À l’égard de ce même genre d’enseignement, Ménandre était déjà un poète philosophe, et nous n’hésitons pas à placer les sentences qui nous restent de lui, au moins à côté de celles de Molière. […] La seule de ces pièces qui soit restée au théâtre, est Le Menteur, imité de Lope de Vega, et qui, à mon avis, ne prouve aucun talent comique. […] C’est comme ces jeux où les enfants se cachent : ils ne peuvent pas rester tranquilles dans leur coin ; ils avancent toujours la tête pour regarder si on ne les découvrira pas ; enfin, il faut connaître Marivaux, pour comprendre ce que c’est que de la naïveté sans naturel et sans innocence. […] Quinault est resté sans successeurs, et combien les opéras français d’aujourd’hui ne sont-ils pas inférieurs aux siens, soit pour le plan, soit pour l’exécution ! […] Les réclamations que la Motte, et après lui Diderot et enfin Mercier, ont élevées, sont restées comme des voix qui retentissent dans le désert.
Ce qui surtout est admirable en elle, c’est, à tant de vertu, de joindre tant d’indulgence, de rester si bonne et si calme au milieu des tempêtes d’une maison bouleversée par les entreprises d’un si audacieux hypocrite. […] C’est là qu’apparaît Elmire dans sa gloire, quand elle sait rester chaste en étant coquette, et rehausser son honneur en jouant le rôle le moins honorant. […] Elle ne deviendra pas, comme Béline, un monstre dans lequel l’égoïsme et l’avarice ont effacé tout ce qui restait de la femme369 ; ni, comme Philaminte, une pédante orgueilleuse qui sacrifie son mari, sa fille, sa maison à la vanité, du bel esprit370 ; ni, comme Mme de Sotenville, une folle de Noblesse, en qui l’amour du nom et du titre a tué tout autre sentiment, et qui croit qu’une famille n’est qu’une généalogie371.
C’est dans cette pièce que le gagiste Giraton créa le rôle de Pierrot, dont il resta en possession. […] Pour avoir joué cette dangereuse comédie, Mezzetin resta vingt ans en prison. […] Il y trouva le valet de chambre, qui se montra encore plus inflexible que les deux autres, et ne se relâcha que difficilement à la promesse du troisième tiers ; de sorte qu’il ne resta plus rien au pauvre Mezzetin qui, dès qu’il aperçut le duc, courut à lui et lui dit : « — Ah !
Dupuis dit malignement à sa fille que ne pouvant accorder ses deux amants, il ne veut faire du tort à aucun, & qu’elle restera fille jusqu’à ce qu’elle puisse disposer de sa main par elle-même. […] Desronais projette de faire un dernier effort auprès de Dupuis : il prie Mariane de rester dans la galerie prochaine, & de venir le seconder quand il en sera temps : il sort pour donner un ordre à la Brie, & reviendra dans un instant. […] Les Courtisans le reconnoissent à leur tour : le Meûnier & toute sa famille restent dans l’étonnement. […] Alors le bon Henri se charge de la dette de Concini, donne dix mille francs à Richard & à Agathe, autant pour Lucas & Cateau : Sully applaudit à cette générosité : le Roi veut rester l’ami de Michaud : tout le monde bénit un si grand Prince44.
Il lui restait en propre l’art avec lequel il avait su fondre ces éléments divers, en conservant la verve la plus franche, le trait le plus net et le style le plus vif qu’on eût jusqu’alors admirés sur la scène française. […] Fabio, en passant, salue et embrasse Lelio, en lui disant qu’il ne peut rester avec lui. […] Lorsque tous les deux l’ont assuré que Virginia est venue ouvrir la porte à Fabio qui est entré et qui est resté trois heures avec elle et en est sorti après, conduit par elle-même, Flaminio leur dit qu’ils en ont menti tous les deux, qu’il a passé la nuit tout entière en conversation avec Virginia, qui est venue lui parlera la fenêtre grillée à côté de la grande porte de la maison ; qu’elle ne l’a pas quitté un moment, toujours déclamant contre Fabio qui la déshonore si indignement. […] Mais elle causera moins de surprise, si on la compare aux images les plus authentiques qui nous restent, par exemple, au portrait gravé, d’après Pierre Mignard, par J.
