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177. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Le mardi 4 mai 1697, M. d’Argenson, lieutenant-général de police, en vertu d’une lettre de cachet du roi à lui adressée, et accompagné d’un nombre de commissaires et d’exempts et de toute la robe courte, se transporta à onze heures du matin au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne et y fit apposer les scellés sur toutes les portes, non seulement des rues Mauconseil et Française, mais encore sur celles des loges des acteurs, avec défenses à ces derniers de se présenter pour continuer leurs spectacles.

178. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Parceque Granger, qui connoît l’amour de son fils pour Génevote, doit nécessairement se douter du tour qu’on lui joue, & qu’il n’est pas dans la nature qu’il signe réellement, tandis qu’il pourroit se contenter de le feindre ; c’est tout ce qu’un acteur de comédie est obligé de faire : au lieu que Sganarelle, ne connoissant pas le faux Médecin pour l’amant de sa fille, ne doit pas se méfier de lui : remarquons même qu’il ne signe réellement que lorsque Lucinde l’a pressé de signer.

179. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Ce serait toute une histoire, l’histoire de ces divertissements dans lesquels se divertissent, en effet, pour leur propre compte, et sans souci du qu’en dira-t-on, ces jeunes gens et ces jeunes demoiselles, sous les regards de la reine-mère, de M. le cardinal ou de la reine de France, pas un ne s’inquiétant, parmi les acteurs ou les spectateurs, de ces fêtes de l’île enchantée, de l’opinion de la foule, au-delà de la cour. […] et pas un seul des Français ne se lassait de bénir la gentillesse de son roi et de s’étonner comment la majesté, qui semble contraire à de a telles actions, était toujours au-devant de ses pas. » De ces fêtes de la toute-puissance, Molière et Lulli étaient les suprêmes ordonnateurs ; ils inventaient, ils disposaient ces mascarades, ils instruisaient les acteurs ; eux-mêmes, ils se chargeaient des rôles les plus difficiles, et pour récompense ils voyaient leurs noms, imprimés sur les programmes, à côté des plus grands noms de la monarchie. […] — On les retrouve à chaque instant dans ce recueil aux armes royales, intitulé : Ballets dansés par le Roy. — On les trouve même comme acteurs dans les ballets qu’ils n’ont pas composés : tantôt les délices de l’Île heureuse et inaccessible, tantôt le ballet royal de la Raillerie, de l’Impatience, enfin le ballet des Saisons dans les agréables déserts de Fontainebleau ! […] Le théâtre d’Hay-Market, il est vrai, consentit très volontiers à jouer la pièce sans la lire, mais une difficulté sur le choix des acteurs obligea M. 

180. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

On est saisi d’étonnement en face du génie de Molière, quand on voit que cet acteur de farces a su représenter l’amour aussi bien que les plus grands tragiques, avec une élévation et une vérité émouvante, sans le chercher pourtant dans ses excès presque surhumains, plus propres à inspirer les artistes.

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