On juge assez bien d’une morale par son critérium. Kant nous dit : en face d’un acte à faire ou à ne pas faire, demandez-vous si vous voudriez qu’il fût érigé en loi générale des actions humaines, on juge par-là de toute la morale de Kant. […] Et il me semble que cela juge. […] Veut-on que tout un public s’abuse sur ces sortes de choses et que chacun n’y soit pas juge du plaisir qu’il y prend ? […] Ne peignez plus l’avare, le jaloux, le joueur, le glorieux ; peignez le juge, le médecin, le militaire, etc.
Harpagon prend pour juge, entre Elise & lui, Valere, qui est précisément en secret l’amant de sa fille.
O toi, qui te connois aux cas de conscience, Juge si j’ai raison de penser être absous.
De pareils juges condamneraient une statue plus grande que nature, faute de comprendre que, vue au point élevé qu’elle doit occuper, elle sera réduite, par l’effet de la distance, aux proportions ordinaires de l’homme. […] Les juges, les avocats, les procureurs, les huissiers, les notaires et les traitants n’ont reçu de lui que quelques atteintes rares et légères. […] Mais d’excellents juges ont attaqué sa manière d’écrire. […] Molière, qui, de sa fenêtre, voyait cette étrange scène, accourt, est pris pour juge, entend les parties, et, voulant concilier le droit qui était du côté du maître, avec la raison qu’avait pour lui le valet, il prononce cette sentence : Godemer, je vous condamne à monter derrière le carrosse jusqu’au bout de la prairie; et là vous demanderez fort honnêtement à votre maître la permission d’y rentrer : je suis sûr qu’il vous la donnera. […] Adieu, mon cher ami, tu juges mieux qu’homme de France.