En l’un des bouts de la salle était élevé un grand théâtre de six pieds de hauteur, de huit toises de largeur et d’autant de profondeur ; en bas était une grande nuée qui cachait toute la scène, afin que les spectateurs ne vissent rien jusqu’au temps nécessaire. » Les principaux comédiens faisant partie de la troupe qui vint à Paris en 1645, étaient Tiberio Fiurelli jouant le personnage de Scaramouche ; Domenico Locatelli jouant le personnage de Trivelin ; Brigida Blanchi, fille du directeur, première amoureuse sous le nom d’Aurelia ; Marc Romagnesi, son mari, premier amoureux sous le nom d’Oratio. […] Il lui accorda jusqu’à la fin de ses jours une faveur spéciale, et dans les infortunes conjugales qui marquèrent la vieillesse du bouffon, le roi intervint par toutes sortes de lettres de cachet et prêta complaisamment au mari offensé les secours de sa souveraine puissance. […] Là, le miroir en main et ce grand homme en face, Il n’est contorsion, posture ni grimace Que ce grand écolier du plus grand des bouffons Ne fasse et ne refasse en cent et cent façons : Tantôt, pour exprimer les soucis d’un ménage, De mille et mille plis il fronce son visage, Puis, joignant la pâleur à ces rides qu’il fait, D’un mari malheureux il est le vrai portrait.
La religion est un grand manteau qui met bien des fourbes à couvert. »Quelques semaines après (28 septembre), il annonce à son ami la découverte de la conspiration où se matérialisait ce danger dévot : « cette congrégation du Saint-Sacrement, » — il la nomme en toutes lettres, — « qui ne fait jamais ses réunions au même endroit, »qui a « des intelligences avec la même confrérie à Rome, »qui « a dessein d’introduire l’Inquisition en France10 »,et que l’on accuse, comme à Bordeaux, de « mettre le nez dans le gouvernement des maisons et d’avertir les maris des débauches do leurs femmes11. » En même temps, les « Supérieurs » d’État ou d’Eglise entendaient l’appel que le réquisitoire de Caen leur adressait. […] Sganarelle est joué en 1660, l’École des Maris et l’École des Femmes en 1662, et tout porte à croire que les esprits religieux protestèrent26, — non sans raison, — ici contre les théories, au moins légères, de l’auteur sur la « tolérance des maris, » là contre ses irrévérencieuses allusions à la Guide des pécheurs, ou contre la parodie qu’il avait osée des « préceptes du mariage» de saint Grégoire de Nazianze27. […] « Il l’accoste, — raconte Tallemant, — et lui parle de dévotion avec tant d’emportement qu’il charme cette dévote. » Elle le loge chez elle : il s’éprend de sa fille, Mme Patrocle, femme de chambre de la Reine, de qui son mari, aussi, est domestique. […] Patrocle, gentilhomme de grande vertu qui a laissé une bonne odeur de vie par ses bons exemples. » La date (1612) empêche que ce Patrocle ait été autre chose (juste père ou le frère aîné du trop crédule mari de la réelle Angélique; mais dans la Compagnie du Saint-Sacrement, les dynasties ne sont pas rares : plus d’une fois nous voyons les fils ou les cadets s’y enrôler après leurs pareils ou leurs aînés. […] Guy Patin assure même que si la « cabale » a été mise au jour, c’est qu’un mari, fâché d’être averti, a tout su et tout dit.
L’Ecole des Maris, l’Ecole des Amis, l’Ecole des Meres, l’Ecole des Cocus. Les trois premiers titres sont bons, en ce que les trois pieces instruisent de leur devoir les maris, les amis, les meres.
Il se nomme Arnolphe, et Arnolphe était, chez nos pères, le patron des maris malheureux. […] Ida a eu tant d’amants, qu’elle se plaît à les réunir à la table de son mari, et que la salle à manger est pleine. Ce n’est pas un crétin que ce mari ; il est intelligent, il est artiste, très amoureux d’ailleurs et fort jaloux. […] Ce mari est riche et mène un grand train de maison. […] Mme Jourdain arrive tout à coup furieuse et saboulant son mari.