Elle composa des sonnets, des madrigaux, des chansons (Canzoniere, Milan, 1601).
C’est un imbroitle, comme on disait alors, un imbroglio, comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire un composé de plusieurs petites intrigues, et c’est-à-dire que c’est une pièce qui appartient au théâtre antérieur à Molière. […] Il ne s’est jamais dit, avec La Rochefoucauld, que les hommes ne pourraient pas vivre un jour ensemble s’ils n’étaient pas dupes les uns des autres, et que le monde n’est qu’un composé déminés et que, sous peine de ne pas être, il ne peut pas être autre chose. […] Toutes les fois que Molière a touché à la vanité, « le mal français » comme a dit La Fontaine, il avait les mains si pleines, de vérités que le personnage semblait se composer de lui-même. […] Car « on apprend par là chaque jour les petites nouvelles galantes, les jolis commerces de prose et devers ; on sait à point nommé qu’un tel a composé la plus jolie pièce du monde sur un tel sujet, qu’une telle a fait des paroles sur un tel air ; que celui-ci a fait un madrigal sur une jouissance et que celui-là a composé des stances sur une infidélité… » et en effet « n’est-ce pas renchérir sur le ridicule qu’une personne se pique d’esprit et ne sache pas jusqu’au moindre petit quatrain qui se fait chaque jour ». […] » Si la coquette par vanité et la coquette par méchanceté ne sont point du tout la même personne, un composé, un ambigu de toutes les deux est chose, naturellement, fort commune.
C’est à Lyon qu’il trouve, encore vivant, le souvenir de Nicolo Barbieri, dit Beltrame, l’auteur de 1’lnavertito c’est à Lyon, que sur le modèle de l’Emilia et de l’Inavertito, Molière compose et fait représenter l’Etourdi. […] En outre, il a composé un traité d’Observations sur la langue française, destiné à compléter Vaugelas ; un Dictionnaire des Arts ; un Dictionnaire de Géographie, sans parler d’une traduction en vers des quinze livres des Métamorphoses d’Ovide. […] S’il n’a pris possession de la scène qu’en 1669, il a vu le jour au mois de mai 1664 ; il n’est donc vraiment séparé de l’Ecole des Femmes, représentée pour la première fois l’hiver de 1662, que par un intervalle de quinze ou seize mois — le temps nécessaire pour l’écrire, et par trois pièces, la Critique, l’Impromptu, et le Mariage forcé, celle-ci expressément composée pour le roi.
« Donnez donc le temps de se connoître et de voir naître en soi l’un pour l’autre cette inclination si nécessaire à composer une union parfaite552. » XI.