C’est qu’en effet ces deux noms s’évoquent invinciblement l’un l’autre, et doivent rester unis dans une même admiration. […] J’imagine qu’ils resteront froids en les regardant. […] C’est un de ceux où l’on peut dire qu’il est tout à fait supérieur, et restera inimitable. […] Mais l’important, c’est de montrer sa propre nature à travers le personnage, c’est de rester soi. […] qu’en restera-t-il de bon ?
À qui restera la victoire ! […] Le comédien est resté l’être imprévoyant par excellence, l’enfant du hasard, le bohémien, le frondeur, le bon vivant. […] Paula est restée à Parme, Mégani a traîné son exil où il a pu. […] il restera dans sa maison. […] Harpagon, malgré la verte leçon, est resté un avare.
Ce mutisme, cette attention continuelle, ce profond regard obstinément fixé, frappent tout le monde et Boileau appelle son ami d’un nom qui doit lui rester, le Contemplateur. […] Boileau, surtout, trouva le moyen de rester également uni aux deux poètes, séparés par les deux plus fortes causes de ressentiment qu’il y ait au monde : une rivalité amoureuse et une antipathie de métier. […] De tout cela rien ne lui restait plus ; il se sentait envahi par le désenchantement. […] Au mois d’avril 1667, il est encore « tout proche d’entrer dans la bière ; » il doit se mettre au régime exclusif du lait et rester deux mois éloigné du théâtre. […] Il parlait d’abord avec une volubilité excessive ; des efforts qu’il fit pour la dominer, il lui resta une sorte de « hoquet ou de tic de gorge. » Au demeurant, il faisait de sa personne tout ce qu’il voulait.
L’hôtel de Rambouillet restait le véritable distributeur de la renommée. […] Campan une anecdote trop marquante pour qu’elle soit restée inconnue. […] Et ce n’était pas tout ; mais restons-en là pour un instant. […] C’est dans ces termes, toutefois, qu’il convient de rester pour être vrai. […] Il resta fidèle à cet engagement.
Je l’ai vu jouer il y a déjà bien longtemps par l’aimable Mlle Dupuis, à côté de Mlle Mars qui jouait Célimène ; eh bien, le souvenir que m’a laissé la première est resté aussi vif et plus charmant peut-être que celui de la grande actrice elle-même. […] Elle reçoit des visites et elle en fait, elle aime l’ajustement, les hommages ; elle ne saurait avoir une grande affection pour ce mari de toutes les facultés duquel Tartuffe s’est emparé et qui est comme abêti par le bigotisme absurde où il l’a amené ; mais heureusement c’est une femme d’esprit et de sens, qui a trop le sentiment de sa dignité personnelle pour ne pas rester fidèle à ses devoirs d’épouse, ne fut-ce que par respect pour elle-même. […] Ne vous semble-t-il pas, Messieurs, vous demanderai-je en terminant cet essai si imparfait, que j’étais du moins dans le vrai en disant tout d’abord que les divers portraits de femmes que nous a tracés ce grand peintre, qui se nomme Molière, prouvent que nul n’a mieux connu ni plus aimé ce sexe, qui, suivant l’expression de La Fontaine, fait notre joie ; ce sexe mobile qu’il faut encore aimer alors même qu’il nous désespère, et cela au dire de toutes ses victimes, aussi bien des plus nobles, comme le généreux Alceste, que des plus indignes, comme cet égoïste bourru d’Arnolphe, dont les plaintes impertinentes se terminent cependant par un trait qui restera éternellement vrai, sous sa forme d’un brutal comique : Tout le monde connaît leur imperfection, s’écrie-t-il, Ce n’est qu’extravagance et qu’indiscrétion, Leur esprit est méchant et leur âme est fragile.
