Sosie se jette du parti de Jupiter, & soutient que son maître est un faux Amphitrion. […] Je ne sais pas pourquoi Moliere n’a pas tiré parti de ces deux traits, qui sont d’un excellent comique, puisque le plaisant sort du fond de la scene & de la situation des personnages.
., » on ne peut nier qu’il n’ait exercé une grande influence sur l’esprit public de ce temps, et nombre d’individus exaltés durent se faire des traits satiriques des réparties mordantes et des sarcasmes qu’il renferme, des arguments puissants pour se précipiter dans le parti qui leur semblait devoir le plus vite mettre un terme à d’intolérables abus. […] Le parti républicain, logique dans sa conduite, après avoir posé en principe que le peuple qui peut élire un roi doit avoir incontestablement aussi le droit de le déposer, se met à l’œuvre, l’émeute est dans la rue, et pendant près de deux années elle semble tenir le trône en échec. […] Les partis, mieux éclairés, cessent de recourir à la force brutale ; c’est désormais de la seule polémique qu’ils attendent le triomphe de leurs principes. […] Deux femmes ambitieuses, deux reines qui se disputent la suprême autorité; des ministres avides, des intrigants subalternes marchant à leur suite; cabalant, conspirant pour arriver ou se maintenir au pouvoir, ne sachant plus souvent ni à qui adresser leurs vœux ni pour qui se déclarer, dans l’ignorance où ils sont du parti qui triomphera ; au milieu d’eux, un habile diplomate, exploitant un vaniteux bourgeois, assez sot pour se croire appelé à jouer un rôle dans l’État, et dont il se sert comme d’un instrument utile, qu’il brise et rejette avec mépris dès qu’il n’en a plus besoin, etc. […] Eliante ne cherche point à le faire revenir sur ce dessein : elle ne lui dit pas d’attendre que le temps ait un peu calmé sa douleur avant de prendre un parti, ce qu’elle n’eût pas manqué de faire, ce me semble, si son cœur eût conservé pour lui les mêmes sentiments.
Parcequ’Isabelle a imaginé son stratagême d’après l’idée où est Sganarelle, que, sensible pour lui seul, elle est farouche pour les autres hommes, ce qui rend son mensonge très vraisemblable ; parcequ’Isabelle, en tirant parti du caractere de son adversaire, n’a pas employé la violence contre lui, & que Sganarelle a pu répliquer.
Prenons, sans balancer, le parti qui nous reste : Courons chez mon beau-pere ; allons me plaindre à lui.