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29. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

« Madame de Richelieu a reçu des lettres du roi si excessivement tendres et obligeantes, qu’elle doit être plus que payée de tout ce qu’elle a fait. » Le roi, dont l’amour s’était ranimé par l’absence, par la contradiction et par l’ivresse d’une campagne glorieuse, était bien aise que sa maîtresse fut toujours considérée à la cour, et l’entrée en grâce près de la reine. […] Mais ce n’est pas sans scrupule, et j’ai de la peine du côté de la cour, à presser des gens de me faire des grâces, quand je pense que ce n’est que pour les quitter. […] Sous-entendez : Dans les bonnes grâces de la reine, et n’oubliez pas que le roi était à l’armée.

30. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Quand le mauvais sujet chez qui elle a établi son empire, avoue gaiement ses fautes au public, et cherche à s’attirer ses bonnes grâces (ce qui est possible, puisqu’il ne fait de tort à personne et qu’il est un joyeux compagnon), il nous présente ce que j’ai appelé le comique avoué 60. […] Avec quelle grâce et quel à-propos elle vient s’abattre au beau milieu d’une farce ! […] Puis il se vante avec bonne grâce de sa poltronnerie : J’ai jeté tout par terre et couru comme quatre74. […] Elle est fort amusante ; mais ne se termine-t-elle pas par un trait tout à fait exagéré, quand Valère, en présence de l’avare, s’adresse ainsi à sa fille : « Oui, l’argent est plus précieux que toutes les choses du monde, et vous devez rendre grâces au ciel de l’honnête homme de père qu’il vous a donné. […] Il ne se préoccupe dans toutes les pièces de théâtre, que du squelette et de l’arrangement de la fable, sans s’inquiéterle moins du monde de ce qu’un auteur peut nous offrir de grâce, de vie, de politesse et d’élévation dans les sentiments.

31. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Des diables en enfer s’amusent à disputer sur la grâce, sur le libre arbitre, sur la prédestination, tandis que d’autres jouent de la flûte. […] Il est vrai qu’elles n’ont pas la grâce de l’antilope, ni la noblesse du cygne ; mais le cygne n’a pas leur cuirasse, et l’antilope n’a pas leurs dents. […] De tous côtés, sous les portiques des temples, je voyais les Athéniens se promener librement, se saluer avec grâce, s’arrêter, causer, rire. […] Jamais il n’y en eut un qui eût plus besoin de sacrifier aux Grâces. […] C’est lui qui nous a fait la grâce de nous délivrer du cardinal457 !

32. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

Grâce au bon souvenir de l’honnête propriétaire de la maison du pilier des halles, le buste de Molière et une inscription indiquent aux passans que c’est là que naquit l’auteur de L’Avare, Quant au propriétaire qui vendra un jour, pour être détruite, et ce jour n’est pas loin, la maison où mourut Molière, nous aimons à croire qu’il fera partie de la garde nationale, qu’il sera chevalier de la Légion-d’Honneur et grand admirateur des tragédies de Voltaire. […] Aurais-je en moi le talent de style, l’esprit, le génie, la grâce, l’imagination, la verve de toute notre époque, qui est pour moi, à beaucoup d’égards, la plus grande des époques, je ne me hasarderais pas à faire une comédie en un acte pour MM. les comédiens du roi.

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