Damis et Marianne ne restent pas longtemps auprès de leur grand-mère ; ils se tirent à l’écart et s’assoient du côté de la fenêtre. […] Mais si Cléante était resté dans la salle basse, Mme Pernelle ne descendrait pas tout échauffée de sa discussion. […] Mauvaise habitude de familiarité, mauvais compagnonnage de la coulisse qui devrait toujours rester derrière les portants. […] Trop vieux pour grimper il était resté en bas, et, sous la grêle de pommes que faisaient pleuvoir les picoreurs, il avait le profit de la vendange sans en avoir la fatigue. […] Je ne manque pas de parcourir tous les ans quelques-unes de ses pièces pour rester toujours en rapport avec cet homme extraordinaire.
D’autre part, les comédies écrites et dialoguées n’en restaient pas moins des soggetti, des thèmes toujours prêts pour la commedia dell’arte. […] Or sus, pour abréger, voyez, magister, à quoi vous voulez vous résoudre, ou venir en prison, ou donner la bonne main à la compagnie avec les écus qui sont restés dans votre robe ; car le voleur ne vous a pris que ceux que vous teniez pour les changer.
Après la mort de Molière, et à la demande de sa veuve, Thomas Corneille la mit en vers ; elle fut donnée en cet état le 12 février 1677, fut jouée treize fois d’abord, et est restée depuis au courant du répertoire. […] Il est certain toutefois que, dans le temps, un de ces exemplaires ou du moins une copie manuscrite fut envoyée de Paris en Hollande ; car Jacques Le Jeune, libraire d’Amsterdam, qui, en 1683, avait imprimé Le Festin de Pierre en vers, de Dorimond, pour celui de Molière, donna, la même année, la pièce de Molière même, avec les scènes et les passages supprimés ou adoucis ; et ce qu’il y a de vraiment extraordinaire, c’est que cette édition hollandaise, qui fut suivie de quelques autres, resta presque aussi inconnue que les exemplaires non cartonnés de l’édition de Paris, puisque, cinquante ans après (en 1730) Voltaire crut faire une révélation au public, en lui donnant quelques traits de la scène du pauvre qu’il déclarait avoir lue écrite de la main de l’auteur, entre les mains du fils de Pierre Marcassus, ami de Molière. […] Celui de Thomas Corneille, qui est resté seul en possession du théâtre, n’est pas seulement une copie élégamment versifiée de la pièce de Molière : les idées de l’original y sont quelquefois corrigées ou étendues avec bonheur.
Mais il n’est pas resté sceptique, comme le Chevalier. […] Mais Le Roi de Cocagne n’en resterait pas moins une platitude, Le Misanthrope une merveille, et William Schlegel un profane, pour n’a voir point dit à genoux291 que ce chef-d’œuvre n’est pas à proprement parler une comédie. […] Son sens moral est resté aussi fin, aussi délicat, aussi susceptible que son sens esthétique, et de même que le beau et le bon se confondent à ses yeux dans les œuvres qu’elle loue, l’amour de la beauté s’est allié dans son âme au respect de ce qui est bien. […] Par une subtilité pleine de candeur, qui était bien dans la nature de son génie, Corneille avait besoin de trouver dans les anciens des exemples et des règles pour faire autrement que les anciens, et il voulait leur rester soumis en leur désobéissant ; voici comment il justifie l’une de ses pièces d’être sans modèle dans l’antiquité : « L’amour de la nouveauté était l’humeur des Grecs dès le temps d’Eschyle, et, si je ne me trompe, c’était aussi celle des Romains, Nec minimum meruere decus, vestigia græca Ausi deserere. […] Uranie va rester jusqu’à la fin de ce chapitre la personnification de la critique telle que l’entend la présente école.
