Il est présumable que Démophile, Épicharme, Diphile et Philémon, imités de préférence par Plaute, avaient, dans leur style, plus d’analogie avec la verve de gaieté bouffonne qui lui est propre ; et qu’au contraire, Apollodore et Ménandre, pris pour modèles par Térence, se rapprochaient davantage de l’enjouement gracieux et un peu timide qui lui est particulier. […] Elle commença par imiter servilement les imitations latines de Plaute et de Térence ; et, plus tard, sans cesser de les prendre pour modèles, elle introduisit sur la scène quelques peintures de ses propres mœurs, qui étaient remarquables surtout par la licence des actions et des paroles. […] Corneille avait imité en homme de génie ; les auteurs de l’époque copièrent sans discernement et sans goût. […] C’est parce qu’il l’a imitée et n’a jamais imité qu’elle, que Molière a mis dans ses personnages une si admirable variété. […] Il imita l’antiquité, ainsi que l’ont fait nos plus illustres auteurs ; il mit à contribution les théâtres étrangers ; il alla fouiller dans les plus vieilles archives de la malice et de la gaieté française, et il ne se fit pas même scrupule de s’approprier d’heureux traits appartenant à des écrivains de son pays et de son temps.
Il n’en reste que quelques vers piquants du Misanthrope, sur l’illusion qui fait voir tout en beau aux amants dans l’objet aimé, imités d’un passage du IVe livre de Lucrèce1.
L’Amphitrion qu’il a imité, ou plutôt qu’il a presque traduit, offre une action que les personnages n’ont aucun dessein de traverser.
On a imité cette scene dans le Joueur Anglois.