Je n’ai plus que faire, dit-il, d’étudier Plaute & Térence, ni d’éplucher les fragments de Ménandre ; je n’ai qu’à étudier le monde. […] Despréaux préféroit l’Avare de Moliere à celui de Plaute, qui est outré en plusieurs endroits, & entre dans des détails bas & ridicules. […] du même Acte se trouve dans le Case Svaliggiate, dont nous venons de parler ; & qu’enfin la seconde & la troisieme Scene du cinquieme Acte paroissent entiérement imitées de l’Amante Tradito, quoique l’idée de celle-ci soit dans Plaute. Les Italiens, qui ont enchéri sur ce modele, ont fourni à Moliere les lazzis, les plaisanteries, & même une partie du détail : si on ajoute ce qui est dans Plaute & dans Gelli, on ne trouvera pas dans toute la Comédie de l’Avare, quatre Scenes qui soient inventées par Moliere. […] Despréaux préféroit l’Avare de Moliere à celui de Plaute, qui est outré dans plusieurs endroits, & entre dans des détails bas & ridicules.
Cette opinion est d’autant plus facile à justifier, que les principales scènes de l’ouvrage français se trouvent dans la comédie de Plaute. […] Si la création de ces personnages lui appartenait, je le croirais difficilement ; comme il les a pris dans la comédie de Plaute, je refuse de le croire. […] La fable de cet ouvrage, que Plaute n’a pas inventée, repose sur une donnée qui n’a rien de réel ; l’auteur ne prend aucun souci de la vraisemblance.
. — Plaute et Térence. — IV. […] Plaute et Térence n’ont d’autre importance à mes yeux que de nous aider à deviner la forme de la comédie de Ménandre. […] Il n’a emprunté à Plaute que quelques scènes et quelques traits. […] Au premier acte, dans une scène imitée de Plaute, Harpagon exprime sa crainte qu’un domestique n’ait eu quelque soupçon de son trésor. […] L’idée ingénieuse de Plaute a été que les soins exagérés d’Euclion pour la conservation de sa marmite fussent précisément la cause de sa perte.
Ouvrons un tome de Plaute, & lisons. […] Térence est plus recherché que Plaute dans sa diction. […] Voilà pourquoi il a mieux aimé se donner un style conforme à la nature, en perfectionnant ceux de Plaute & de Térence, & en les employant à propos, que de s’en former un nouveau. Le style de Plaute, plus simple, moins recherché que celui de Térence, lui sert à exprimer les idées du bourgeois. […] Le style de Térence, toujours naturel, mais plus élégant, plus recherché, plus relevé que celui de Plaute, plus conforme à l’éducation des personnages distingués, sert à Moliere pour les peindre.
Un Auteur aura beau vous soutenir dans une préface que le genre prétendu nouveau & philosophique mérite la préférence sur celui de Plaute, de Térence, de Moliere ; croyez qu’il ne le pense pas, & dites-lui avec Dorine 24 : Non, vous avez beau faire, On ne vous croira pas. […] Plaute même n’a-t-il pas avant vous entrepris de faire répandre des larmes aux Romains, & n’y a-t-il pas réussi ? […] Plaute auroit dû ajouter à ses deux oh, une demi-douzaine de ah, & ils auroient merveilleusement orné la scene. […] Il faut plaindre Plaute de n’être pas né dans un siecle aussi savant que le nôtre sur l’art dramatique. […] On ne trouve encore dans cette comédie aucune obscénité ; aussi Plaute en est-il tout fier.
Le meilleur moyen pour tirer parti d’une ressemblance sur le théâtre, est de faire comme Plaute dans son Soldat fanfaron. […] On peut même, je crois, tirer d’une ressemblance ainsi annoncée, un meilleur parti que Plaute. […] Je l’ai faite d’après Plaute. […] Dans Plaute, la ressemblance & la fausse porte n’animent que deux ou trois scenes, & ne servent qu’à tromper un misérable esclave, acteur subalterne.
Térence, Plaute ont puisé les sujets de leurs comédies dans le Théâtre grec, & l’ont avoué dans leurs prologues. […] Mon dessein est de suivre, pour ainsi dire, sa main dans les différents larcins qu’il fait à Térence, à Plaute, à Lopès de Vega, à Calderon, aux Farceurs Italiens, aux Romanciers de tous les pays, même aux mauvais Auteurs ses contemporains.