Les mémoires de mademoiselle de Montpensier nous apprennent plus loin que, dans le commencement de la campagne de Flandre, au mois de mai 1667, le roi étant en marche pour l’armée, accompagné de la reine, de mesdames de Montespan et de La Vallière, dames de la reine, et d’elle, Mademoiselle, on s’arrêta trois jours dans une ville dont le nom est resté en blanc, et que là s’établit la liaison intime du roi et de madame de Montespan, Mademoiselle explique très distinctement la disposition qui fut faite pour assurer la communication secrète de l’appartement du roi à la chambre de madame de Montespan, et la manœuvre de l’un et de l’autre pour se trouver ensemble le plus longtemps qu’il était possible. […] Je n’insisterai pas sur ce rapprochement qui restera toujours affligeant pour les nobles admirateurs du grand poète, si de nouvelles lumières ne viennent en détruire l’effet.
Enfin, tout en montrant le vice sous les couleurs les plus vraies et les plus repoussantes, il est resté, de même que les grands génies en morale, constamment indulgent pour celui qui a failli. […] Il appuie ainsi ses inspirations passionnées sur des raisonnements fort bien combinés qui prouvent que si, par ses points de départ, ses facultés morales sont fort compromises, ses facultés intellectuelles restent néanmoins intactes. […] Il faut savoir, pour comprendre combien Molière est resté vrai dans cette circonstance, que les hommes faits comme Tartuffe ne doutent de rien, ce qui leur donne une audace inouïe qui va jusqu’à l’imprudence. […] Le cœur de l’avare, qui est resté insensible à tous les sentiments généreux, aux affections de famille, à l’honneur, à la reconnaissance pour les services que Dorine lui rend, a été accessible à l’amour. […] La scène vi de l’acte III met en évidence cette maxime, dont on doit savoir se servir à l’occasion, lorsque la douceur est restée inefficace.
Le roi le prit en si flatteuse sympathie que c’eût été naïf à lui d’en rester là.
Dans la scène avec Dubois, « plus Alceste a sujet de s’impatienter, plus il doit rester flegmatique et froid, parce que l’étourderie du valet de chambre n’est pas un vice. […] Comment ne comprend-il pas qu’Alceste est un candide, né candide et en qui il restera toujours de la candeur ? […] Il dira : « Je ne trouve partout qu’injustice, intérêt, trahison, fourberie », et il éclatera ; mais qu’une femme fausse le trahisse, il restera très calme, parce que c’est lui et non un autre qu elle a trompé ; que d’indignes amis le déshonorent, il restera impassible, parce que c’est lui qu’on déshonore injustement et non un autre. […] Restent quelques mortels qui sont à la fois intelligents et honnêtes. […] Restez naturiste, certes, mais croyez que la nature est vertueuse, que l’homme naturel est vertueux et que c’est la vertu même qui est la nature de l’homme.
C’est un des privilèges de ce beau siècle, tout en restera. […] Oui, Messieurs, sous le pinceau de ce grand homme, la comédie s’est tout à fait associée à l’histoire ; il semble que les personnages de l’une soient des témoins qui restent pour déposer en faveur de l’autre devant la postérité.
Bien plus, elle consentirait à rester (hélas ! […] les plus habiles lui répondent qu’ils n’en savent rien ; qu’en ceci chaque comédien est resté le maître de se montrer tout à fait comme un grand seigneur qui fronde, et de très haut, les vices de l’espèce humaine, ou tout à fait comme un philosophe qui s’en attriste.
Resté seul avec Arlequin, Don Juan lui dit qu’il n’a pris le manteau d’Ottavio que pour tromper plus aisément Dona Anna. […] S’il était resté plus longtemps dans la mer, il aurait conté fleurette aux baleines.”
