné que, deux jours après, il me montra toute l’affaire exécutée d’une manière, à la vérité, beaucoup plus galante et plus spirituelle que je ne puis faire, mais où je trouvai des choses trop avantageuses pour moi ; et j’eus peur que, si je produisais cet ouvrage sur notre théâtre, on ne m’accusât d’abord d’avoir mendié les louanges qu’on m’y donnait. » Je soupçonne que l’ouvrage ne parut pas à Molière tout à fait aussi galant et aussi spirituel qu’il le dit ici ; qu’il y vit quelque autre défaut que d’être trop flatteur pour lui, et que la crainte de paraître manquer de modestie fut moins le motif qui l’empêcha d’en faire usage, que le prétexte qui lui servit pour s’en dispenser. […] Comme tout ce que Molière a créé dans son art, elle a produit des imitations qui sont restées fort au-dessous du modèle.

129. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Après avoir lu cette lettre admirable et sans réplique, la comédie eût bien fait de renoncer à sa prétention, d’être un art parfaitement moral, ce qui est bien la plus singulière des tartuferies dans un art qui a produit Tartuffe. […] Le Donec gratus d’Horace défrayait tout Le Dépit Amoureux, cette charmante comédie qui a produit tant de charmantes bouderies ; L’Avare du théâtre latin, apparaissait sur notre scène, agrandi, complété, renouvelé, — admirable ! […] Je suppose que, pendant quinze jours, cela se voit dans le cours de l’année, l’esprit humain, fatigué de produire tant de belles choses dont il est prodigue, ait voulu sevrer le monde attentif de ses productions les plus faciles ; tout s’arrête aussitôt, pas une comédie et pas un drame ; en ce moment la tragédie est muette, et même le vaudeville est avare de ses chansons Que fera cependant la critique éperdue au milieu de ce silence inquiétant ? […] Aussi quand son maître, L’Étourdi, dit au valet qui est sa providence, ces vers sanglants ; Lorsque me ramassant tout entier en moi-même, J’ai conçu, digéré, produit un stratagème, Devant qui, tous les tiens, dont tu fais tant de cas, Doivent, sans contredit, mettre pavillon bas… nous nous prenons à trembler pour ce pauvre Lélie. […] Cette véhémente colère produit sur l’âme autant d’effroi que l’arrivée de la statue du commandeur chez don Juan.

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