Thessala dans Plaute, Céphalie dans Rotrou, ne sont que de simples confidentes d’Alcméne ; Moliere a fait de Cléanthis, qui tient leur place, un personnage plus intéressant par lui-même. […] Plaute, qui finit sa comédie par le sérieux d’un Dieu en machine, auroit sçû gré à Moliere d’avoir interrompu, par le caprice de Sosie, les complimens importuns des amis d’Amphitrion, sur un sujet aussi délicat. […] Plaute n’auroit pas rejetté le jeu même du sac, ni la scéne de la galére, rectifiée d’après Cyrano, & se seroit reconnu dans la vivacité qui anime l’intrigue. […] C’est ainsi que Plaute & Térence avoient imité les grecs. […] Euripide & Archippus avoient traité pour les grecs ce sujet, que Plaute a fait connoître aux romains.
Nous en avons dans Plaute, qui se marient pour céder leur femme à leur patron. […] Plaute va nous en fournir un exemple. […] Une des pieces de Plaute a bien complettement ce défaut.
Le Soldat glorieux de Plaute est-il, par exemple, un tableau grotesque moins bien caractérisé que Le Bourgeois gentilhomme ? […] Celui de la comédie de Plaute est très simple ; sou avare a trouvé un trésor qu’il cache avec les plus grandes précautions. […] La principale différence qu’on observe entre l’avare de Plaute et celui de Molière, c’est que l’un n’aime que son trésor et que l’autre est amoureux. […] Lequel donc, de Plaute ou de Molière, s’est montré le peintre le plus habile, ou si l’on veut le meilleur moraliste, puisque c’est toujours là qu’on en revient ? […] L’Amphitryon de Molière n’est qu’une imitation libre de celui de Plaute.
On semble croire généralement que Molière a emprunté à Plaute le sujet de sa comédie, c’est-à-dire l’idée du caractère d’Harpagon. […] Un érudit qui a suppléé le dénouement perdu de la pièce de Plaute, fait précisément prendre à Euclion ce parti-là que ne prendra jamais un véritable avare ; et Plaute lui-même semblerait avoir senti que son personnage est, si j’ose parler ainsi, avare par accident plutôt que par nature, puisque, pouvant appeler sa pièce, Avarus, de même qu’il a nommé Pseudolus et Miles gloriosus, deux autres comédies, dont l’une est le portrait du trompeur et l’autre celui du soldat fanfaron, il a mieux aimé l’intituler simplement Aulularia, du nom du petit pot de terre dans lequel le trésor s’était trouvé renfermé. […] Tel est l’avare de Molière ; tel n’est pas celui de Plaute. […] et enfin, quel besoin Molière avait-il de Plaute, pour former le projet d’attaquer un travers de mœurs que la cour et la ville offraient incessamment à ses regards ? […] Il suffirait de ces rapports frappants pour faire plus que soupçonner l’identité des personnages, malgré la différence des costumes ; mais, en ce qui regarde Pourceaugnac, cette identité est un fait dont un passage de l’Asinaire, de Plaute, m’a fourni la démonstration complète.
Mais, avant que de finir cet article, j’aurai occasion de prendre la scene de Plaute d’un autre sens, & de prouver qu’elle est égale à celle de notre Poëte, si elle ne lui est pas supérieure. […] On sera peut-être bien aise de la voir, pour la comparer avec celles de Moliere & de Plaute. […] En voilà assez pour prouver que cette scene a les beautés & les défauts de celle de Plaute. […] La réflexion que nous venons de faire nous amene naturellement à comparer le caractere de l’Avare de Plaute avec le caractere de l’Avare françois. […] Je suis encore fâché que notre Poëte n’ait pas enrichi notre théâtre de ce trait ; mais nous devons le lui pardonner, en faveur de ceux qu’il n’a pas empruntés de Plaute.
Dans ce monologue, Moliere n’est au-dessus de Plaute que parcequ’il l’a coupé & varié par les réponses de la prétendue Alcmene. […] Je renvoie le lecteur à Plaute 36. […] Plaute, poëte comique, né à Sarsine, ville d’Ombrie, aujourd’hui la Romagne.
