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73. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Molière reprit haleine au jugement de Sa Majesté, et aussitôt il fut accablé de louanges par les courtisans, qui tous d’une voix répétaient, tant bien que mal, ce que le Roi venait de dire à l’avantage de la pièce.

74. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Il prend de toutes mains ; il va chez les petites gens, chez les Grands, voire chez les Majestés. […] Ils viennent, en effet, disait-il, « et de M. le légat et delà plus grande partie de nos prélats, qui tous, dans les lectures particulières que je leur ai faites de mon ouvrage, se sont trouvés d’accord avec le sentiment de Votre Majesté. » De cette manière, s’il ne décide pas encore la volonté royale pour cette permission qui lui tient au cœur, il aide, au moins, à la préparer pour un temps plus ou moins rapproché. […] « Sa Majesté, écrit La Grange dans son Registre, nous fit dire qu’à son retour à Paris il ferait examiner la pièce de Tartuffe et que nous la jouerions. » Molière comprit quelle vaste carrière cette parole vague ouvrait à de nouveaux délais ; il lui sembla que le dernier mot était dit sur sa pièce, et n’y songea plus. […] Après que ses camarades et lui eurent représenté de leur mieux le Nicomède de Corneille, notre homme vint sur le théâtre ; il « remercia Sa Majesté, en des termes très modestes, de la bonté qu’elle avait eue d’excuser ses défauts ». […] On eût dit que la majesté du parterre lui semblait plus redoutable que celle du roi, ou que, tout au moins, doutant de la mémoire de la foule, il craignait de lui entendre siffler ce que vingt ans auparavant elle avait applaudi de si bon cœur.

75.

Pendant les cinq jours que Leurs Majestés restèrent à Saint-Germain, les comédiens du Palais-Royal donnèrent cinq représentations, quatre de George Dandin, une de L’Avare. […] Sa Majesté recevait le Saint-Sacrement, et les prières se disaient encore dans toutes les églises. […] On sait que ce qui l’attira d’abord vers ce point de la France, ce fut l’espoir d’y voyager sans obstacle avec l’aide de son protecteur Gaston d’Orléans, « gouverneur et lieutenant-général pour Sa Majesté en Languedoc ».

76. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Il écrivit une Lettre sur les affaires du théâtre, dans laquelle il l’accusait, non seulement d’avoir outragé toute la noblesse du royaume, mais même d’avoir offensé la majesté souveraine, que cette noblesse environne et soutient ; accusation non moins absurde que perfide, fondée sur le plus grossier des paralogismes, celui qui, concluant du particulier au général et de l’individu à l’espèce, veut voir la satire injuste de toute une classe d’hommes respectables et respectés, dans la juste critique d’un petit nombre d’hommes ridicules qui en font partie.

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