/ 166
138. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Gabriel descendit de son étage et leur annonça que leurs vœux étaient exaucés.

139. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

« [*]On remarqua, dans Le Cocu imaginaire, que l’auteur, depuis son établissement à Paris, avait perfectionné son style ; cet ouvrage est plus correctement écrit que ses deux premières comédies, mais si l’on y retrouve Molière en quelques endroits, ce n’est pas le Molière des Précieuses ridicules ; le titre de la pièce, le caractère du premier personnage, la nature de l’intrigue, et le genre de comique qui y règne, semble annoncer qu’elle est moins faite pour amuser les gens délicats que pour faire rire la multitude ; cependant on ne peut s’empêcher d’y découvrir en même temps un but très moral ; c’est de faire sentir combien il est dangereux de juger avec trop de précipitation, surtout dans les circonstances où la passion peut grossir ou diminuer les objets.

140. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

« La qualité l’entête ; on ne le voit jamais sortir du grand seigneur ; dans le brillant commerce il se mêle sans cesse et ne cite jamais que duc, prince ou princesse. » Et l’on voit que dans le Misanthrope, comme il lui est arrivé si souvent, Molière a annoncé une pièce qu’il projetait de faire. […] N’a-t-il pas ceux qui caressent également tout le monde, qui promènent leurs civilités à droite et à gauche, et courent à tous ceux qu’ils voient avec les mêmes embrassades et les mêmes protestations d’amitié… Va, va, Marquis, Molière aura toujours plus de sujets qu’il n’en voudra, et tout ce qu’il a touché jusqu’ici n’est rien que bagatelle au prix de ce qui reste. » Pour compléter cette énumération de projets, ajoutez, bien entendu, cette annonce, qu’il fait, non plus dans l’Impromptu de Versailles mais dans la Critique de l’École des femmes, dix ans d’avance, de la comédie des Femmes savantes, ou d’une partie très considérable des Femmes savantes : « La Cour a quelques ridicules, j’en demeure d’accord, et je suis, comme on voit, le premier à les fronder. […] Philaminte, grammairienne, littéraire, critique, philosophe, et je répète que Molière a voulu donner en elle le type de l’intellectuelle à peu près complet, est surtout scientifique et annonce les femmes de la fin du xviie siècle et du xviiie siècle. […] Elle arrive enfin à son très bon argument dont elle aurait dû faire tout son discours : Et lorsque j’ai voulu moi-même vous forcer A refuser l’hymen qu’on venait d’annoncer, Qu’est-ce que cette instance a dû vous faire entendre, Que l’intérêt qu’en vous on s’avise de prendre, Et l’ennui qu’on aurait que ce nœud qu’on résout Vînt partager du moins un cœur que l’on veut tout ? […] Celui qui, vraisemblablement, ne voudrait pas épouser une fille riche par considération des habitudes de luxe et de dépense qu’elle introduirait dans sa maison, celui-là même est amoureux d’une fille pauvre et, sans doute, n’est pas très content quand on lui annonce qu’elle n’a absolument rien, mais encore ne paraît pas un instant ébranlé dans son dessein de l’épouser, ce qui prouve qu’il est amoureux, bel et bien amoureux.

141. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Dans le temps il fait afficher, & il annonce le même spectacle que l’année precedente ; mais il promet de découvrir son secret, & d’accompagner son Epinette d’un petit divertissement. […] Rien ne leur paroissoit plus effronté, rien plus criminel que l’entreprise de cet Auteur : Et accoûtumez à incommoder tout le monde, & à n’être jamais incommodez, ils porterent de toutes parts leurs plaintes importunes pour faire reprimer l’insolence de Moliere, si son annonce avoit son effet. […] R... ayant fait cette piece, la promit à Moliere pour la faire joüer sur son Theâtre ; il la laissa même annoncer.

/ 166