/ 140
110. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Si j’établis que ces méprises font partie d’un corps de doctrines, qu’il faut les accepter pour entrer dans la maison, pour devenir pensionnaire, est-ce de mon côté que se trouvera le paradoxe ?

111. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Le corps, qui n’est pas présenté à l’église, aurait été enterré dans la partie du cimetière réservée aux enfants mort-nés. […] Un des registres de la mairie le montre, à la date du 23 avril, venant demander au corps de ville, pour lui, pour le sieur Du Fresne et leurs camarades, la permission de monter sur le théâtre et d’y représenter leurs comédies13. […] Les mémoires qui furent publiés de part et d’autre à cette occasion dévoilèrent des vérités fort peu honorables pour les deux corps et fort peu rassurantes pour les pauvres malades, auxquels il demeura démontré qu’ils n’accordaient leur confiance qu’à des empiriques. […] Faire mettre la cour en accusation par un homme qui n’eût pas laissé le plus petit travers à reprendre en lui, c’était attaquer avec des armes trop redoutables un corps presque aussi fort que celui des tartuffes, et Molière savait ce qu’il en coûtait pour traiter de la sorte de tels sujets. […] Un égrillard de dieu, non pas un Brama, ou un Vishnou, ou un Sib, mais un dieu de bas étage, et cependant fort puissant, fait passer son âme dans un corps entièrement semblable à celui du mari fugitif, et se présente sous cette forme à la dame délaissée.

112. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

À la fin donc, le jeune roi, curieux de tout savoir, amoureux comme il l’était, sûr d’être le maître, et qui ne savait guère qu’un jour il appartiendrait, corps et âme, à cette rude chrétienne apostolique et romaine, qui s’appelait, en ce temps-là, madame Scarron, permit à Molière de représenter Tartuffe, au beau milieu de Paris, puis il partit, le lendemain, pour assister à ces sièges de la Flandre à demi conquise qui se faisaient aux sons du violon, au bruit du canon. […] Dans toutes ces fatigues de la tête, de l’âme et du corps, la poitrine était prise, et Molière se sentait mourir ; mais pour lui la mort était la délivrance. […] Il était si brillant quand il fut pris par cet enfant dans son réseau de gaze, il avait toute sa poussière et toute sa couleur, il resplendissait de tous les feux du jour, parmi les fleurs des jardins sur lesquelles il aimait à se poser… Aujourd’hui, ce bel insecte ailé n’est plus qu’un squelette attristant ; la pourpre de son aile est passée, et l’azur de son corps s’est envolé. […] « Oui, levez-vous un peu, s’il vous plaît ; un peu plus de ce côté-là ; le corps tourne ainsi ; la tête un peu levée, afin que la beauté du cou paraisse ; ceci un peu plus découvert (il découvre un peu plus la gorge), bon, là, un peu davantage, encore tant soit peu ; — un peu plus de ce côté, je vous prie, vos yeux tournés vers moi, vos regards attachés aux miens ! 

113. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Bientôt il en devint le chef, à ses risques et périls : car il prit vis-à-vis des siens la grosse part de responsabilité, souscrivit pour toutes les obligations, et s’engagea si bien que, les recettes étant insuffisantes, il se vit un jour appréhendé au corps, et mis au Châtelet pour une somme de cent quarante-deux livres. […] Mais, grâce au bon curé d’Auteuil qui accompagna la veuve de Molière à Versailles, lorsqu’elle alla se jeter aux pieds du roi, pour solliciter son intervention, il fut décidé qu’on accorderait « un peu de terre » aux restes du comédien, pourvu que le corps allât directement au cimetière Saint-Joseph, rue Montmartre, sans passer par l’église. […] Il en sera de lui comme de Vulteius Menas qui recouvre la santé du corps et de l’esprit, dès qu’il a renoncé à ses arpents de terre, ainsi que sire Grégoire à ses cent écus. […] S’il se jette à corps perdu dans les dettes, c’est donc la faute de son tyran plus que la sienne.

/ 140