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146. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Mais les défauts de Molière ne sont pas des défauts, ce sont des qualités ; ce que l’on reprendrait chez tout autre, il est convenu qu’on le doit admirer chez Molière  ; le style de Molière, la morale de Molière, la philosophie de Molière n’appartiennent pas à la critique ; Molière est en dehors et au-dessus de toute discussion, et comme il n’y a que des pédants enfin pour oser dire qu’en pensant bien, Molière écrit quelquefois mal, il n’y a que des tartufes pour se permettre d’insinuer que le théâtre de Molière n’est pas toujours une école de délicatesse, de mœurs et de vertu. — Boileau, La Bruyère, Bayle, Fénelon, Vauvenargues sont les pédants ; les tartufes s’appellent Racine, Bourdaloue, Bossuet et Jean-Jacques Rousseau. […] Les mœurs étaient alors très diverses, de province à province, et les ridicules, par conséquent, étaient plus apparents ; ils devaient être particulièrement frappants, surtout, lorsqu’on les rencontrait, comme Molière dut le faire, chez les magistrats de petites villes qui refusaient ou accordaient l’autorisation de donner la comédie, qu’il fallait flatter, puisque la vie matérielle et le succès de la troupe dépendaient de leur bon plaisir. […] Presque personne n’a suivi la voie tracée par les premières comédies de Corneille  : la Veuve, la Galerie du Palais, la Place Royale, qui pouvaient mener à la comédie de mœurs. […] Si maintenant nous voulons résumer les traits que nous avons rapidement notés, la comédie de cette période est un vaudeville et un opéra-comique, elle n’est ni une comédie d’intrigue, ni une comédie de mœurs, ni une comédie de caractères.

147. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

des mœurs du temps mettons-nous moins en peine, Et faisons un peu grace à la nature humaine ; Ne l’examinons point dans la grande rigueur, Et voyons ses défauts avec quelque douceur.

148. (1801) Moliérana « Vie de Molière »

Cette pièce, quoique mal intriguée, est un des chef-d’œuvre de Molière ; on y trouve une critique fine et délicate des mœurs et des ridicules de son temps.

149. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Que cet Auteur informe donc de mes mœurs avant que de me condamner. […] La Comédie est une représentation naïve et enjouée d’une aventure agréable entre des personnes communes ; à quoi tout auteur honnête homme doit ajouter la douce satire pour la correction des mœurs.

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