Madame de Montespan ne considérait pas non plus que cet acte de domination et de jalousie tournerait contre elle dans l’esprit du roi, lorsqu’elle aurait perdu ce qui lui restait d’empire sur ce prince. […] Bourdaloue fait ici des merveilles ; la duchesse et moi nous le voyons tous les jours. » Cette lettre est un exemple de ces entretiens où madame de Maintenon, sans malice, et peut-être en prenant le change sur elle-même, mue par un double instinct d’amour et d’honnêteté, se joue de l’esprit grossier de son directeur, lui présente comme des griefs contre la cour, l’intérêt qui l’y attache, et comme dépit contre le roi, l’amour qu’il ressent et celui qu’il inspire, et se fait ordonner comme un sacrifice méritoire, de rester à sa cour.
Aussi le peuple restait-il dans l’ignorance de ses propres vertus ; excepté les statues de quelques-uns de ses rois, la sculpture ne lui racontait rien de son histoire : les beaux-arts n’avaient point encore personnifié la France dans ses grands hommes. […] Après cette belle poésie, restait encore à faire l’histoire du monument, à justifier le programme académique. […] Ce frontispice, dont la donnée principale a été de dissimuler un immense pignon, resté à découvert par la démolition successive de plusieurs maisons, se compose d’un soubassement portant une niche décorée à droite et à gauche de colonnes corinthiennes surmontées de leur entablement. […] Considérant, en ce qui concerne la part que la ville de Paris est appelée à prendre dans la souscription du monument de Molière, que ce grand homme, dont les arts n’ont pas encore suffisamment honoré la mémoire, est né à Paris, qu’il y a fait ses études, qu’il y a passé presque toute sa vie, qu’il y a exercé sa profession, qu’il y a écrit ses chefs-d’œuvre, qu’il y est mort, et, qu’en un mot, il n’y a pas un des rayons de sa gloire qui ne brille sur sa ville natale ; Que lorsqu’il est question de lui ériger un monument digne de cette gloire, Paris, qui déjà y a contribué par les souscriptions particulières des chefs et des employés de son administration, de ses conseillers municipaux, d’un grand nombre de ses habitants, et notamment des sociétaires de la Comédie française, et, à leur exemple, des artistes des autres théâtres de la capitale ; Paris, disons-nous, ne veut pas, en tant que commune, rester étranger à cette Œuvre ; Considérant que la souscription de Paris, jointe aux 81,000 f. déjà disponibles, rend possible de commencer, dès à présent, les travaux ; Considérant, en ce qui touche le mode d’exécution de ces travaux, qu’ils ne sont pas de nature à être soumis à une adjudication, et qu’il convient qu’il y soit pourvu au moyen de traités passés avec des entrepreneurs connus ; DELIBERE : 1° Le projet de fontaine monumentale dédiée à Molière, à ériger à l’angle des rues Richelieu et Traversière-Saint-Honoré, est approuvé, sauf les modifications ci-dessus indiquées.
Un jour que la princesse venait de sortir de sa chambre pour passer dans son cabinet, les courtisans restés dans la chambre entendirent un bruit que les plus polis appelèrent un grand soupir, bien qu’il ne partît pas du cœur. […] Les quittances de ces ouvriers restèrent entre les mains de Pocquelin père, et elles figurent dans l’inventaire fait après le décès de ce dernier. […] Si l’on joint à cette somme 870 livres de numéraire qui furent trouvées dans un meuble et qui probablement lui restaient sur le second emprunt fait deux mois auparavant, on aura toute l’importance de sa succession. […] Restait à savoir si elle émanait de notre Molière ou d’un homonyme. […] A ceux qui objecteraient que les représentations pour lesquelles la troupe de Molière fut appelée à Pézenas pourraient bien être restées en projet et n’avoir pas été données, on peut répondre aujourd’hui par un document que M.
Il nous restera d’ailleurs assez de distinctions à faire, ainsi nous appellerons tout uniment pieces à caractere, celles ou les mœurs, les passions, les coutumes, les vices, les ridicules, les travers, &c.
