Molière, content des comédiens qu’il a formés, se rapproche de la capitale ; il passe le carnaval à Grenoble, l’été à Rouen ; de-là il fait de fréquents voyages à Paris, et, grâce à la protection du Prince de Conti, qui lui valut celle de Monsieur, il obtint la permission de s’y établir ; ce fut le 23 octobre, que sa troupe joua la tragédie de Nicomède devant la Cour, sur un théâtre élevé dans la salle des gardes du Vieux-Louvre10. […] « Onuphre, dit-il, ne parle pas de sa haire, de sa discipline ; au contraire, il passerait pour ce qu’il est, pour un hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot… Il se trouve bien d’un homme opulent à qui il a su imposer… ; il ne cajole pas sa femme… Il est encore plus éloigné d’employer, pour le flatter, le jargon de la dévotion ; ce n’est point par habitude qu’il le parle, mais avec dessein, et selon qu’il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très ridicule.… Il ne pense point à profiter de toute la succession de son ami, ni à s’attirer une donation générale de tous ses biens.… Il ne se joue point à la ligne directe, et il ne s’insinue jamais dans une famille où se trouvent à la fois une fille à pourvoir et un fils à établir ; il y a là des droits trop forts et trop inviolables… » Monsieur de la Bruyère, faites des portraits pour être lus, et ne critiquez pas ceux qui sont faits pour être mis en action ; vous ne savez pas les apprécier. […] C’est surtout au dénouement qu’ils établiront mieux l’un et l’autre la différence de leurs caractères. […] La seule chose relative à Molière, consignée dans les archives de Marseillan, c’est qu’il fut établi une imposition sur les habitants de ce bourg, pour indemniser Molière qui était allé avec sa troupe y jouer la comédie.
Dans La Fameuse comédienne, un pamphlet qui calomnie à chaque page, mais qui a aussi ses airs de vérité, on parle ainsi de la rencontre de Molière avec la Du Parc et la de Brie : « Quand ils furent arrivés à Lyon, ils y trouvèrent une autre troupe de comédiens établie, dans laquelle étaient la Du Parc et la de Brie. […] « Par-devant nous, Charles Bizoton, commissaire au Châtelet, est comparu Jean Pitel, sieur de Beauval, demeurant porte de Bussi, paroisse Saint-André-des-Arts ; lequel nous a fait plainte et dit que le nommé Moissi, son jardinier, qu’il a établi dans une maison par lui acquise depuis Pâques dernier au village de Monceaux, paroisse de Clichi, lui est venu rapporter que, la nuit précédente, plusieurs particuliers à lui inconnus étaient venus couper une petite pièce de terre ensemencée de seigle, attenant à son jardin dépendant de la maison, la nuit du vendredi à samedi dernier ; et après avoir coupé ledit seigle, l’auraient enlevé et fait porter nuitamment dans une maison dudit village, quoique ledit seigle ne fût pas encore en maturité.
La guerre se poursuivait même en dehors de nos frontières ;et, quand la reine Christine, établie à Rome, fit demander à M. de Lionne la faveur de représenter Tartuffe sur son théâtre particulier, ce désir ne put obtenir l’agrément officiel. […] Il s’était établi à Troyes, où il devint chanoine.
Il ne veut pas qu’elle se soit établie tout à fait en pure perte, à quelques pas de son palais du Luxembourg. […] Le pouvoir de l’abbé ne s’établit pas sur l’esprit du fils, sans s’étendre en même temps sur celui de la mère. […] Pour mieux s’établir dans l’esprit d’Orgon, et pour arriver plus vite à paraître digne d’être son gendre, il fait, comme a fait l’abbé Roquette, cherchant à se recommander auprès du prince ; il se dit bon gentilhomme, et Orgon le croit aussitôt, Orgon le répète, ce qui nous vaut cette réplique de Dorine, qui va si directement à l’original, tout en paraissant ne s’adresser qu’à la copie : Cette vanité, Monsieur, ne sied pas bien avec la piété. […] Racine, qui était à Uzez, écrivit, le 5 juillet, à l’un de ses amis : « Une troupe de comédiens s’était venue établir dans une petite ville proche d’ici ; il les a chassés, et ils ont repassé le Rhône. » Ce n’est pas tout : pour que la palinodie fût complète, et pour qu’il fût bien prouvé à tous que le prince brûlait ce qu’il avait adoré, il composa, contre ces maudits du théâtre, un opuscule dévot, qui ne fut toutefois publié qu’un an après sa mort.