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178. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Votre affaire ne peut être mise en de meilleures mains, et c’est le héros de notre siècle pour les exploits dont il s’agit ; un homme qui vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galères, et qui est exilé de son pays pour je ne sais combien d’actions honorables qu’il a entreprises. […] A côté du fanatisme pour le bien et de la haine qui aveuglent Alceste et qui le rendent fou dès que ces passions occupent son esprit, Molière, afin de démontrer que les passions n’aveuglent pas toujours l’homme, a eu le talent de placer dans le cœur de son héros une autre passion accidentellement soulevée qui, bien que très puissante, n’a cependant pas le pouvoir de l’aveugler.

179. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Oui, cette passion, de toutes la plus belle, Traîne dans un esprit cent vertus après elle ; Aux nobles actions elle pousse les cœurs, Et tous les grands héros ont senti ses ardeurs. […] Lorsque vous peignez des Héros, vous faites ce que vous voulez. […] Elle s’est vue elle-même dans toutes les héroïnes des aventures d’amour, et transportant cette mentalité dans la vie réelle, elle n’a vu quoi que ce fût qui ne fût un roman dont elle était le personnage principal et homme qui ne fût amoureux d’elle.

180. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Et, comme je ne vois nul genre de héros Qui soient plus à priser que les parfaits dévots, Aucune chose au monde et plus noble, et plus belle, Que la sainte ferveur d’un véritable zèle ; Le raisonnement ci-dessus sur l’égoïsme de la dévotion montre qu’il y a quelque distance d’un martyr à Codrus, ou aux Bourgeois de Calais et tout le ridicule de cette assertion. […] Clitandre Son monsieur Trissotin me chagrine, m’assomme ; Et j’enrage de voir qu’elle estime un tel homme, Qu’elle nous mette au rang des grands et beaux esprits Un benêt dont partout on siffle les écrits, Moyen de ridiculiser Philaminte en lui montrant ce mépris qu’un public éclairé a pour son héros, et l’estime, que ce même public fait d’un autre écrivain du même genre.

181. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Destouches se félicite même de n’avoir point avili son héros après la consommation de sa ruine. […] Gresset le comprit, et le héros de sa pièce s’acquitte on ne peut mieux de ce soin.

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