Chapelle, dont la plume était ingénieuse et facile, semblait propre à lui rendre ce service. Il lui confia donc la scène de Caritidès ; mais Chapelle l’exécuta si froidement que Molière n’en put conserver un seul mot et fut obligé de la refaire en entier. Cependant le bruit courut, par la suite, que Chapelle avait une grande part dans la composition des pièces de son ami ; et Chapelle ne s’en défendait pas assez bien. […] Plusieurs personnes m’ont témoigné de la répugnance à croire cette anecdote, peu honorable pour la mémoire de Chapelle et même pour celle de Molière. Elles fondent leur incrédulité sur ce qu’il existait une amitié sincère entre ces deux hommes célèbres, et que Chapelle s’est montré l’admirateur de Molière jusqu’à lui donner, dans une lettre qu’il lui écrivait, le nom de grand homme, titre que reçoivent rarement de leur vivant ceux qui en sont jugés le plus dignes après leur mort.
C’était Chapelle* et Bernier* : Gassendi* était chargé de leur éducation. Ce dernier ayant démêlé de bonne heure le génie de Pocquelin, l’associa aux études de Chapelle* et de Bernier*. […] Il faisait de son bien un usage noble et sage ; il recevait chez lui des hommes de la meilleure compagnie, les Chapelles*, les Jonsac, les Desbarreaux, et qui joignirent la volupté à la philosophie.
Il est une autre aventure où Molière et Chapelle figurent encore. […] Chapelle insiste, et veut être obéi. […] Chapelle, que l’argumentation courrouce, se met à employer la force. […] Chapelle s’extasie sur la profonde sagesse de ce jugement, et fait grâce entière à son valet. […] Mais il fallait bien que Chapelle fut Philinte, puisque Molière est Alceste.
Il remplit cette carrière dans l’espace de cinq ans, pendant lesquels il contracta une étroite liaison avec Chapelle*, Bernier* et Cyrano*. […] Despréaux qui le savait de Molière, que jamais il ne s’est servi d’aucune Scène qu’il eût empruntée de Chapelle*. Il est bien vrai que dans la Comédie des Fâcheux, Molière, étant pressé par le Roi, eut recours à Chapelle* pour lui faire la Scène qu’il eût empruntée de Chapelle*. […] Et sur ce que Chapelle* tirait vanité du bruit qui courut dans le monde qu’il travaillait avec Molière, ce fameux Auteur lui fit dire par M. […] Il remplit cette carrière dans l’espace de cinq ans, pendant lesquels il contracta une étroite liaison avec Chapelle*, Bernier* et Cyrano*.