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81. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Amoureux, il l’est en effet, sincèrement et profondément ; mais comment cet amour s’exprime-t-il ? […] Il exprime son avis sur le sonnet d’Oronte, il dit à quoi il le trouve bon . « C’est ainsi que parle la nature. » Avouez qu’avec tout le naturel de ce langage, Oronte n’a pas absolument tort de se formaliser. […] Quand il parle de sa flamme, lui, c’est dans un autre style, quoiqu’il en die ; et ce n’est pas sur cet air là qu’il exprime à Célimène … l’excès prodigieux De ce fatal amour né de ses traîtres yeux !

82. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Le rire délicat, ce rire de l’esprit, que provoque le ridicule finement exprimé, laisse une arrière-pensée, et comme un arrière-goût d’amertume ; le gros rire, que ne suit aucune réflexion, réjouit le cœur et fait circuler le sang. […] Un jaloux dont le bien est menacé, un systématique vaniteux qui voit tous ses plans tourner contre lui, une fille qui craint d’être mariée malgré elle, n’ont pas le loisir d’avoir du trait ; leur esprit, c’est de sentir fortement, et de s’exprimer dans les meilleurs termes. […] C’est dans cette langue que s’exprime tout homme qui est ému par quelque intérêt sérieux ; c’est ainsi que la parlent, quand ils ne sont que des hommes, même les écrivains qui la violent dans leurs livres.

83. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445

Elle est folle à tel point, qu’on ne peut l’exprimer Travaillez au plutôt à la faire enfermer.

84. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

Les grâces parurent encore sous les empereurs, mais elles parurent seules, car la majesté des paroles se perdit avec la liberté. » L’auteur rapporte les paroles de Cassius à Brutus avant les ides de mars : « Ces paroles, madame, sont les dernières que prononça la république avant de rendre l’âme… C’était le caractère de l’esprit de Rome, citait la langue naturelle de la majesté. » L’auteur finit par des observations sur les monuments qui restent de la conversation et des mœurs privées des Romains ; il exprime ses regrets sur leur rareté.

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