Rien n’est plus saisissant que la description psychologique du flatteur et du flatté dont Molière a rempli toute la scène 1ère de l’acte II, description qui est un chef-d’œuvre de fine observation et de science du cœur. […] LE MISANTHROPE Ce chef-d’œuvre, qui est plutôt une leçon de psychologie sur les effets naturels des passions qu’une comédie véritable, a pour but, non seulement de faire ressortir ces effets émanant de toute passion quelconque, mais surtout de mettre en évidence les effets naturels des passions dont l’origine a son point de départ dans les sentiments moraux les plus nobles et les plus élevés. […] En quoi nous sentons-nous meilleurs et plus disposés à le devenir après la lecture de ce chef-d’œuvre ? […] Voilà ce que Molière n’a pas oublié de signaler comme corollaire de son chef-d’œuvre, si bien qu’il l’exprime dans les deux vers par lesquels il le termine.
On se prête seulement à écouter les titres des treize chefs-d’œuvre. […] À partir du moment où nous sommes, l’Odéon ne tient pas plus à sa cheminée que s’il n’en avait pas fait son invention et son chef-d’œuvre. […] Le dernier trait surtout est sublime ; mais, de ces trente vers, pour faire sortir le chef-d’œuvre immortel, il fallait le génie de Molière. […] Il se servit, même dans ses chefs-d’œuvre les plus personnels, des noms popularisés par ses rivaux du Petit-Bourbon et du Palais-Royal ; Marinette, Horace, Valère, sont les noms caractéristiques de la soubrette et des amoureux de la troupe italienne.
Cela n’empêche point du tout cette pièce d’être un petit chef-d’œuvre. […] La farce de L’Amour médecin est, du- reste, lestement enlevée, d’un admirable mouvement scénique, et la scène de la consultation et de la dispute des médecins est à elle seule un petit chef-d’œuvre de verve ‘bouffonne. […] On en pourrait ; dire autant du Misanthrope étant question de Molière, C’est le chef-d’œuvre de la délicatesse, de la ‘finesse, de l’esprit, du ton de bonne compagnie et en même temps de la psychologie juste et profonde. […] De ne vivre jamais pour soi… Voilà encore sur quoi nous aurons occasion de revenir, L’Amour peintre est un charmant chef-d’œuvre en un acte. […] Mais à la prendre strictement en soi, la pièce, qui du reste est un chef-d’œuvre, est proprement infâme.
Je me suis trouvé à côté de lui à une représentation de son chef-d’œuvre, & je l’ai vu murmurer des applaudissements prodigués au clinquant de certains morceaux.