Il lui restait Catherine de Brie. […] Mlle Hervé ou Geneviève Béjart n’était pas trempée comme Madeleine ; aussi resta-t-elle toujours au second plan. […] Il ne resta pas longtemps fidèle à la mémoire de Geneviève ; deux ans ne s’étaient pas écoulés qu’il avait convolé à de nouvelles noces. […] « Les deux directeurs ne s’associèrent point ; ils restèrent concurrents, cherchant à s’arracher le public. […] Mais ce ne fut pas assez pour jouer les premiers rôles ; elle resta toujours dans le troisième dessous, c’est-à-dire dans les troisièmes rôles, tragédies ou comédies.
Dans l’Ecole des femmes, il n’y a qu’une femme, et encore c’est une petite fille, Agnès, dont le nom est resté proverbe. […] Elle choisit un fait qu’elle trouva sans doute le plus joli de tous; elle l’épousa solennellement, et, depuis lors, elle lui est restée fidèle ; de sorte que, si nous avions encore l’habitude de donner des noms aux corporations, la corporation de nos auteurs à thèses devrait s’appeler, du nom de son mystère favori, les Frères de la Passion-Conjugale. […] Aussi, nous avons d’autres ruines que celles de nos murailles, — mais du moins, il y a une chose qui est restée debout : c’est la famille.
La farce de Patelin resta comme une sorte de phénomène isolé, sans liaison avec le passé, et sans influence sur l’avenir. […] Il était resté fidèle à ses anciens attachements, à ses liaisons de collège. […] Il l’avait formée lui-même dans les premières années de sa vie théâtrale ; et presque tous ceux qui la composaient restèrent avec lui jusqu’à sa mort. […] Elle semble s’étonner un peu de ce qu’une anecdote aussi marquante est restée ignorée ; mais elle se hâte d’ajouter : « Cependant ce vieux médecin, nommé M. […] Après les traits sans nombre que Molière a lancés dans ses comédies contre les médecins, il semblerait qu’il ne dut plus lui en rester pour la conversation.
Je vous l’avois bien dit, renvoyant vos amours, Que ma tante vouloit rester veuve toujours : Elle en a fait bon vœu. . . . . […] Barthe : cette piece en est digne à tous égards, puisque l’Auteur est, de nos jeunes Comiques, celui qui fait voir un talent plus décidé ; puisque son ouvrage est resté au théâtre, qu’il a eu le plus grand succès & qu’il le mérite ; puisqu’on y voit des scenes que les maîtres de l’art ne désavoueroient pas ; puisqu’enfin l’Auteur vise à la gloire de faire regner dans ses pieces le ton de la bonne compagnie.
Qu’il vende deux contrats qui lui restent. […] Qu’il vende deux contrats qui lui restent.
Cette promesse, je l’espère, me fera trouver grâce pour les deux ou trois exemples qui me restent à citer. […] Cette prévention s’imprima tellement dans son esprit, qu’il ne restait dans la boutique qu’avec chagrin. […] Molière avait alors quatorze ans (en 1636) ; il resta au collège jusqu’à la fin de 1641. […] Il y resta quatre ou cinq ans pour se perfectionner dans son art. […] La longue absence de cet acteur, qui resta en Italie depuis 1667 jusqu’au commencement de 1670, explique l’empressement du public.
Il avait été réprimandé pour son excès de zèle ; mais la pièce restait interdite. […] Molière, nous dit Brossette, resta interdit… et Tartuffe aussi7. […] En outre, quand il composa Tartuffe, c’est-à-dire ou vers la fin de 1663 ou dans les premiers mois de 1664, il était dans toute la chaleur de sa victoire de l’École des femmes ; il avait, avec la Critique, avec l’lmpromptu, battu les marquis, les pédants, les prudes, les comédiens : il lui restait les dévots à vaincre ; et comptant sur Louis XIV, il est probable qu’il ne s’y était pas épargné. […] Que la pièce resta interdite ; qu’un an après, en 1665, Condé, la voulant revoir, demandait à Molière s’il avait fait le quatrième acte, c’est-à-dire le quatrième acte nouveau, le quatrième acte probablement de la version que Molière appela l’Imposteur ou Panulphe. […] II semble que le pauvre grand homme, qui n’en eut guère, ait voulu épancher dans sa pièce toutes ses tendresses restées sans emploi.
