Qui nous dira si Moliere, avant que de travailler au Tartufe, n’a pas voulu sonder le goût du Public dans cette tirade du Festin de Pierre, acte V, scene II.
On ne sait pas bien précisément quel emploi jouait du Croisy, mais on ne peut douter qu’il n’eût beaucoup de talent, pour la comédie du moins, puisque Molière lui confia le rôle de Tartuffe. […] Loyal dans Le Tartuffe. […] On ne connaît avec certitude, parmi les rôles établis par mademoiselle Béjart, que ceux de Dorine dans Le Tartuffe, et de Jocaste dans La Thébaïde de Racine. […] Un rapprochement plus singulier qu’instructif, c’est que la plus faible des comédies de Molière sous le rapport de l’action, L’Impromptu de Versailles, et la plus forte peut-être à tous égards, Le Tartuffe, sont toutes deux dénouées par un moyen semblable, c’est-à-dire par un message de Louis XIV.
À ce dernier genre de comique, le plus fin et le plus spirituel de tous, appartient sans doute la manière dont Oronte amène son sonnet, celle dont Orgon écoute les nouvelles qu’on lui donne de la santé de sa femme et de celle de Tartuffe, et la dispute qui s’élève entre Vadius et Trissotin ; mais ce qui s’en éloigne entièrement, ce sont les discussions sans lin d’Alceste et de Philinte sur la conduite à tenir au milieu de la fausseté et de la corruption du monde. […] Les prétentions des Aristarques français pour leur auteur favori, se fondent principalement sur L’École des femmes, le Tartuffe, Le Misanthrope et Les Femmes savantes, pièces qui, à tous égards, sont composées avec beaucoup de soin. […] Le Tartuffe est une peinture très frappante de l’hypocrisie, et qui donne le signalement le plus exact de ce vice ; c’est une excellente satire sérieuse, mais, à quelques scènes près, ce n’est pas une comédie. […] D’autres pièces de lui, comme L’Ingrat, L’Homme singulier, se fondent sur des idées mal conçues, et l’on voit clairement, par cet exemple, comment un poète, tel que Destouches, qui a sans cesse devant les yeux le Tartuffe ou Le Misanthrope comme l’idéal de la perfection, n’a qu’un pas de plus à faire pour sortir en entier du domaine de la comédie.
Robert, chef de brigands, était bon gentilhomme, comme Tartuffe ; il portait des bottes molles et un habit neuf. […] Maintenant, madame Pernelle a vu démasquer son dernier Tartuffe. […] Il a fait un héros comique, de Tartuffe ! […] Tartuffe, Alceste, Célimène s’en vont rajeunissant chaque jour ; chaque jour ajoute une ride à la riante comédie de Marivaux. […] Léonore, une espèce de femme honnête, a entrepris de démasquer Moncade, à peu près comme Elmire entreprend de démasquer Tartuffe ; avec cette différence cependant que la scène de la déclaration dans Tartuffe est la plus terrible qui se puisse entendre, tant c’est là un habile et hardi scélérat, Tartuffe !