De son vivant, malgré bien des attaques, il fut jugé le premier auteur de son siècle par le plus sévère et le meilleur des juges, et, si au xviiie siècle, sa gloire subit en France quelque obscurcissement, elle brilla d’un plus vif éclat au xixe .
Une fois à Naples, le capitaine, oubliant ses promesses, y demeura trois ans, Cinthio, n’en recevant point de nouvelles, se décida à chercher, et avec une meilleure fortune, un mari à sa sœur.
Si malgré tes efforts, tes succès, tes lauriers, Des vices dont gémit notre humaine faiblesse Tu ne corrigeas pas l’incorrigible espèce, Laissant sur nos défauts tomber tes traits railleurs, Dans l’emploi périlleux de nous rendre meilleurs Prêtant ton éloquence à la plus noble cause, J’aime que ton courage à le tenter s’expose : Mais de la vérité les dangereux accents Ont armé contre toi la horde des méchants.
Si les commentateurs avaient pris la peine d’étudier l’histoire typographique du Dépit amoureux, ils auraient reconnu, nous le croyons, que cette faute est simplement une faute d’impression, commise à l’origine, passée inaperçue aux yeux de l’auteur par une raison que nous allons donner tout à l’heure, et répétée dans toutes les éditions qui se sont succédé par suite de cet esprit de routine dont les meilleurs esprits ne sont pas toujours exempts. […] Ce grand comédien, et mille fois encore plus grand auteur, vivait d’une étroite familiarité avec les italiens, parce qu’ils étaient bons acteurs et fort honnêtes gens : il y en avait toujours deux ou trois des meilleurs à nos soupers. […] Puis Jean Bernier, en citant deux vers de la comédie d’Élomire hypocondre, déclare positivement que Molière eût vécu plus longtemps « s’il eût observé cet avis d’un meilleur médecin quoique moins bon poète que lui ». […] De plus, comme il était encore meilleur acteur que bon auteur, il eut grand soin d’accorder ses sujets, ses caractères et ses personnages à son geste et à son visage, qu’il avait, comme on dit, dans ses mains. […] Après tout, il n’y eut pas trop à rire pour Molière, car, loin de se moquer de la médecine, s’il eût suivi ses préceptes, s’il eût moins échauffé son imagination et sa petite poitrine, et s’il eût observé cet avis d’un meilleur médecin, quoique bien moins bon poète que lui, Et l’on en peut guérir, pourvu que l’on s’abstienne Un peu de comédie et de comédienne, Et que, choyant un peu ses poumons échauffés, s’il eût, dis-je, suivi cet avis, et qu’il eut bien ménagé l’auteur et l’acteur, ceux dont il prétendait se railler n’auraient pas eu leur revanche et leur tour, outre que c’est une grande témérité à un mortel de se moquer de la maladie et de la mort, et particulièrement à un chrétien qui n’y doit penser qu’en tremblant.