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16. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Catalinon annonce à Don Juan que le Marquis approche. […] Le Marquis sort pour changer de manteau. […] Le Marquis revient avec ses musiciens : il est surpris de ne pas voir Don Juan. […] Le Marquis ne sait à quoi attribuer la fuite de Don Juan. […] Le Marquis, charmé, l’épouse.

17. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La scène septième, où le poète, le marquis et la prude font leurs remarques sur l’École des femmes, est pleine de vérité et de comique. […] La première scène du deuxième acte, où Alceste est en opposition avec la coquette Célimène ; la cinquième, où tous ces marquis,et Célimène surtout, médisent de toute la terre devant le misanthrope, sont superbes. […] La scène troisième du deuxième acte, entre le marquis et le poète sur Homère et Virgile ; la sixième du troisième acte, entre le marquis et Dorante, est la même que celle du Joueur de Regnard, où le Joueur se laisse mal mener et veut ensuite le faire dégainer. […] Le rôle du marquis est un rôle de fat bien soutenu. […] Jolie petite pièce ; le rôle du marquis est bien soutenu et bien fait.

18. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Rapin1 n’ont que des valets pour les plaisants de leur théâtre ; et les plaisants du théâtre de Molière sont les marquis et les gens de qualité : les autres n’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise et commune ; et Molière a joué tout Paris et la Cour. […] Bouhours, par le jugement avantageux qu’il semble en avoir fait dans le monument qu’il a dressé à sa mémoire, où après l’avoir appelé2 par rapport à ses talents naturels, Ornement du Théâtre, incomparable Acteur, Charmant poète, illustre Auteur, Il ajoute pour nous précautionner contre ses partisans et ses admirateurs, et pour nous spécifier la qualité du service qu’il peut avoir rendu aux gens du monde, C’est Toi dont les plaisanteries Ont guéri des Marquis l’esprit extravagant. […] L’ignorance et l’erreur à ses naissantes pièces En habit de Marquis, en robes de Comtesses Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau, Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau. […] L’autre fougueux Marquis lui déclarant la guerre Voulait venger la Cour immolée au Parterre, Mais sitôt que d’un trait de ses fatales mains La Parque l’eût rayé du nombre des Humains, On reconnut le prix de sa Muse éclipsée. […] Tous ces grands défauts à la correction desquels on veut qu’il se soit appliqué, ne sont pas tant des qualités vicieuses ou criminelles que quelque faut goût, quelque sot entêtement, quelques affectations ridicules, telles que celles qu’il a reprises assez à propos dans les prudes, les précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelque poésie de leur façon à montrer aux gens.

19. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Moncade sort furieux de l’appartement de Julie, il est jaloux du Marquis, il bat Pasquin ; celui-ci veut parler, son maître met l’épée à la main pour le tuer. […] c’étoit ce Marquis, je le reconnois bien. […] Damis annonce à Moncade que le Marquis a fait prolonger son congé de trois mois. […] MONCADE, DAMIS, LE MARQUIS, JULIE, LÉONOR, PASQUIN, MARTON. […] Marton & Pasquin sont deux mauvais bouffons, Damis & le Marquis deux sots inutiles à la piece.

20. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

répétée dix fois de suite par le marquis comme un argument sans réplique. […] La Marquise. […] Le Marquis. […] De Villiers ne trouva point que La Vengeance des marquis les vengeât suffisamment, ou plutôt que Molière y fût assez insulté, assez compromis surtout. […] Dans une Lettre sur les affaires du théâtre, que La Harpe, dans son Cours de littérature (tome V, page 421, de l’édition originale), attribue à ce même de Visé, l’auteur s’excuse d’avoir intitulé, La Vengeance des marquis, une pièce qu’il eût peut-être dû nommer La Vengeance des comédiens ; et, dans un autre endroit, il dit : « Ce qui fut cause que je fis ma Zélinde, etc. » L’auteur de la Lettre l’est donc également de la comédie de Zélinde et de celle de La Vengeance des marquis.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. » pp. 426-435

J’ai du bien assez pour ma fille ; je n’ai besoin que d’honneur, & je la veux faire Marquise. […] Marquise ? […] Oui, Marquise. […] Ne me répliquez pas davantage ; ma fille sera Marquise, en dépit de tout le monde ; &, si vous me mettez en colere, je la ferai Duchesse.

22. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VII » pp. 56-69

. — Conversations de Balzac avec la marquise. […] La seconde lettre de Balzac est intitulée : Suite d’un entretien de vive voix, ou de la Conversation des Romains, à madame la marquise de Rambouillet. […] Au reste ces conversations particulières de la marquise n’étaient pas les conversations générales et habituelles de sa société tout entière. […] Ces lettres ne sont point datées dans les nombreuses éditions qui ont été faites des œuvres diverses de Balzac, elles paraissent être de 1620 à 1630, temps où Balzac était âgé de 26 à 36 ans, et la marquise de 38 à 48.

23. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

La coquetterie de Célimène, l’hypocrisie d’Arsinoé, la paresse vaniteuse des deux marquis, l’insouciance équivoque de Philinte, la fatuité d’Oronte, y sont exposés sous leur vrai jour, et le ridicule dans lequel tombe Alceste, par son exagération quelque peu personnelle, ne fait nul tort à l’estime réservée à sa loyauté et à sa franchise vis-à-vis de lui-même et vis-à-vis des autres. […] Comme il traite ces marquis oisifs, persuadés qu’il suffit d’un peu de fortune et de beaucoup de vanité pour être d’honnêtes gens et faire leur chemin dans le monde156 ! […] L’École des maris, Ariste et Sganarelle ; l’École des Femmes, Chrysalde et Arnolphe ; les Femmes savantes, Trissotin, Vadius, Clitandre ; les marquis, les pédants, les médecins, etc. […] Les marquis ; tous les Aristes, Clitandre des Femmes savantes, etc. […] Tous les marquis, le Bourgeois gentilhomme, etc.

24. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [50, p. 83-85] »

L’ignorance et l’erreur à ses naissantes pièces, En habits de marquis, en robes de comtesses, Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau ; Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau. […] L’un, défenseur zélé des bigots mis en jeu, Pour prix de ses bons mots, le condamnait au feu ; L’autre, fougueux marquis, lui déclarant la guerre, Voulait venger la cour immolée au parterre ; Mais sitôt que, d’un trait de ses fatales mains, La parque l’eut rayé du nombre des humains, On reconnut le prix de sa muse éclipsée.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

Marquis, m’a-t-il dit, prenant près de moi place, Comment te portes-tu ? […] Tu n’as point vu ceci, Marquis ? […] Je le remerciois doucement de la tête, Minutant à tous coups quelque retraite honnête : Mais lui, pour le quitter me voyant ébranlé : Sortons, ce m’a-t-il dit, le monde est écoulé : Et sortis de ce lieu, me la donnant plus seche ; Marquis, allons au cours faire voir ma caleche : Elle est bien entendue, & plus d’un Duc & Pair En fait à mon faiseur faire une du même air. […] Tu te moques, Marquis : nous nous connoissons tous ; Et je trouve avec toi des passe-temps plus doux. […] Quant au dernier trait des deux Satyres, si des créanciers ou des sergents ne délivrent pas Eraste de son Marquis, c’est que l’idée, bonne, excellente, plaisante même dans une satyre, n’auroit pas été réjouissante pour une assemblée composée à coup sûr d’un grand nombre de débiteurs : la piece auroit pu s’en ressentir.

26. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

M. de Molière fit un prologue en marquis ridicule qui voulait être sur le théâtre, malgré les gardes, et eut une conversation risible avec une actrice, qui fit la marquise ridicule, placée au milieu de l’assemblée. » Ainsi, non seulement les deux troupes qui se partagèrent la salle du Petit-Bourbon, à l’époque où Molière revint s’installer à Paris, avaient dans leur répertoire les mêmes œuvres, mais encore la méthode artistique des uns était fréquemment employée par les autres. […] « Il contrefaisait d’abord les marquis avec le masque de Mascarille, dit un des interlocuteurs de La Vengeance des Marquis 42  ; il n’osait les jouer autrement, mais à la fin il nous a fait voir qu’il avait le visage assez plaisant pour représenter sans masque un personnage ridicule. » Il faut entendre ces mots en ce sens que Molière, la première fois qu’il contrefit les marquis, dans Les Précieuses ridicules, eut recours au travestissement de Mascarille, le valet de L’Étourdi et du Dépit amoureux, rôles qu’il aurait joués avec le masque, suivant l’étymologie du nom (maschera, mascarilla). […] La Vengeance des Marquis, de Villiers, acteur de l’Hôtel de Bourgogne, dirigée contre Molière en réponse à L’Impromptu de Versailles et représentée en 1663.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

& le Marquis de.... tous les deux beaux, charmants, faits à peindre, & dignes de conquêtes bien plus brillantes. […] Il surprit un soir à la comédie des signes d’intelligence qui lui firent soupçonner un rendez-vous : pour s’en assurer tout-à-fait il se retira, il donna ordre à un de ses gens d’attendre le Marquis à la porte, & de ne pas le perdre de vue. Le laquais attend, voit le couple heureux qui part incognito & va sans suite au bout de la rue se jetter dans un fiacre ; aussi-tôt voilà le laquais qui, pour exécuter fidellement les ordres de son maître, monte derriere, & s’applaudissoit déja de son adresse, lorsque passant devant une boutique fort éclairée, le Marquis apperçoit derriere l’ombre du carrosse celle d’un laquais. […] Celle-ci, piquée qu’on eût osé la faire épier, persuade au Marquis de se venger, de la venger elle-même ; lui dit, pour l’y engager, que le Comte a tenu de fort mauvais propos contre lui, & elle fait si bien que dès le lendemain, au point du jour, l’amant de quartier quitte le champ de Vénus pour voler sur celui de Mars, y fait appeller son adversaire, & lui alonge un coup d’épée au travers du bras.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330

La Fontaine a dit : Tout Prince a des Ambassadeurs, Tout Marquis veut avoir des Pages. […] Qu’on place Dorante chez un homme de sa condition, il ne pourra plus être escroc ; chez un homme de rien, il ne lui persuadera pas qu’il est aimé d’une belle Marquise.

29. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Pourquoi ce bon Marquis ne goûte-t-il pas L’École des femmes, et pourquoi M.  […] Elle se souvient du temps où elle n’avait pas de goût pour Molière, où les farces vulgaires qui plaisent toujours si fort au Marquis, la charmaient mille fois plus que L’École des femmes. […] Il explique pourquoi le Marquis et M.  […] Lysidas et du Marquis, peuvent se traduire en idées ; car, puisque c’est dans l’intelligence que ces sentiments ont leur source, il n’y a, dans le fait de leur expression intelligible, de leur traduction en idées, qu’un retour à leur origine. […] Elle se divertissait aux choses qui font rire les enfants, les gens du peuple et le Marquis.

30. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Entendez-vous sur la scène le fracas des marquis s’embrassant et remuant les chaises de paille ? […] Au reste, que pourrait-on mieux faire, n’ayant point de coulisses, et tous les acteurs réduits à entrer par le fond, comme le veulent ces deux rangs de marquis en demi-cercle ? […] Dans la presse des marquis debout et gesticulant, le voici, en effet, qui fait sa révérence au public : il est pâle sous son fard ; il y a du tremblement dans sa voix, tout à l’heure si ferme et si chaude : c’est l’homme cette fois qui vient à nous. […] Et là-dessus il se retire : derrière les coulisses, la de Brie l’embrasse, puis la petite Marotte et Mlle Molière elle-même……… Et voici les spectateurs qui remplissent les couloirs ; cris de laquais, lazzis, les marquis s’interpellent : « Tarte à la crème !  […] Les marquis, raillés par Molière, se montrèrent pourtant gens d’esprit ; ils rirent, et toutes les excitations des précieuses ne purent déterminer ces turlupins contents d’eux-mêmes à bâtonner l’impertinent ; mais les auteurs ne furent pas de si facile composition.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

