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206. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Il a un ami sage et sincère, dont il se défie, et une maîtresse dont il est tendrement aimé, sur laquelle il ne daigne pas jeter les yeux ; au contraire, il a mis toute sa confiance dans un faux ami, qui est le plus indigne homme qui respire, et il a donné son cœur à la plus coquette et à la plus perfide de toutes les femmes. […]       [*]La première de trois journées, À cette fête destinées, ……………………………………………………… Dans un lieu plus étroit que vague, Se firent des courses de bague, Avec des habits fort galants, D’argent, de soie, et d’or brillants, Dont le brave, et beau La Vallière, Par son adresse singulière, Devant plus de deux cents beaux yeux, Emporta le prix glorieux, De valeur extraordinaire, Qu’il reçut de la reine mère ; Ô vraiment trop heureux humain ! […] La pièce dont je parle ici, Laquelle a fort bien réussi, Est un sujet noble et splendide, Et c’est La Princesse d’Élide, Qu’elle se nomme proprement, Vous assurant avec serment, Que l’actrice au joli visage*, Qui joue icelui personnage, Le représente au gré de tous, D’un air si charmant et si doux Que la feue aimable Baronne, Actrice si belle et si bonne, Et qui plaisait tant à nos yeux, Jadis ne l’aurait pas fait mieux. […]       Le roi, la reine, et reine mère, D’icelui roi, l’unique frère, Et l’objet de son amitié, Son aimable et chère moitié, Item, Madame la Comtesse, Goûtèrent avec allégresse, Et même avec ravissement, Ce charmant divertissement ; L’inventeur de cette machine, De bonne et française origine, Est un Troyen nommé Raisin, Pourvu d’esprit, et du plus fin, Lequel étant heureux et sage, En la fabrique de l’ouvrage, En a fait les secrets ressorts ; Qui sont deux jolis petits corps, Lesquels ravissent à merveille, Les yeux aussi bien que l’oreille : Je ne dis rien de décevant, Et j’en parle comme savant. […] Molière lui-même ne conseille de lire cette comédie qu’aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu de théâtre 1.

207. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

A quoi veux-je plus vivre, puisque j’ai perdu mes écus que j’avais si soigneusement amassés, et que j’aimais et tenais plus chers que mes propres yeux ? […] 90 Baron* prenant ces tons de douleur et de sentiment qu’il avait si fort à sa disposition, ses yeux se remplissaient de pleurs ; les sanglots lui coupaient la voix ; on sentait de la difficulté à se refuser à l’espèce nouvelle de cette fiction intéressante. […] C’est en vain que ton œil évite ma présence. […] 1801, Moliérana, 89, p. 133 Tome II, p. 406 C’est par les critiques fines et judicieuses, dont cette Pièce [L’Impromptu de Versailles] est parsemée, que Molière a ouvert les yeux des Comédiens sur les défauts et les beautés de leur art. […] Le Roi demeura pensif ; et Despréaux, s’apercevant qu’il avait fait une faute, se mit à baisser les yeux, ainsi que les autres Courtisans. « Si bien donc, reprit le Roi, que Despréaux n’estime que le seul Molière ? 

208. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Bien des raisons se réunissent pour l’attribuer à la fille : l’accouchement qui a lieu à la campagne, loin des yeux indiscrets ; le désir qu’elle conserve de renouer avec son ancien amant, le comte de Modène, qui annonce son prochain retour en France ; la nécessité où elle se trouve, pour renouveler cette union morganatique, de faire disparaître l’enfant, témoignage vivant de son infidélité. […] On se passera de lui ; on le fera, aux yeux du lieutenant civil chargé de convoquer le conseil de famille, passer pour âgé de moins de vingt-cinq ans, et Madeleine aussi, par contre-coup, car, si son aîné est encore mineur, à plus forte raison faut-il qu’elle le soit aussi : il n’y a d’ailleurs que deux mois et demi qu’elle a dépassé l’âge auquel la coutume de Paris fixe la majorité. […] De quel œil Geneviève eût-elle vu l’exhérédation de son fils s’il avait eu, de par les droits du sang, des droits sérieux à la succession dont on le dépouillait, des droits égaux à ceux qu’avait la fille de Molière ? […] Pocquelin passait, même aux yeux du meilleur et du plus désintéressé des fils, sinon pour un père prodigue, du moins pour un homme qui laissait le désordre s’introduire facilement dans ses affaires. […] Si Molière eût trempé dans le jansénisme, si seulement il eût franchement imprégné Alceste des idées de Port-Royal, croyez que l’œil éveillé de ses nombreux ennemis n’eût pas manqué de le voir.

209. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Pour moi j’ignore comment on peut allier la décence avec le métier de Mercure, & je soutiens qu’il seroit encore plus indécent à nos yeux si nous le faisions exercer sur notre théâtre par des personnages distingués.

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