Il nous en est resté deux échantillons, le Barbouillé et le Médecin volant. […] Molière en fût-il resté là, il eût assez fait pour être un des plus grands noms de notre scène. […] Après L’École des Maris, après L’École des Femmes, que restait-il à faire à la comédie de caractère et de mœurs pour devenir la haute comédie ? […] Quand le plus habile copiste en a reproduit la forme, le modelé, la couleur, il croit nous avoir donné l’original ; nous n’en avons que le masque : la vie est restée sur la muraille, où une main légère a imprimé une pensée impérissable. […] Pour rester dans le relevé, les femmes négligeaient leur ménage.
Le dénouement du Tartuffe restera debout à travers les vicissitudes des empires et les révolutions des âges. […] Mais s’il lui restait encore quelque ombre de pudeur, ne lui serait-il pas fâcheux d’être en butte à tous les gens de bien, de passer pour un libertin dans l’esprit de tous les prédicateurs, et d’entendre toutes les langues que le saint Esprit anime condamner publiquement son blasphème ? […] Ce scandaleux libelle fut bientôt suivi d’une lettre pleine de force et de modération ; l’auteur en est resté inconnu. […] Depuis cette époque il n’a pas été un seul instant banni du théâtre ; il y est demeuré même sous la vieillesse de Louis XIV, et si récemment la pièce a disparu quelques jours de la scène, elle a été plutôt suspendue qu’interdite ; encore l’ordre de ne pas l’inscrire sur le répertoire est resté enseveli dans un profond mystère. […] Il n’en est pas de même de la seconde scène ; Molière crut devoir en faire le sacrifice, ou peut-être l’exigea-t-on de lui ; la seule Elmire accompagnait sa belle-mère, et tous les autres personnages restaient sur le théâtre.
Don Juan accueille la dame avec bonté : il l’engagé à rester après l’avoir délaissée quelques heures auparavant. […] Les railleries politiques doivent rester habituellement dans le domaine de la satire ; elles n’ont qu’une valeur passagère, comme les hommes et les choses qui lés inspirent. […] On a beaucoup débattu, dans ces derniers temps, la question de savoir si le sentiment populaire était resté, parmi le grand monde, vivace au fond du cœur de Molière, et cela ne paraît pas douteux pour qui lit ses œuvres avec soin. […] Il avait compris la difficulté de l’égaler ; il ne s’est pas servi du même procédé que lui, de peur de rester au-dessous du modèle. […] Il n’en restait pas un aux pauvres citadins jusqu’au printemps nouveau, .époque du départ des militaires.
On sait que Le Malade est une des pièces de Molière restées au répertoire qui se jouent le plus souvent, et l’emploi du fauteuil n’est pas une sinécure. […] Pendant les cinq jours que Leurs Majestés restèrent à Saint-Germain, les comédiens du Palais-Royal donnèrent cinq représentations, quatre de George Dandin, une de L’Avare. […] J’aime à retrouver sur les choses qui restent l’ombre passagère de l’homme disparu. […] Paul Lacroix, parce qu’un éditeur ne risquera pas un nouveau volume tout exprès pour les y reproduire, et que, par suite, ils ont grande chance de rester désormais inédits. […] Quand j’avais arpenté la Via Trajana, il ne me restait d’autres ressources que de parcourir la Via Paolina, sauf à revenir ensuite de la Paolina à la Trajana ; et toujours ainsi !
Constance apprend à Clairville que d’Orval veut partir : d’Orval suppose des lettres qui l’obligent de se mettre vîte en route : Clairville le prie de rester pour parler en sa faveur à Rosalie qui l’aimoit jadis & qui n’a plus pour lui que de l’indifférence. […] Si quelqu’un se sent porté à ce genre de travail, je l’invite à choisir parmi celles qui restent, & à en composer un ouvrage qui puisse nous plaire.