On raconte que son premier pédagogue étant venu le sermonner pour rompre son dessein, il fit si bien qu’il l’enrôla lui-même pour jouer les pères nobles dans la troupe improvisée de ses acteurs nomades. […] Ce qu’on appelle la naïveté de La Fontaine est surtout une grâce de malice, un déguisement de malignité ; c’est une certaine ingénuité sarcastique d’un esprit qui voudrait bien ne pas blesser et qui joue avec le trait qu’il ne décoche pas, mais qu’il montre en faisant mine de le sacrifier : c’est ainsi qu’il suppose qu’un moine est toujours charitable, et, qu’en parlant de l’animal perfide, il ne veut pas dire l’homme, mais le serpent.
Dans le Misanthrope, les grandes scènes des actes 111 et V peuvent contenir quelque chose de personnel à Molière, qui faisait Alceste, tandis que sa femme, qu’il ne voyait plus qu’au théâtre, jouait Célimène. […] III), avait été écrite et jouée, presque identique, dans le Prince Jaloux (act.
Dansons, chantons, jouons-nous ! […] Remarquez encore que Mercure, en jouant cet odieux rôle, a le front de jouer aussi celui de la Providence châtiant les peccadilles de Sosie.
Mais, dans la comédie, où l’accidentel et l’arbitraire jouent naturellement un rôle essentiel217, on ne saurait en faire une règle absolue. […] Il pouvait, en donnant à son drôle une imagination riche et une intelligence supérieure, l’affranchir de ses passions basses par le baptême de l’esprit, et élever sa personne à une hauteur infinie au-dessus du rôle injuste et faux joué par sa scélératesse. […] Après lui, le mariage fut profané sur la scène, ce qu’il y a de plus saint au monde put être sérieusement joué, et la victoire impie de l’individu sur le Divin fut proposée aux spectateurs comme l’objet le plus digne d’exciter leurs éclats de rire et leurs battements de mains. […] La tragédie n’offre pas la même latitude pour le développement de la personnalité du poète que la comédie, dans laquelle l’accidentel et l’arbitraire de l’individualité jouent naturellement un rôle essentiel.