Mascarille & Jodelet s’introduisent chez les Précieuses sous les titres de Marquis & de Vicomte, charment les héroïnes par leur abord familier, une parure outrée, de grands airs, un jargon affecté. […] Emilie & la compagnie des Précieuses reçoivent le nouveau Marquis avec beaucoup de politesse.

32. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Gomment s’y prend il lorsque dans un seul tableau il veut encadrer et mettre en saillie, non seulement les marquis ridicules, les grands seigneurs qui visent au bel esprit, les prudes et les coquettes, mais encore ces hommes à la vertu souple, ces honnêtes gens, selon le monde, dont ils ne blessent pas un préjugé ? […] Dans sa vie de comédien et de valet de chambre du Roi, le poète avait souffert bien des mépris; obligé de sacrifier son indépendance à sa gloire, de se créer de puissans protecteurs pour qu’il lui fût donné de lire des marquis et de stygmatiser les tartufes, il avait eu à subir le contact impur de la cour. […] Le groupe qui forme le tableau est nombreux : Clitandre le marquis, Arsinoé la prude, Oronte le faiseur de sonnets : tous ont certes leur valeur, mais nous nous attacherons seulement aux personnages du premier plan.

33. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Ces dames, nées à la fin du siècle précédent, étaient à peu près du même âge que la marquise, c’est-à-dire de 35 à 40 ans, en 1620. […] Il est toujours naturel quand il écrit au marquis de Salle, depuis duc de Montausier, à mademoiselle de Rambouillet, à la marquise sa mère, au marquis de Pisani son frère : ses lettres sont l’opposé, quand elles s’adressent à des précieuses 23.

34. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Au milieu du siècle, quand la marquise eut marié sa fille Julie au duc de Montausier, qui était gouverneur de l’Angoumois, sa société se dispersa ; les habituées principales se firent leur cercle particulier ; elles eurent leur réduit, leur cabinet, leur alcôve ; et là, libres et dégagées de l’autorité des bons exemples, elles donnèrent l’essor à leurs prétentions et entrèrent dans tout leur ridicule. […] Il est néanmoins certain, et il sera prouvé que la guerre de Molière et de ses amis contre ce qu’ils appelaient les précieuses, a été fort malentendue dans le siècle dernier, qu’elle l’est toujours plus mal, à mesure que nous avançons ; il est de fait que l’unique intention de Molière a été d’attaquer les affectations et l’hypocrisie des Peckes (ou Pécores) provinciales et bourgeoises ; qu’il respectait, non pas l’hôtel de Rambouillet qui ne subsistait plus de son temps, mais les personnages qui en restaient, notamment le gendre de la marquise, ce duc de Montausier, dont il emprunta plusieurs traits pour peindre l’austérité de principes et de goût, et pour en orner le liant caractère de son Misanthrope.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Le Marquis, le Comte, le Baron arrivent ensemble, & après avoir embrassé le Chevalier, ils lisent dans le nouvel Almanach des Théâtres différentes prédictions. […] Le Marquis. […] Le Marquis, grand partisan de la Comédie Françoise, l’interrompt pour laisser éclater sa joie ; mais les vers suivants la rabattent.

36. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

De 1650 à 1660, nous voyons donc la marquise, âgée de 70 à 80 ans, sa seconde fille mariée au comte de Grignan et de temps à autre madame de Montausier ; mais on ne retrouve que rarement, à l’hôtel Rambouillet, madame de Longueville, sa fille, madame de Nemours ; madame de Sablé, les Scudéry même. […] En nommant Chapelain, Cottin, Ménage entre les amis qui demeurèrent attachés à la marquise octogénaire, je ne m’inquiète guère pour sa mémoire, des satires de Boileau contre les deux premiers, et je suis fort rassuré sur leur compte par les éloges que Boileau lui-même a mêlés à ses épigrammes, par restitue de Montausier, par celle de Voltaire, et surtout par leurs œuvres. […] Orpheline depuis l’âge de 5 ans, élevée par un oncle respectable, instruite par Ménage, mariée à 18 ans, veuve à 26, retirée pendant deux années qu’elle emploie à l’éducation de ses enfants et à l’arrangement de leur fortune, sachant le latin, l’espagnol, l’italien et la littérature, ses premiers pus dans la société se tournent vers l’hôtel de Rambouillet ; la marquise, âgée, isolée par le mariage de sa fille, désolée de la mort de son mari et de celle d’un fils de 31 ans arrivées à un an de distance, fut la première personne dont madame de Sévigné, belle, brillante de jeunesse, d’esprit et de savoir, rechercha la société et ambitionna la confiance.

37. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Le roman dont je veux parler ici était L’Astrée du marquis d’Urfé. […] Le marquis s’éloigna et alla rêver dans une autre ville aux liens d’un amour exempt de désirs grossiers et au-dessus du danger de si tristes réalités.

38. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Voiture osait écrire à la marquise que Michel-Ange n’aurait pas désavoué les dessins qu’elle faisait en jouant. […] Un marquis vient pour acheter les pièces de Molière, qu’il appelle un auteur burlesque; il rencontre une marquise, cette dame a un procès. […] Tantôt il se faisait grand seigneur, et sous le nom d’Alceste, il traitait les marquis du haut en bas ; tantôt sous la forme grossière de M. […] — Il ne fait rien, monsieur, il vit de ses rentes, répond la marquise. » Pas plus de mystère que cela ! […] Toutes les femmes de Dancourt sont taillées sur le patron de ces bourgeoises ou de ces marquises.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Enfin j’ai vu semel & bis La perle, la fleur des Marquis, De la façon du sieur Moliere, Si plaisante & si singuliere : Tout est, dans ce sujet follet De comédie & de ballet, Digne de son rare génie, Qu’il tourne certe & qu’il manie Comme il lui plaît incessamment, Avec un nouvel agrément, Comme il tourne aussi sa personne, Ce qui pas moins ne nous étonne, Selon les sujets, comme il veut. Il joue autant bien qu’il se peut Ce Marquis de nouvelle fonte, Dont par hasard, à ce qu’on conte, L’original est à Paris : En colere autant que surpris De s’y voir dépeint de la sorte, Il jure, il tempête & s’emporte, Et veut faire ajourner l’Auteur En réparation d’honneur, Tant pour lui que pour sa famille, Laquelle en Pourceaugnacs fourmille.

40. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Ce fut sans doute l’esprit de Molière bien plus que sa figure qui prit la belle marquise. […] Jal se demande si elle était de famille noble, et si « marquise » est une qualité ou un nom. […] Voyons d’abord l’amour de Pierre Corneille pour la marquise. […] Marquise, à votre tour, dites, m’en croyez-vous ? […] Il parait que ses yeux y faisaient fortune, car il n’y avait que des marquis autour d’elle.

41. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

L’Ignorance et l’Erreur à ses naissantes pièces En habit de Marquis, en robes de Comtesses Venaient pour diffamer son chef-d’œuvre nouveau, Et secouaient la tête à l’endroit le plus beau. […] L’autre, fougueux Marquis lui déclarant la guerre Voulait venger la Cour immolée au parterre.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Cateau finit la dispute en jettant galamment son bouquet au nez de Lucas, & fuit : Lucas réfléchit sur la maniere gentille avec laquelle Cateau lui donne son bouquet, lorsqu’il voit venir Agathe, une perfide, dit-il, qui a trahi Richard, frere de Cateau, pour suivre un Marquis. Elle lui jure qu’elle est innocente, que le Marquis l’a fait enlever, qu’elle s’est évadée en attachant les rideaux de son lit à la fenêtre : elle prie Lucas de remettre une lettre à Richard, & sort. […] Lucas lui donne la lettre d’Agathe, elle est pleine de tendresse & de protestations d’amour : mais Lucas remarque que la mijaurée a passé six semaines chez le Marquis, & que bonnement on ne doit pas l’épouser ; après cela Richard au désespoir va se reposer chez Lucas. […] Le Marquis avoue qu’Agathe est vertueuse : le Roi le condamne à faire une rente de deux cents écus d’or à cette fille : elle n’en veut point, se croiroit déshonorée si elle acceptoit des bienfaits qui laisseroient des soupçons sur son compte.

43. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Elle est à peine finie qu’il fait une action digne de lui, en disant aux deux marquis qu’il ne sortira point qu’ils ne soient sortis : et il le ferait sans doute, puisque les gens de son caractère ne se démentent jamais, s’il n’était obligé de suivre un garde, pour le différend qu’il a eu avec Oronte en condamnant son sonnet. […] « L’ouverture du troisième se fait par une scène entre les deux marquis, qui disent des choses fort convenables à leurs caractères, et qui font voir, par les applaudissements qu’ils reçoivent, que l’on peut toujours mettre des marquis sur la scène, tant qu’on leur fera dire quelque chose que les autres n’aient point encore dit. […] Ils sont interrompus par la prude, et par les marquis qui apportent chacun une lettre qu’elle a écrite contre eux : ce que l’auteur a préparé dès le troisième acte, en leur faisant promettre qu’ils se montreraient ce qu’ils recevraient de leurs maîtresses. […] Les marquis la quittent et lui témoignent plus de mépris que de colère. […] Il daube encore si fort le marquis ridicule, Que de l’être on fera scrupule ; Et ce n’est pas un petit tort, Que cela ferait à nos princes, Qui de ces marquis de provinces, Parfois se divertissent fort.

44. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Les écrits du temps n’indiquent pas les femmes qui faisaient partie de la société dans cette deuxième période, à la fin de laquelle la marquise avait atteint sa trente-cinquième année, et sa fille sa treizième. […] Ce fut en 1607 que la marquise eut sa cinquième fille, Julie, devenue depuis si célèbre par la passion du duc de Montausier, et sa guirlande, par ses places à la cour, par sa mort, dont la cause est aussi honorable que le reste de sa vie.

45. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Elle est soutenue d’un de ces marquis turlupins que Molière avait joués déjà dans les Précieuses, en y faisant voir des valets qui étaient les singes de leurs maîtres. […] toujours des marquis ! » Et il répond: « Oui, toujours des marquis. […] Le marquis aujourd’hui est le plaisant de la comédie; et comme dans toutes les pièces anciennes on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même maintenant il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie. » Les Précieuses avaient déjà valu à leur auteur plus d’une satire. […] On vit paraître successivement la Vengeance des Marquis, par de Villiers; Zèlinde ou la Critique de la critique, par Visé ; et le Portrait du Peintre, par Boursault.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

Marquise, confiez-moi le récit de ces aventures. — Volontiers. […] J’en fus étonnée, dit la Marquise ; mais plus je sentois qu’il avoit raison, plus je tâchois de lui persuader qu’il avoit tort. […] Patience, reprit la Marquise, nous n’en sommes pas encore au dénouement. […] Il est vrai, disoit-il, je suis venu pour la Marquise ; mais le hasard me sert mieux que l’amour.

47. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [89, p. 133] »

Robinet283, dans sa lettre en vers du 23 novembre 1669, paraît appuyer cette anecdote lorsqu’il dit : Il joue autant bien qu’il se peut, Ce marquis de nouvelle fonte, Dont par hasard, à ce qu’on conte, L’original est à Paris.

48. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

L’une s’intitule La Vengeance des marquis. […] Il montre Philipin prenant les habits de son maître sous prétexte que, les marquis étant devenus les valets, les valets doivent être les marquis. […] LA MARQUISE. […] LE MARQUIS. […] Ce qui est pis encore, c’est l’excitation perpétuelle adressée aux marquis, aux courtisans, de recourir aux moyens violents pour punir Molière de ses moqueries.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Un Chevalier Gascon est l’amant déclaré d’une Marquise. […] Dorante est furieux : la Marquise lui conseille de feindre de l’amour pour elle. […] Mais si Marivaux avoit conservé à sa Marquise le caractere de la premiere héroïne, il eût été obligé de faire de la dépense en sentiment, & tout le monde sait qu’il n’avoit que de l’esprit.

50. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

« Elle craignait extrêmement la mort, et avait ce sentiment commun avec la princesse Parthénie son amie (madame la marquise de Sablé), qui avait des frayeurs de la mort au-delà de l’imagination. […] Quelques écrivains du temps l’ont qualifiée de marquise ; c’est sans raison.

51. (1717) Molière (Grand Dictionnaire historique, éd. 1717) [graphies originales] « article » p. 530

Car les autres Poètes Comiques n’ont que les valets pour plaisants de leur Théâtre, et les plaisants du Théâtre de Molière, sont des Marquis et des gens de qualité.

52. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Il avait donc imaginé d’envoyer sa muse habillée en marquis, au petit lever de Sa Majesté. […] La comédie reprend un peu quand arrive le Fâcheux au plus fort de la répétition, et quand Molière donne la réplique à Lagrange, qui joue un rôle de marquis ; le gazouillement de mademoiselle Duparc et de mademoiselle Molière est aussi une plaisanterie du meilleur goût ; tant que Molière reste dans la comédie il est excellent ; mais une fois dans la satire, il faut avouer qu’il va trop loin. […] Vous avez aussi dans L’Impromptu un méchant poète, un marquis ridicule, un homme raisonnable comme Philinte. […] le salon de Célimène, plus rempli d’hommes que de femmes, de petits marquis que de grands seigneurs, de femmes sur le retour que de jeunes femmes, de comtesses que de bourgeoises, c’est le salon de mademoiselle Molière, situé comme il était entre Paris et Versailles, sur les limites de deux mondes qui venaient à elle ; elle n’appartenait qu’à demi à ce monde-ci, elle n’appartenait qu’à moitié à ce monde-là.

53. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

On y voit un marquis ridicule, avantageux et poltron, sur lequel Regnard paraît avoir modelé celui du Joueur, particulièrement dans la scène où le marquis refuse de se battre. […] La comtesse est même à peu près inutile, et le faux marquis est un rôle outré, et quelquefois un peu froid : mais il est adroit de l’avoir fait démarquiser par cette même madame la Ressource, qui rompt le mariage du Joueur avec Angélique. […] Les incidents que produit le retour du père, et le personnage du marquis ivre, et la scène entre M.

54. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Et cependant Célimène le persifle, au grand applaudissement des marquis, et nous ne pouvons nous-mêmes nous empêcher de le trouver plaisant. […] C’est sa vertu, sa droiture, sa délicatesse, qui l’expose au ridicule, qui fait rire Philinte et les marquis, qui nous fait rire nous-mêmes parce que nous nous mettons à leur place et que nous ririons comme eux si nous y étions. […] Célimène, Philinte, Éliante, Arsinoé, Oronte, les marquis, sont tous, à des degrés divers et sous des formes différentes, les images du monde. […] Enfin Oronte et les marquis achèvent ce portrait du monde : c’est, d’un côté, la jeunesse superficielle, frivole, vide, la fatuité sotte, le bavardage inutile, et la médisance élégante ; dans Oronte, il y a moins de légèreté et moins de frivolité ; mais ces défauts sont remplacés par la ridicule prétention d’un poète de salon. […] Boileau, lettre à M. le marquis de Mimeure, 4 août 1706.

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