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47. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Sganarelle ou le Cocu imaginaire, qu’il fit représenter le 28 mai 1660, n’est pas digne de succéder aux Précieuses ridicules. […] Si Sganarelle a peur d’un accident fâcheux pour son honneur, c’est que Sganarelle est un sot qui néglige sa femme, et qui perd en de vaines imaginations un temps que sa femme voudrait voir mieux employé chez lui; si Georges Dandin se voit près de tomber aussi dans l’abime des disgrâces conjugales, c’est qu’il a eu la folie, lui paysan riche, de s’allier à la famille des Sottenville, où le ventre ne faisait pas qu’anoblir. […] Ce Sganarelle se trouverait dans l’exacte position de George Dandin. […] Son Sganarelle, qui demande des avis, et qui se fâche lorsqu’on ne se trouve pas du sien, est un personnage très amusant et très vrai; tels sont les demandeurs de conseils en général. […] Le président Roze, humaniste distingué, joua un tour ingénieux à Molière, à propos de la chanson que Sganarelle adresse à sa bouteille : Qu’ils sont doux !.

48. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [8, p. 39-40] »

que chante Sganarelle dans le Médecin malgré lui.

49. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

En costume de Sganarelle, c’est-à-dire sous un accoutrement burlesque, qui tient du Scapin et du Scaramouche, le bonnet à la main, la lèvre charbonnée d’une grosse moustache en parenthèse, il s’avance à la rampe pour haranguer le public. […] Il en fait le ressort et le sujet de deux pièces entières : l’une sérieuse, Don Garcie de Navarre, l’autre grotesque, Sganarelle. […] La première inspire encore les Précieuses ridicules et Sganarelle, mais la seconde s’y montre déjà et elle devient prépondérante à partir de l’École des maris. […] Dans la première, sans aucune nécessité d’intrigue ni d’action, le poète fait de Sganarelle un médecin pour rire, à seule fin, semble-t-il, de pouvoir placer sur les médecins et la médecine une opinion trop nette pour n’être pas sérieuse et raisonnée. […] Il ne voyait pas alors, comme la perspective la plus attirante du métier qu’il embrassait, la joie de représenter un jour les Mascarille et les Sganarelle.

50. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Nisard l’a fort bien dit, la même chose de Sganarelle dans l’École des Maris (1661) : « Sganarelle n’est qu’un fort vilain homme ; un mot le résume : c’est l’égoïste, etc. » Histoire de la Littérature française, liv. […] L’École des maris, Ariste et Sganarelle ; l’École des Femmes, Chrysalde et Arnolphe ; les Femmes savantes, Trissotin, Vadius, Clitandre ; les marquis, les pédants, les médecins, etc.

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