Plaute a de la verve (les écrivains dont je parle ont l’adresse de nuancer leur musique mieux que je ne le fais ici), Plaute a de la verve, mais il est rude et grossier. […] Plaute avait l’âme romaine. […] Plaute oubliait alors qu’il était poète comique. […] Il n’était pas écrit au livre du Destin, que Plaute ferait tout à coup détonner Sosie dans sa comédie d’Amphitryon. […] Le royal acteur seul était, et le reste un néant. » Michelet. — Notons toutefois que ces plaintes de Sosie sont traduites de Plaute ; ce qui diminue un peu l’évidence de l’allusion.
Molière a mis également Plaute et Térence à contribution. […] Plaute et Térence, le théâtre espagnol et le théâtre italien avaient défrayé son génie naissant. […] L’Aululaire, de Plaute, est, à n’en point douter, la base sur laquelle Molière a construit son édifice. […] Le nom d’Harpagon lui-même est emprunté à Plaute. […] À part quelques images un peu forcées, Plaute emploie le style le plus incisif et le plus vrai.
« Plaute & Térence, dira-t-on, ont mis la scene de la plupart de leurs pieces dans un pays étranger par rapport aux Romains, pour qui ces comédies étoient composées : l’intrigue de leurs pieces suppose les loix & les mœurs grecques. Mais si cette raison fait une objection contre mon sentiment, elle ne suffit point pour prouver le sentiment opposé à celui que j’expose ; d’ailleurs, je répondrai à l’objection, que Plaute & Térence ont pu se tromper. […] Plaute & Térence qui n’avoient rien dans la langue latine qui pût leur servir de guide, imiterent trop servilement les comédies de Ménandre & d’autres Poëtes Grecs, & ils jouerent des Grecs devant les Romains.
Pourquoi Plaute, dans sa comédie de l’Aulularia, ne nous donne-t-il que l’idée du caractere de l’Avare ? […] Parcequ’il connoissoit le cœur humain beaucoup mieux que Plaute ; parcequ’il a donné à l’avarice deux compagnes, l’amour & l’usure. […] Si les Auteurs dramatiques, lorsqu’ils n’ont qu’une bonne scene à placer dans un acte, convenoient du moins avec courage que leurs forces ne s’étendent pas plus loin, s’ils ne nous donnoient qu’un acte composé d’une seule scene ou de deux, comme Plaute dans sa Persane, ils feroient un bien petit mal : mais ils ne veulent pas avouer leur foiblesse ; ils se croiroient déshonorés si leurs pieces n’avoient pas cinq actes, leurs actes cinq scenes, & leurs scenes une certaine longueur ; de sorte que pour faire disparoître les lacunes que laisse le génie, il faut appeller au secours l’esprit, qui les remplit à son ordinaire avec des sentences, des madrigaux, des épigrammes, des pointes, des exclamations, des dissertations amoureuses ou philosophiques, des scenes détachées, des personnages étrangers au sujet, des caracteres qui n’ont aucun rapport avec le principal.
Passons à nos Auteurs modernes : les poétiques ne nous manqueront pas chez eux, puisque la plus petite piece est aujourd’hui précédée d’un long discours, dans lequel l’Auteur s’efforce de prouver modestement que Plaute, Térence, Lopez de Vega, Calderon, Moliere n’ont pas le sens commun ; que toutes les comédies doivent être faites précisément comme celle qu’il offre pour modele. […] Ils savent sous combien de faces différentes ils doivent envisager leur art ; avec quelle variété infinie Ménandre, Aristophane, Plaute, Térence, Calderon, Lopez de Vega, les Comiques Anglois, les Italiens, les Danois & Moliere ont saisi les causes du rire. […] Je crois ne pouvoir mieux reconnoître leur mérite, & me déclarer leur admirateur, qu’en les traitant comme Plaute, Térence, Moliere, dont je ferai également remarquer les grandes beautés & les choses qui pourroient être mieux vues.
Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. […] Nous ne mettrons ce dernier qu’à côté de Plaute. […] Tout cela est pris de Plaute, mais de deux pieces différentes. […] Je suis enthousiasmé de la piece de Plaute. […] Nous avons dans le nouveau Théâtre Italien une piece en vers, intitulée Les deux Arlequins, qui pour le plan se rapproche beaucoup de Plaute, & laisse bien loin d’elle les Menechmes de Regnard.
MmeDacier19 trouve qu’il avoit beaucoup de génie et des manières de Plaute et d’Aristophane. […] Il avoit beaucoup profité de l’imitation de Plaute et de Terence, aussi bien que de celle des auteurs dramatiques espagnols et italiens, comme nous le disons en parlant de ses pièces. […] Moliere a surpassé Plaute et Terence par l’invention de quelques-unes de ses comédies 36, par les saillies de son imagination et la finesse de ses plaisanteries ; mais il s’oublie étrangement lui-même dans d’autres pièces ; ce n’est plus l’excellent auteur, c’est le singe de Plaute, qui devient, par ses obscénitez et par ses boufonneries, l’esclave du goût de la canaille, ou tout au plus des petits-maîtres. […] Ils sont partis, et fai peu d’espérance De les revoir malgré tous nos efforts ; Pour un long tems, selon toute apparence, Térence, Plaute et Moliere sont morts. […] C’est ainsi que Plaute et Térence avoient imité les Grecs.
Cela enfla le courage de l’auteur. « Je n’ai plus que faire, dit-il, d’étudier Plaute* et Térence*, ni d’éplucher les fragments de Ménandre* ; je n’ai qu’à étudier le monde ».
Plaute et Térence furent des imitateurs, des traducteurs de quelques comiques grecs de la troisième époque. […] Un parallèle un peu plus étendu de Plaute et de Térence doit trouver ici sa place. […] Plaute a cette gaieté de tempérament qui est excellente pour s’étourdir sur les misères de la vie. […] Plaute prodigue des bouffonneries, des quolibets dignes de la populace de Rome. […] Cicéron, grand philosophe, grand orateur, grand citoyen, mais assez méchant diseur de bons mots, admire beaucoup ceux de Plaute.
[54232, p. 88] 1742, Bolaeana, p. 150 Despréaux* n’approuvait pas le jargon que Molière mettait dans la bouche de ses paysans et de quelques autres de ses personnages. « Vous ne voyez pas, disait-il, que Plaute*, ni ses confrères, aient estropié la langue en faisant parler des villageois ; ils leur font tenir des discours proportionnés à leur état, sans qu’il en coûte rien à la pureté du langage.
Là aussi est la supériorité de la pièce de Molière sur celle de Plaute. […] Plaute, Aulularia, v. 637 ad fin. […] Plaute, Aulularia, init..
Comédie imitée de Plaute et supérieure à son modèle : respecte moins les bienséances que le Tartuffe, et faire rire davantage. […] Autre imitation de Plaute.
Nous avons vu, à l’article de Plaute, ce que l’auteur moderne lui avait emprunté, et combien il avait enchéri sur son modèle. Je ne sais pourquoi Despréaux, si l’on en croit le Bolœana, jugeait si sévèrement Amphitryon, et semblait même préférer celui de Plaute. Il blâme la distinction, un peu longue, il est vrai, et même un peu subtile, de l’amant et de l’époux, dans les scènes d’Alcmène et de Jupiter : c’est un défaut qui n’est pas dans Plaute ; mais ce défaut tient à beaucoup de différents mérites que Plaute n’a pas non plus. […] Molière a bien d’autres avantages sur Plaute. […] Le principal caractère est bien plus fort que dans Plaute, et il n’y a nulle comparaison pour l’intrigue.
Il appartient à la race éclatante et féconde, à la famille des grands génies : Aristophane, Ménandre, Térence et Plaute, Cervantes, Shakespeare et Rabelais. […] On étudiait assez vite aux premiers jours du grand siècle ; quatre ou cinq ans suffisaient à ces études qui, pour ainsi dire, étaient dans l’air, et sitôt que le jeune Poquelin fut en état de lire Aristophane, et Térence, et Plaute, et les maîtres, il rêva que lui aussi il était né pour être un instituteur de nations. […] Et puisque enfin tous les poètes comiques, à commencer par Aristophane et Plaute, avec les débris de Ménandre, et les élégances de Térence, à finir par le dernier faiseur de vaudeville, ne sont qu’un seul et même comédien nommé Molière, ah ! […] Plaute eût applaudi, Despréaux partait au quatrième acte, et faisait bien.
