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113. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Contemporaine, ou à peu près, de Mmes de Châtillon, de Luynes, de Monaco, de Soubise, des nièces de Mazarin, elle doit éveiller comme un vague souvenir de ces grands noms ; elle est le produit exquis et rare d’une civilisation aristocratique dans le plein éclat de son développement, et souvent elle parle une langue d’une franchise d’allures et d’une verdeur presque populaires. […] Car si le livre est odieux, il s’en faut de beaucoup qu’il soit mal écrit ; il a sa valeur littéraire, et assez grande, par sa langue, qui est de la meilleure époque et du meilleur aloi, par son style libre et souple, périodique sans lourdeur, familier sans trivialité.

114. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

L’observation comique, telle qu’elle s’exerce dans Molière, était trop franche et trop rude pour les Français du temps de Louis XV ; sa langue même trop mâle et trop simple. […] L’Italie eut aussi les œuvres de Molière dans sa langue avant la fin du XVIIe siècle. […] De plus, la pièce, qui est une des premières du maître, est souvent écrite dans une langue fertile en archasmes. […] Paul Lacroix contient la nomenclature des traductions des œuvres de Molière dans toutes les langues, en néerlandais, en danois, en suédois, en serbo-croate, en tchèque, en roumain, en grec moderne, en magyar, en arménien, en turc, en persan. […] La raillerie, chez nous, s’éveilla de bonne heure : elle ne devait pas tarder à faire justice de ridicules qui n’étaient conformes ni à la nature de notre esprit ni au génie de notre langue.

115. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Il en fit bonne justice, et sans lui, peut-être, ce jargon recherché, qui dénaturait et corrompait la langue, eût exercé sur l’avenir de la littérature une influence des plus funestes. […] Je n’ai pas sur ma langue un assez grand empire ; De ce que je dirais je ne répondrais pas, Et je me jetterais cent choses sur les bras. […] Elle veut aussi que vous ayez sur votre langue cet empire que vous obtiendriez sans doute si vous pouviez vous astreindre à quelque effort un peu pénible, ce dont vous ne voulez pas même faire la moindre tentative. […] Tous ces galants de cour, dont les femmes sont folles, Sont bruyants dans leurs faits et vains dans leurs paroles ; De leurs progrès sans cesse on les voit se targuer ; Ils n’ont point de faveur qu’ils n’aillent divulguer ; Et leur langue indiscrète, en qui l’on se confie, Déshonore l’autel où leur cœur sacrifie...

116. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Celui-là parle une langue barbare, Qui l’or en main n’explique ses desirs.

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