/ 139
49. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Cet homme aime à parler au peuple, il n’en sortira jamais ; il croit encore être sur son théâtre de campagne. […] Tout le monde sait combien les bons juges et les gens du goût délicat se récrièrent contre ces deux pièces ; mais le peuple, pour qui Molière avait eu intention de les faire, s’y rendit en foule, et les vit avec plaisir. […] Le jour qu’on le porta en terre, il s’amassa une foule incroyable de peuple devant sa porte. […] Le peuple ne cherchait que la farce, et négligeait ce qui était au-dessus de sa portée. […] Je laissai donc tout à ce peuple circoncis, jusqu’à ma fièvre quarte, que je perdis avec mon argent.

50. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Dans le Bourgeois gentilhomme, le Pourceaugnac, les Fourberies de Scapin, & les autres de cette nature, il a trop donné au goût du peuple, pour les situations & les pointes bouffonnes.

51. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

— Le conseil des peuples devient le mépris du chiffonnier qui passe ! […] En vingt ans la France accomplira au besoin toute une révolution, mais qu’est-ce que vingt ans pour savoir ce que deviendra l’art, le goût, la passion, le plaisir, le charme, l’esprit de ce grand peuple de France ? […] Il était l’ami du peuple, a dit Boileau, et tant que le peuple ne lui avait pas battu des mains et ne l’avait pas salué de son gros éclat de rire, Molière n’était ni content, ni tranquille. […] Il sentait que la foule allait obéir aux moindres inspirations de son génie ; il se disait qu’il serait le favori du roi qui régnait à Versailles et du peuple de France ! […] Il faut donc accepter avec joie ces vieilles et franches comédies qui ont été, pour Molière et pour son peuple, une cause si féconde et si vraie de bonne et limpide gaieté.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Une fois sortis de la ville qui a vu naître leurs talents, qui les a même cultivés, ils pensent n’avoir rien laissé après eux qui soit digne d’être peint aux yeux du peuple brillant qu’ils veulent amuser. […] A Londres, les pendus adressent des discours au peuple ; les Anglois trouvent fort naturel qu’un acteur qui leur débite des moralités, soit perché sur une potence.

/ 139