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130. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

  Voici quelle était, en 1682, la composition de la troupe italienne, d’après « l’état de la dépense pour les comédies représentées devant Monseigneur le Dauphin, pendant le carnaval » : Les sieurs Octave, Cintio, Scaramouche, Dominique, Spezzafer (c’était probablement un nouvel acteur qui avait repris ce type disparu pendant quelque temps), le Docteur, Flautin (Giovanni Gherardi engagé en 1675).

131. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Il semble à trois gredins dans leur petit cerveau, Que pour être imprimés et reliés en veau, Les voilà dans l’état d’importantes personnes, Qu’avec leur plume ils font le destin des couronnes, Que sur eux l’univers a la vue attachée.

132. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Le goût a ceci d’original, qu’il est subordonné à l’intelligence, mais à l’intelligence à l’état vague, non pas à telle ou à telle notion précise de l’intelligence.

133. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Molière a toujours cru qu’il devait ‘conformer son style à la nature de son œuvre et à l’état de ses personnages. […] Mais dans l’ensemble, le corps était singulièrement corruptible, sinon corrompu ; et bien que Boileau en ait fort adouci les traits, les sanglantes satires de Rabelais et de d’Aubigné contre les Chats-fourrés et les Grippeminauds, n’avaient guère perdu de leur vérité cruelle. — Achetant leurs charges, se les transmettant de père en fils ; formant dans l’État un état tout nourri d’abus gothiques et de traditions romaines, parfaitement étrangères au génie de la nation ; ayant par conséquent toute nouveauté en horreur et tout mouvement en détestation ; s’arrogeant vis-à-vis du pouvoir un droit de remontrance qu’ils n’exerçaient d’ailleurs, fort prudemment, que quand le pouvoir était faible ; alliés politiquement à leur bonne sœur l’Église, afin de partager, eux, gardiens des lois humaines, l’inviolabilité que confère aux prêtres la loi divine, de confondre ainsi deux choses distinctes, et de gouverner, eux aussi, en se rendant sacrés ; — voilà en quelques lignes les magistrats comme je les vois, les magistrats du temps de Molière, je le répète ; car, ainsi qu’on sait, nous avons changé tout cela. […] Je confesse que je n’étais pas à sa conférence ; je jouais ce soir-là, peut-être du Molière ; car, on le sait, je n’ai jamais prétendu cacher le comédien derrière le conférencier ; c’est mon état de jouer, et surtout de jouer Molière, et ce qui m’a enhardi à parler de ce grand homme, c’est que je ne me borne pas à le lire, mais que je m’essaie souvent à faire revivre ses personnages. — Je n’ai donc pas eu le plaisir d’entendre M. de La Pommeraye ; mais le journal la Conférence, journal spécial, m’a apporté un résumé succinct et fidèle de sa causerie, et c’est sur ce résumé que je hasarderai quelques mots de réplique ; je reproduirai les accusations de mon adversaire, pour mettre au fait ceux de mes auditeurs qui peut-être n’ont, pas plus que moi, eu le plaisir de les lui entendre formuler à lui-même.

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