Louis XIV, justement nommé le plus honnête homme de son royaume, était particulièrement ennemi du vice et du désordre ; mais les mœurs générales dominent l’opinion même de ceux qui n’y participent pas : or, celles de la cour se ressentirent, durant tout son règne, de cette licence, de cette dépravation qu’avaient engendrées les troubles de sa minorité, et qui devaient, après sa mort, reprendre de nouvelles forces sous une minorité nouvelle. […] Il est vrai que son amour, approuvé de tous, n’a pour ennemi que la folle vanité de M.
Il a tort et grand tort de nommer en toutes lettres son ennemi Boursault, comme il aura tort, plus tard, de mettre l’abbé Cottin tout vif dans Les Femmes savantes ; il ne faut pas tuer les gens à coups de massue, un petit coup d’épingle, à la bonne heure ; et puis si vous tuez votre homme aujourd’hui que vous restera-t-il le lendemain ? […] Il abandonne à ses ennemis ses ouvrages, sa figure, ses gestes, sa parole son ton de voix, sa façon de réciter, mais il demande en grâce qu’on lui laisse le reste !
C’est alors qu’il la réprouve et qu’il peut former la résolution de ne plus retomber dans les fautes qu’il a commises sous son influence ; c’est alors qu’il s’écrie, de même que Don Garcie : « Et par un trait fatal d’une rigueur extrême, mon plus grand ennemi se rencontre en moi-même.» […] Le pauvre refuse ; néanmoins Don Juan lui en fait présent : « Va, lui dit-il, je te la donne au nom de l’humanité. » Dans la bouche d’un tel homme, cette phrase est une pure dérision, car, ennemi de l’humanité, il la foule continuellement aux pieds par ses actes. […] Les ennemis passionnés de telle ou telle forme de gouvernement établi n’ont-ils pas maintes fois exprimé le désir que des malheurs vinssent fondre sur la patrie, espérant voir le gouvernement de leur choix revenir à la suite de ces malheurs ? […] « Puis, ajoute-t-il, quels sont les gens qui doivent le plus détester Tartuffe et Trissotin comme des ennemis personnels? […] Tant qu’ils ne viseront pas à développer dans le peuple les sentiments moraux, les nobles instincts de l’âme, par leur culture spéciale, par l’éducation, en un mot ; tant qu’ils n’auront pas à cœur de combattre énergiquement les causes de perversion, parmi lesquelles il faut mettre en première ligne : 1° la mauvaise presse qui nourrit ses trop nombreux lecteurs des deux sexes d’immoralités de toute espèce et de crimes, 2° l’abus du vin et de l’alcool, ces poisons par excellence du physique et du moral, les plus grands ennemis du bien-être de la classe ouvrière, ils auront complètement manqué le but qu’ils se proposent.
M. de Pourceaugnac refuse quelque temps, cede enfin aux instances de son rival, & va avec Sbrigani chercher ses hardes pour venir bien vîte se jetter entre les mains de ses ennemis.