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145. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Plaute était excusable de mettre sur la scène une des légendes monstrueuses des divinités à qui l’on croyait de son temps ; cela ne tirait pas à conséquence : le spectateur païen adorait l’honneur fait à Amphitryon et la divine naissance d’Hercule sans que son respect fût diminué pour Junon, protectrice de la foi conjugale.

146. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

L’anecdote suivante en fait foi : « Après qu’il fut installé à Paris, dit M. […] Ce qui le prouve, c’est que dans le sein de l’église la foi ne fut pas assez forte pour susciter à Voltaire un seul adversaire digne de lui; il n’y rencontra d’autre résistance sérieuse que la force d’inertie d’un pouvoir qui a duré. […] Us gardent une foi et un culte. […] On sent que le triomphe de Tartuffe est impossible; on sent que le pied lui glisse; et l’on suit les progrès de l’action, parfois avec une curiosité inquiète, mais sans cesser d’avoir foi au poète. […] Plus tard, rompant le silence du repentir, son génie fortifié conçut ce type immortel du grand prêtre Joad, qui, de même que Phèdre et plus encore, s’élève au-dessus de cette région moyenne où s’agitent les questions de convenance, et qui est la plus mâle expression de la foi chrétienne.

147. (1802) Études sur Molière pp. -355

Il est nuit, et Sganarelle peut ne pas reconnaître Isabelle, lorsque, couverte d’un voile, elle va chez Valère, sous le nom de Léonore ; mais, un instant après, Valère dit qu’il vient de donner sa foi à Isabelle, qu’Isabelle vient de lui donner la sienne ; il nomme bien distinctement Isabelle, Ariste le fait remarquer à son frère : est-il possible que Sganarelle n’ouvre point les yeux ? Certainement, il ne doit pas croire que Valère ait donné sa foi à une femme, et qu’il ait reçu la sienne sans la regarder ; et d’après cela, comment peut-il dire : Il ne s’est pas encor détrompé d’Isabelle24 ? […] J’ai vu des acteurs la dévorer des minutes entières ; plus les baisers étaient prolongés et fortement appuyés, plus le parterre applaudissait, sans penser qu’en livrant sa main à Valère, Isabelle engage sa foi, témoin ces vers : Qu’il reçoive, en ces lieux, la foi que je lui donne, De n’écouter jamais les vœux d’autre personne. […] Vous voulez donc contraindre Isabelle à se cacher sous un triple voile, lorsqu’elle viendra nous dire au IIIe acte : ………… Allons, sans crainte aucune, À la foi d’un amant commettre ma fortune. […] C’est fort embarrassant : ma foi, laissons les choses telles qu’elles sont, jusqu’à ce qu’un décorateur plus hardi que nous ose se dire : « je mets devant les palais des héros tragiques, un péristyle où ils peuvent décemment parler de leurs affaires, pourquoi ne traiterais-je pas le général thébain avec la même magnificence ? 

148. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Cette singularité parut tenir quelque chose du merveilleux, & fournit aux Poëtes une ample matiere de pointes & d’allusions ingenieuses : c’est apparemment ce qui fit que l’on ajoûta beaucoup de foi à ce Conte.

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