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104. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Il était fils et petit-fils de valets de chambre-tapissiers du roi ; sa mère, fille aussi de tapissiersa, s’appelait N… Boutet ; il passa quatorze années dans la maison paternelleb, et l’on ne songea qu’à lui donner une éducation conforme à son état ; la famille, qui le destinait à la charge de son père, en obtint pour lui la survivance, mais la complaisance qu’avait eu son grand-pèrec de le mener souvent à l’Hôtel de Bourgogne ayant déjà commencé à développer en lui le goût naturel qu’il avait pour les spectacles, il conçut un dessein fort opposé aux vues de ses parents ; il demanda instamment, et on lui accorda avec peine, la permission d’aller faire ses études au collège de Clermont. […] Il l’obtint, Le Docteur amoureux fut représenté et applaudi ; le succès de cet essai rétablit l’usage des pièces en un acte, qui avait cessé à l’Hôtel de Bourgogne depuis la mort des premiers farceurs. » « [*]La Cour avait tellement goûté le jeu de ces nouveaux acteurs que le roi leur permis de s’établir à Paris, sous le titre de Troupe de Monsieur, de jouer alternativement avec les comédiens italiens sur le théâtre du Petit-Bourbon. […] « Non seulement en 1665 il obtint pour sa troupe le titre de Troupe du roi, avec sept mille livres de pension, mais sur les instances réitérées de ses camarades, il demanda et obtint un ordre du roi qui fit défense aux personnes de sa maison d’entrer à la comédie sans payer. » (Voici de quelle façon Grimarest, Vie de Molière, p. 310 et suivantes, détaille ce fait :) « [*]Les mousquetaires, les gardes du corps, les gendarmes, les chevau-légers entraient à la comédie sans payer, et le parterre en était toujours rempli, de sorte que les comédiens pressèrent Molière d’obtenir de Sa Majesté un ordre, pour qu’aucune personne de sa maison n’entrât à la comédie sans payer : le roi le lui accorda ; mais ces messieurs ne trouvèrent pas bon que les comédiens leur fissent imposer une loi si dure, et ils prirent pour un affront qu’ils eussent eu la hardiesse de le demander. […] « [*]Molière, ayant opposé la protection et le zèle de ses amis aux cabales naissantes de ses ennemis, obtint du roi une permission verbale de jouer Le Tartuffe.

105. (1900) Molière pp. -283

On décida qu’il y aurait trois soirées par semaine, chaque soirée se partagerait deux conférences ; et on s’adressa au gouvernement pour obtenir l’autorisation nécessaire… Ombrageux et méfiant par nature, le Gouvernement impérial ne vit pas ces conférences d’un œil favorable. […] Mais qu’elle ait été très curieusement accueillie, écoutée avec un sérieux et vif intérêt, même par ceux d’entre eux dont elle contrariait ou même heurtait, ici ou là, les sentiments instinctifs ou raisonnés à l’égard du grand poète, nous le croyons sans peine, et, d’ailleurs, le succès d’attention et d’applaudissement qu’elle obtint, nous est attesté par plus d’un contemporain et véridique témoignage. […] Parmi les apôtres de la déification absolue, il y avait eu La Harpe, qui, après avoir été l’ami des encyclopédistes, devint contre-révolutionnaire et dévot ; il n’en était pas moins grand admirateur de Molière ; mais La Harpe était très jaloux de ceux de ses contemporains qui obtenaient des succès au théâtre ; pour que Beaumarchais fût mieux anéanti, et ce n’était pas trop pour La Harpe, il fallait que Molière fût inviolable et sans tache. […] Pour moi, ses œuvres en main, ayant devant les yeux les types qu’il a créés, je vois Molière qui s’en va solliciter humblement madame la Baillive ou madame l’Élue, ou madame l’Intendante du Roi, pour obtenir la permission de jouer dans leur petite ville ; je le vois qui rencontre pour juge de son mérite M.  […] Elle obtint le prix d’honneur ; elle était signée J.

106. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

Il n’est rien  Qui d’Eraste obtienne l’estime, Si, venu d’Angleterre, il n’en porte le sceau.

107. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

C’était un homme de qualité, un homme d’esprit, de belle figure, un homme de cour, mais non un de ces courtisans de profession, qui bornant leur ambition à obtenir une parole ou un regard du prince, se pâmaient de joie en s’entendant nommer pour un voyage de Mari y ou Ce Fontainebleau.

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