Ils sont venus au monde apportant, pour tout capital, beaucoup d’esprit, beaucoup d’amour, beaucoup de jeunesse ; ils ont dépensé avec une profusion étourdie ce précieux capital, et maintenant qu’il ne leur reste plus guère que la menue monnaie de ce fugitif trésor, ils vont où Dieu les pousse. — Ils meurent deux fois, le jour de la mort, et le jour où ils quittent les premiers rôles. […] Il avait fait une longue étude des maladies mentales, il ne croyait guère à leur guérison, il croyait au soulagement, au bien-être de l’homme, ainsi frappé dans ce que l’homme a de plus précieux, sa pensée et son libre arbitre ! […] Appelée à juger cette nouvelle attaque de l’auteur des Précieuses ridicules contre le faux esprit, la bête noire de ce franc, net et sincère Molière, la cour du grand roi trouva que Molière avait frappé un peu fort. […] l’odeur du vin nouveau, des figues sèches et de la laine, et l’odeur des essences précieuses ! […] Le Misanthrope fut délaissé pour Les Précieuses ridicules, Les Femmes savantes pour Les Fourberies de Scapin, et ce fut bien pis, ma foi !
Dès les premières fois que Molière joua Les Précieuses ridicules avec la Du Parc, il s’amusa à rimer ces jolies stances qui ont le ton français et la désinvolture italienne. […] Geneviève Béjart Molière peint ainsi une des physionomies de la comédienne en s’adressant à Mlle Hervé, dans L’Impromptu de Versailles : « Et pour vous, vous êtes la soubrette de la précieuse, qui se mêle de temps en temps de la conversation, et attrape, comme elle peut, tous les termes de sa maîtresse. […] Il se peut donc que Marotte eût servi de fille de chambre à Mlle de Brie ; qu’elle eût représenté en 1658 une femme affligée dans la Psyché de Rouen ; qu’elle eût été, plus tard, sous ses deux noms, Marotte dans Les Précieuses ridicules, Mlle Lestang à la recette, gagiste çà et là, suivant le besoin, en attendant Psyché, où elle fit Aglaure, et La Comtesse d’Escarbagnas, où elle joua la comtesse. […] N’entre-t-on pas de plain-pied par ces précieux documents dans la vie intime des gens de théâtre au temps de Molière ? […] Elle s’écriait comme le spectateur des Précieuses ridicules : « Bravo, monsieur de Molière, voilà la comédie !
J’ai fait cette précieuse découverte dans un souper, où je fus bien persifflé, à la vérité ; mais n’importe, je voudrois tous les soirs pouvoir recueillir des ridicules à ce prix.
[Introduction] Ce furent les Précieuses Ridicules qui mirent Moliere en réputation.