Nature et catholicisme Je crois qu’il est impossible de nier qu’au nom de la nature et du bon sens, Molière ait attaqué la discipline catholique et la doctrine chrétienne telle qu’on la concevait de son temps. […] L’hypocrisie est exécrable et Molière l a attaquée sous toutes ses formes.
La philosophie dans le théâtre de Molière1 La première partie de notre étude nous a d’abord montré que Molière n’avait attaqué la religion ni directement ni indirectement. […] Tout d’abord, on prétend qu’il a attaqué le principe lui-même, et dans le scepticisme universel de Marphurius, on croit reconnaître une parodie du doute, si fort recommandé dans les premières pages du Discours de la Méthode.
Les productions vantées de quelques auteurs pleins d’affectation et d’emphase devaient blesser son goût, irriter sa verve : il composa Les Femmes savantes ; Philaminte, Bélise et Armande offrirent à la vindicte publique le pédantisme personnifié ; le bon homme Chrysale adressa les remontrances les plus vives, les plus caustiques, aux personnes du sexe qui savent tant de choses ; la scène du sonnet et du madrigal, les exclamations qu’excitent ces deux chefs-d’œuvre, les éloges exagérés et les grossières injures qu’échangent entre eux Trissotin et Vadius, enfin le plan d’académie dont la devise est devenue celle de presque toutes les coteries littéraires, Nul n’aura de l’esprit hors nous et nos amis ; ces traits incisifs et profonds ont porté le dernier coup à un vice que l’auteur avait déjà attaqué dans Les Précieuses ridicules. […] Les Femmes savantes n’obtinrent pas un accueil plus favorable ; mais comme, dans ce dernier ouvrage, Molière s’attaquait à une coterie puissante, on a lieu de penser qu’il fut victime d’une vengeance secrète. […] Molière n’avait voulu attaquer que d’une manière générale le vice le plus funeste à la société, mais le public d’alors s’amusa à faire des applications ; un abbé Roquette fut victime de ce besoin de personnalités.
Si je souscris à votre proposition, tous les engagements que vos deux aînés ont consentis depuis leur majorité réelle peuvent être tenus pour nuls ; de plus, les créanciers de votre défunt mari, s’ils éventent la supercherie (et les gens qui perdent ont le nez fin), se feront une arme de cette fraude pour les attaquer dans leurs biens ; tout au moins les contraindront-ils à prendre valablement qualité, et tout sera à recommencer. […] Guichard ne se bornait pas à flétrir la veuve de Molière dans son origine ; il l’attaquait aussi dans sa vie privée et dans ses mœurs, en même temps du reste que toutes les autres actrices dont Lulli avait invoqué le témoignage : « La Aubry, digne sœur d’un tel frère ; la Verdier, sa vilaine amie ; la Brigogne, cette prostituée, chanteuse de l’Opéra ; la Molière, cette comédienne de tous les théâtres, sont des créatures publiques de toutes les manières8. » Tel était le langage, non de Guichard lui-même, bien qu’il en fût l’inspirateur et en portât la responsabilité, mais de Me Vaultier, son avocat, rédacteur de ses requêtes et mémoires. […] Mais le judicieux auteur des Notes historiques sur la vie de Molière ne concluait point de ces erreurs (dont l’une au moins, celle qui concerne le comte de Guiche, est loin d’être certaine), il ne concluait point, dis-je, de ces erreurs à la pureté immaculée de celle dont elles attaquaient l’honneur ; surtout il se gardait bien de noircir le mari afin de mieux blanchir la femme. […] Jamais, en effet, la vertu d’Armande n’a été attaquée que par des ennemis ou des intéressés, et toujours dans les termes les plus vagues. […] Car, si l’on excepte les Fâcheux, où Molière a peint plutôt des ridicules que des vices, le Misanthrope est la seule de ses pièces où il ait mis en scène des gens de cour : partout ailleurs il ne s’est attaqué qu’aux défauts et aux ridicules de la bourgeoisie.