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244. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

J’ai sans doute reçu du ciel un génie assez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d’esprit, de ces galanteries ingénieuses, à qui le vulgaire ignorant donne le nom de fourberies ; & je puis dire, sans vanité, qu’on n’a guere vu d’homme qui fût plus habile ouvrier de ressorts & d’intrigues, qui ait acquis plus de gloire que moi dans le métier. […] D’après ce portrait, le public s’attend à voir l’inconstance d’Isabelle donner lieu à des scenes ; il est bien trompé, puisque la belle souffre très constamment toutes les impertinences du Comte. […] Ma foi, voilà un fort bon conseil : allez, allez, Monsieur, ne dois-je pas être trop content s’il ne m’arrive aucun mal pour votre beau mariage, sans que vous m’engagiez encore à m’aller faire pendre pour lui ?

245. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Il faut pourtant parler : ou le mari de Philaminte ne signifie rien, ou il signifie qu’un père de famille ne peut voir sans dépit sa femme oublier l’éducation de ses enfants pour traiter les questions du beau langage et suivre le cours des planètes. […] Ils ont beau parler de composition, ils émiettent la pensée du poète, et l’unité disparaît. […] L’ancien répertoire, mieux compris et mieux rendu, relèverait le goût des spectateurs, et lorsque le public se serait familiarisé avec les grands ouvrages simplement conçus, écrits dans une langue harmonieuse et hardie, les écrivains dramatiques sentiraient plus vivement le besoin d’étudier ces beaux modèles.

246. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Dans cet acte, pendant lequel la scene change si souvent que l’on ne sait jamais où l’on est, dans cet acte, dis-je, je ne vois rien qui annonce une piece intriguée par le hasard : ce n’est point par hasard que Lisardo parle à la sœur de Dom Félix, puisque la belle a soin de se trouver exprès sur son passage : ce n’est point par hasard que Laura est jalouse, puisque Dom Félix a réellement aimé Nice, & que cette Nice s’est étudiée à donner de la jalousie à sa rivale : c’est encore moins par hasard que Dom Félix vient chez Laura, puisque Célia l’y conduit, par l’ordre secret de sa maîtresse. […] Silvia vient dire à Lisardo que sa belle l’attend dans la maison où il l’a déja vue.

247. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330

Qu’on place Dorante chez un homme de sa condition, il ne pourra plus être escroc ; chez un homme de rien, il ne lui persuadera pas qu’il est aimé d’une belle Marquise.

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