Timon est forcé de convenir que l’univers n’est pas sans vertu : il montre son trésor à Evandra, lui déclare qu’il veut sans cesse le tenir caché pour prévenir les maux dont on le feroit l’instrument.
Sa maîtresse lui dit deux fois de demeurer, il témoigne qu’il n’en veut rien faire, et sitôt qu’elle lui donne congé avec un peu de froideur, il demeure, et montre, en faisant deux ou trois pas pour s’en aller, et en revenant aussitôt, que l’amour pendant ce temps combat contre son caractère, et demeure vainqueur… Après tant de choses si différentes, et si naturellement touchées, et représentées dans l’espace de quatre vers, on voit une scène de conversation où se rencontrent deux marquis, l’ami du Misanthrope, et la cousine de la maîtresse de ce dernier. […] C’est une suite des déplaisirs du paysan marié, qui se trouve encore interrompu par la même bergère, qui lui vient dire que Tircis et Philène ne sont point morts, et lui montre six bateliersa qui les ont sauvés. […] Scapin le prend, afin qu’elle le voie mieux ; il le lui montre, en l’assurant que Pantalon lui en fait présent ; et ce Vieillard n’ose dire le contraire, quelque envie qu’il en ait.
L’art qui l’attire dans ses voies Lui montre de faciles joies, Folles amours, jours sans lien, Succès, revers, pauvreté même, Et, libre comme le Bohême, Il part obscur comédien !
” Cela arriva comme je l’avais prédit, et dès cette première représentation, l’on revint du galimatias, et du style forcé. » « [*]Cet aveu (de Ménage) n’est autre chose que le sentiment réfléchi d’un savant détrompé, mais le mot du vieillard, qui du milieu du parterre s’écria par instinct, courage, Molière, voilà la bonne comédie, est la pure expression de la nature, qui montre l’empire de la vérité sur l’esprit humain. » [*].