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80. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Et qu’on s’étonne de l’entendre appeler (sans y croire même, tant il était bon) l’homme un méchant animal ! […] Ce qui est plus triste, c’est que ce ne furent pas seulement ces violents et ces méchants qui conspirèrent contre le comédien de génie. […] C’est à se demander si parfois on ne fait pas quelque méchant rêve. […] Il était bizarre, irascible, capricieux, méchant, triste, maladif, hypocondriaque : Vous en voyez l’effet de cette peine extrême En ces yeux enfoncés, en ce visage blême, En ce corps qui n’a plus presque rien de vivant, Et qui n’est presque plus qu’un cadavre mouvant. […] Et cependant il n’en était ni plus amer, ni plus méchant.

81. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

" II, même page : V : « La paix rend les peuples plus heureux et les hommes plus faibles. » B : « Parmi les guerres les plus déplorables et les plus utiles pour les peuples sont les guerres civiles. » II, page 91 : V : « L’utilité de la vertu est si manifeste que les méchans la pratiquent par intérêt. » B : « Les méchants ne gardent l’apparence de la vertu qu’afin de mieux tromper et de duper plus aisément. » II, page 103  V :« La haine n’est pas moins volage que l’amitié. » B :« Les sentiments durs et impitoyables sont plus tenaces que les affections douces. »   II, page 107 : V : « Le terme du courage est l’intrépidité dans le péril. » B : « Justum et tenacem propositi, etc . […] Orgon Mon frère, ce discours sent le libertinage : Vous en êtes un peu dans votre âme entiché ; Et, comme je vous l’ai plus de dix jours prêché, Vous vous attirerez quelque méchante affaire. […] Méchante Prouve même qu’il y avait une espèce d’inquisition. […] Tartuffe Que tout ce bien ne tombe en de méchantes mains ; Qu’il ne trouve des gens qui. l’ayant en partage, En fassent dans le monde un criminel usage, Et ne s’en servant pas, ainsi que j’ai dessein, Pour la gloire du ciel et le bien du prochain. […] Vous faites le méchant plaisant… Ah !

82. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Elle ne songerait point à lui jouer de méchants tours ; elle tiendrait son ménage et débarbouillerait ses enfants ; elle vivrait uniquement pour Dieu et pour son mari, qui n’aurait point à redouter pour son front de funeste aventure. […] Philosophie de la pièce Le Don Juan de Molière est, dans son ensemble, une méchante comédie, toute pleine d’endroits admirables. […] Songez que chaque acte se termine de la même façon, par des excuses solennelles que ce brave homme de paysan est obligé de faire d’abord à l’amant de sa femme, puis à sa carogne de femme elle-même, et à son beau-père, à genoux, le bonnet à la main, et que la comédie finit sur ce mot navrant : Quand on a comme moi épousé une méchante femme, il ne reste plus qu’à s’aller jeter dans l’eau la tête la première. […] Vous savez comment Tartuffe se justifie : Oui mon frère, je suis un méchant, un coupable…etc. […] Si tout le monde avait été d’aussi méchante composition que vous, la comédie d’Alexandre Dumas eût été culbutée le premier soir et je vous avouerai même que ce jour-là le danger a été grand ; il y a eu chez les spectateurs de la première représentation un moment de stupeur, puis de révolte ; la violence qu’on leur faisait était trop grande, le caillou que l’on avait mis dans l’ornière où roulait la voiture était trop gros.

83. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

On y voit figurer les mêmes personnages à peu près que dans La Critique ; c’est à peu près aussi la même distribution et le même ordre de scènes ; et, dans plus d’un endroit, Boursault ne fait que traduire en méchants vers la prose ingénieuse et facile de Molière. […] Assurément ni la personne, ni la qualité même des marquis dont les actions et les discours étaient sages, ne recevait la moindre atteinte de quelques traits lancés contre quelques étourdis qui s’embrassaient convulsivement, faisaient de grands gestes, poussaient de grands éclats de voix, débitaient de méchantes pointes, outraient les modes les plus outrées, et se donnaient en spectacle jusque sur les théâtres publics.

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