/ 144
114. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Elle n’a rien de la dignité et de la noblesse avec laquelle se justifie la Lucile de Molière40 ; mais dans la pièce italienne, le comique de la situation est poussé beaucoup plus loin et jusqu’à l’extrême.

115. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Pour eux, ce qu’on est convenu de nommer vocation a quelque chose qui tient de la fatalité ; leur but est marqué, il faut qu’ils y arrivent, et tout les y pousse, tout les y entraîne. […] Il poussa sa bonne volonté de médisance, jusqu’à rédiger par écrit, pour les besoins de la comédie espérée, tout ce qu’il savait sur le béat personnage. […] Ce qu’ils ont d’irritable les y pousse facilement, ce qu’ils ont de courageux et de ferme les y maintient. […] L’esprit excessif, qui domine le comique en Italie, et qui le pousse à toutes sortes d’écarts de bon sens et de goût, vous expliquera, vous justifiera d’autres détails. […] Les cris poussés à L’École des Femmes, qui n’était sur ce point qu’une affaire d’avant-garde, amenèrent la grande bataille.

116. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Il a allongé la figure, agrandi et rapproché les yeux, aminci le nez, allégé les lèvres, abaissé les épaules ; tout en conservant la force accentuée des traits, il les a poussés de parti-pris à la distinction et à la finesse. […] On devine bien, par l’Impromptu de Versailles, qu’il avait un grand talent d’imitation ; il le poussait très loin, puisque, pour contrefaire le gros Montfleury, « il soufflait, il écumait, il avait trouvé le secret de rendre son visage bouffi. » Mais il ne dédaignait pas jusqu’à ce comique de pantomime et de cirque, qui consiste tout entier en grimaces, contorsions et cris bizarres ; on peut en juger par ces quelques scènes de la Princesse d’Élide, où l’imitation de l’écho, la scène de l’ours, la leçon de chant représentent le plus haut degré de la bouffonnerie sur le théâtre.

117. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Molière tint bon, et leur fit observer que, puisqu’ils l’avaient poussé à demander cet ordre et que le Roi avait daigné le leur accorder, ils en devaient subir les conséquences. […] Grimarest prétend qu’il poussait chez lui l’ordre jusqu’à la minutie, et que le moindre retard, le moindre dérangement le faisait entrer en « convulsions », et l’empêchait de travailler pendant quinze jours. […] Ayant un jour loué une brouette pour se faire rouler au spectacle, pressé d’arriver et contrarié de la marche du conducteur, trop lent pour son impatience, il mit pied à terre et vint l’aider à pousser la voiture. […] Un soir qu’on s’était réuni chez lui pour souper, Racine et Despréaux, en raillant le fabuliste, poussèrent un peu loin la plaisanterie. […] La prose et L’Avare avec elle obtinrent une complète réhabilitation ; et, comme pour faire oublier l’excès auquel l’injustice les avait poussés, ces mêmes censeurs, trop longtemps abusés, se laissèrent bientôt aller à un excès contraire.

/ 144