C’est dans ses détours que Plaute, Térence, Moliere, Regnard se sont habitués à voir, à sentir tout d’un coup ce qui doit être au commencement, au milieu, à la fin d’une piece ; à s’emparer de l’attention du public, à la captiver, en lui présentant des incidents qui se croisent en apparence, & qui le conduisent cependant au point qu’il a desiré.
Plaute & Térence ont distribué toutes leurs pieces en cinq parties ; en conséquence il fut un temps en France où une comédie qui auroit eu moins de cinq actes, auroit paru un monstre, quelque bonne qu’elle eût été d’ailleurs. […] Je passe sous silence les critiques qu’on a faites là-dessus à Plaute & à Térence, elles sont sans fondement.
Il est une limite où le rire s’arrête : un Plaute, un Regnard ne la franchissent point : Molière va au-delà. […] Certes, le père Grandet est plus riche en sentiments, plus fouillé, plus vrai que ne l’est Harpagon et Fénelon a théoriquement raison quand il reproche à Molière d’avoir conservé, tout en l’atténuant, le trait de Plaute faisant demander par son avare à un valet de lui montrer sa troisième main.
À coup sûr c’est la comédie la plus latine de Plaute, ce vieux latin qui représenterait, au besoin, toute la langue vulgaire de l’ancienne Rome. […] Plaute, en pareille aventure au moment du prologue, s’adresse uniquement au peuple romain ; il ne veut pas d’autre client, d’autre protecteur. […] Plaute, qui est en même temps comédien, poète comique et entrepreneur de spectacles (tout comme Molière !) […] Térence lui-même, dans le prologue de sa comédie de L’Eunuque, nous avertit qu’avant lui Plaute et Névius avaient fait leur profit de cette fable qui était déjà une vieille fable. […] « ornement de cercueil », ainsi dit Plaute !
Il avoit beaucoup profité de l’imitation de Plaute, de Terence, & des Italiens.
Les Romains fréquentoient beaucoup chez les marchands d’esclaves ; Plaute établit tranquillement la scene dans la chambre & sur le lit d’une fille de joie. Les Espagnols, les Anglois, Plaute même, à l’indécence près, ne sont point blâmables, parcequ’ils n’ont pas blessé les usages de leurs pays.
Nous devons à Plaute la premiere idée de cette scene. […] Dans la scene que Moliere a imitée de Plaute, il introduit Hippolyte, qui, sans paroître, écoute ce que dit Mascarille.
« On ne voit pas, disait-il, que Plaute ni Térence estropient la langue en faisant parler des villageois. […] Ni Plaute ni Térence n’ont mis sur la scène de véritables villageois ; car le rustre opulent qui est le héros du Truculentus, n’est pas d’une condition si basse, qu’il ne puisse parler le latin comme on le parlait à la ville : c’est un paysan de la même espèce que George Dandin qui ne s’exprime pas plus grossièrement que lui. […] Molière, de même que Plaute et Térence, n’a point mis de simples paysans dans ses grandes pièces, si l’on excepte Le Festin de Pierre, ouvrage sans conséquence, où il s’est affranchi de presque toutes les règles, et Les Femmes savantes, où il faut, de toute nécessité, que Martine estropie les mots, pour exciter le courroux pédantesque de ses doctes maîtresses.
Extrait de l’Amphitryon de Plaute. […] Voilà quelques coups de pinceau négligés ou affaiblis ; mais il en est tant d’autres que Molière ne doit pas à Plaute ! […] Le cinquième acte de la pièce de Plaute n’était point parvenu en entier jusqu’à nous. […] Quittons Plaute, quelques instants, pour nous occuper de ce que Molière doit aux Italiens, à Boisrobert, etc. […] Molière est encore supérieur à Plaute, par la manière dont il a renforcé son caractère principal et les situations qu’il amène.
Il avoit beaucoup profité de l’imitation de Plaute, de Térence, & des Italiens.
La comédie de Plaute, intitulée Aulularia, n’est-elle pas une piece à caractere ?