Ces lignes contiennent l’idée première des deux essais sur le Rire écrits par Stendhal à la date de 1823 et insérés l’un dans Racine et Shakespeare, l’autre dans les Mélanges d’art et de littérature. […] Ceux qui ne sont pas sensibles à la partie sublime de Racine, applaudissent Andromaque comme une histoire amusante et qu’ils respectent vu le nom de Racine.
Racine semble s’être rendu justice sur le piege qu’il emploie, en mettant ce vers dans la bouche de son héros : S’il n’est digne de moi, le piege est digne d’eux.
Mais la postérité ne s’est pas méprise sur ces apparences, et la revanche de son admiration a confirmé le jugement porté par Boileau, s’il faut du moins en croire sa réponse à Racine qui lui disait un jour : « Je vous vis dernièrement à la pièce de Molière ; et vous étiez seul à rire. » ; « Je vous estime trop, repartit le Maître, pour penser que vous n’y ayez pas ri vous-même, du moins intérieurement134. » Les Devanciers de Molière. […] Il est vrai que Molière fut assez en fonds pour imaginer à lui tout seul cette situation que, cinq ans plus tard, en 1673, Racine transporta dans Mithridate, et rendit tragique, sans que personne le lui ait reproché comme un plagiat. […] Dès 1664, à l’époque où Racine, âgé de vingt-cinq ans, débutait par Les Frères ennemis, le Tartuffe était à peu près terminé.
Le Comte de Tonnerre, si connu par son bon goût, & par son intrigue avec la fameuse Chamelé qu’il enleva à Racine 74, assistoit à la représentation d’une piece qui portoit le titre de comédie, & rioit d’un trait qui n’étoit rien moins que plaisant.