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364. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [71, p. 105-106] »

[71, p. 105-106] 1705, Grimarest, p. 58 L’Avare de Molière eut à peine sept représentations lorsqu’il parut. […] Disait-on, Molière est-il fou, et nous prend-il pour des sots, de nous faire essuyer cinq actes de prose ? […] Molière fut vengé de ce jugement du public, lorsqu’il donna cette pièce pour la seconde fois, le 9 septembre 1668.

365. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [32, p. 61-62] »

[32195, p. 61-62] […] 1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560 Lorsque Molière donna son Misanthrope, il était brouillé avec Racine. […] 195. […] 1855.

366. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [35, p. 64] »

[35, p. 64] 1705, Grimarest, p. 116-120 Un jour Molière et Chapelle, revenant d’Auteuil à Paris par la rivière, disputaient sur une question philosophique ; un religieux, assis à côté d’eux, paraissait prendre beaucoup d’intérêt à leur dispute ; tantôt il les encourageait par un air d’applaudissement, tantôt il les enflammait par un air de doute et d’objection. […] 200 200. Cette anecdote figure dans l’édition de 1855, à la neuvième place.

367. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

CHAPITRE XXXIV. […] Le meilleur, à mon avis, est de nous familiariser avec les pieces de Moliere, de les analyser, de les méditer ; nous y apprendrons l’art si difficile de mettre en œuvre tous les caracteres, d’apprécier au juste ce que chacun d’eux peut produire, de l’isoler ou de l’associer à un, deux, trois, ou plusieurs autres personnages en conséquence de leur valeur précise, afin que tous puissent produire l’effet dont ils sont capables, sans se nuire mutuellement. […] A huit heures trois quarts, Madame, comme votre commandement me l’avoit ordonné. […] Comment se portent mes deux autres fils, le Marquis & le Commandeur ? […] Son caractere n’est pas mieux frappé que les quatre autres : tous ont une portion de ridicule à-peu-près aussi forte ; ils fournissent presque autant de comique l’un que l’autre.

368. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

Chapitre XIX Année 1664 (suite de la septième période). — Caractère moral du quatrumvirat de Molière, La Fontaine, Racine et Boileau. […] Racine, en 1664, dans La Renommée aux muses, Boileau, en 1665, dans son Discours au roi, avaient porté l’art de louer au plus haut degré. Cette réunion de quatre grands poètes, leur concert pour favoriser les mœurs de la cour, célébrer les maîtresses, exalter, sous le nom de magnificence royale, des profusions ruineuses, étaient au grand préjudice des mœurs générales. […] Nos quatre poètes ont voulu plaire au roi galant et magnifique ; ce fut leur tort. […] C’est céder eu même temps à trois séductions, celle de la puissance, celle de la gloire, celle des femmes.

369. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [83, p. 127-128] »

[83, p. 127-128278] Les grands génies, comme les grands talents, sont toujours modestes. […] 278. Elle apparaît pour la première fois dans les Œuvres de Boileau de 1716. […] Voici la note : Elle [La satire II] fut faite en 1664. la même année, l’auteur étant chez M. de Broussin, avec M. le duc de Vitry et Molière, ce dernier y devait lire une traduction de Lucrèce en vers français, qu’il avait faite dans sa jeunesse.

370. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Né en 1620 d’une famille attachée au service domestique du Roi, l’état de ses parents lui assurait une fortune aisée. […] D’une seule Scène partent mille traits de satire qui se dispersent et frappent à la fois. […] Je vois Molière, après deux essais que ses chefs-d’œuvre mêmes n’ont pu faire oublier, changer la forme de la Comédie. […] Du commerce des deux sexes naît cette foule de situations piquantes où les placent mutuellement l’amour, la jalousie, le dépit, les ruptures, les réconciliations, enfin l’intérêt mêlé de défiance que les deux sexes prennent involontairement l’un à l’autre. […] S’il est ainsi, pourquoi, malgré le penchant mutuel des deux sexes, cette indulgence n’est-elle pas réciproque ?

371. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

1. […] 2. […] 3. […] 4. […] Picard), je ne lui connais de rival dans le dernier siècle que Lesage, dont les romans sont aussi des comédies, comme l’a fort bien observé l’auteur des deux Gendres.

372. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198

CHAPITRE XVI. […] L’ÉPOUX PAR SUPERCHERIE, Comédie en deux actes, en vers, de Boissy. […] ACTE I. […] Je me porte assez bien depuis sept ou huit jours, A quelques vapeurs près qui me livrent la guerre. […] Oui, dans cette campagne ; Et depuis quatre jours j’ai contracté ces nœuds.

373. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425

CHAPITRE XXIV. […] L’Amour paroît enchaîné au pied d’un arbre avec des guirlandes de fleurs : trois Nymphes assises sur le gazon qui s’éleve autour de lui, font l’ensemble le plus agréable, le plus piquant. […] ACTE IV. […] Il n’est point de martyre Que je n’aimasse mieux mille fois endurer, Que de prendre sur moi de le lui déclarer. […] Chaque attitude est juste, énergique, touchante, Et vous formez tous quatre un tableau qui m’enchante.

374. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

Il n’est pas, comme Racine, comme Corneille même, inaccessible à des mentalités différentes de la nôtre et hors de nos frontières pas plus que chez nous, trois siècles n’ont pu le vieillir. […] Dans son œuvre, comme dans la réalité, le comique est le plus souvent l’effet de deux contrastes aussitôt perçus. […] Pendant deux actes, Tartuffe, invisible et présent, a rempli, animé la pièce de sa personne, sans se montrer au public. À la scène II du 3e acte seulement, il paraît pour la première fois et il prononce les quatre vers fameux : « Laurent, serrez ma haine… » Paroles qui expriment du premier coup toute l’hypocrisie du personnage, qui en rendent un témoignage probant au spectateur le plus obtus. […] Ce don, qui est l’apanage suprême de la raison, deux hommes, dont les noms sont inséparables, l’ont entre tous possédé : La ‌Fontaine et Molière.

375. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Cicéron parle de la décence des paroles dans le traité des Devoirs, chap. 35. […] 29. […] 30. […] 31. […] III, p. 21.

376. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

Chapitre XXI Année 1666 (suite de la septième période). — Comédie du Misanthrope. — Motif de cet ouvrage. En 1666, Molière donna Le Misanthrope. […] Toutefois, la conception du Misanthrope peut avoir eu un autre principe : ne serait-ce pas l’intérêt commun de la société des quatre amis. […] Plaire au roi, servir ses propres amis, assurer un libre essor à leurs talents et au sien, plaire à Montausier même, furent trois succès que Molière me paraît s’être promis d’allier, en faisant le bel ouvrage dont nous parlons ; et j’aime à penser qu’il se proposa une alliance si difficile, parce que l’accomplissement de ce dessein ajoutait le mérite de la difficulté vaincue au mérite du talent le plus élevé.

377. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Les bons Auteurs Modernes ne se réduisent donc pas à Baron ; et j’en appelle au succès de ses deux dernières Pièces. […] L’Auteur à cette occasion nous étale fastueusement dans deux ou trois endroits de grands mots, pour nous faire entendre que le Métier de Comédien a de [trop] grands principes, pour que des gens si mal élevés puissent les savoir. […] Comme si les principes de la déclamation étaient les mêmes dans ces deux professions si opposées. […] Fait à Paris le 28 de Novembre 1705. […] [NdE] Dans l’édition de 1730 des Œuvres de Monsieur de Molière, tome I, p. .102

378. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

Il cite pour exemple de ce mauvais goût, l’Edition de Racine faite en 1728. […] « Quelques curieux, dit-il, page 11. ont conservé deux Pieces de Moliere dans le genre du mauvais Théatre Italien ; l’une est le Médecin volant ; & l’autre, la Jalousie débarbouillée. […] Voici comme débute ce Bavius : « Depuis que la modestie & l’insolence sont deux contraires, on ne les a jamais vûës mieux unies qu’a fait dans sa Préface l’Auteur prétendu des Précieuses ridicules. […] « Il y a dans les Adelphes, dit-il, deux Viellards de differentes humeurs, qui donnent chacun une éducation differente aux Enfans qu’ils élevent ; il y a de même dans l’Ecole des Maris deux Tuteurs, dont l’un est severe, & l’autre indulgent : voilà toute la ressemblance. […] Envain mille jaloux esprits, Moliere, osent avec mépris Censurer ton plus bel Ouvrage ; Sa charmante naïveté S’en va pour jamais d’âge en âge Enjouer la posterité.

379. (1821) Scène ajoutée au Boulevard Bonne-Nouvelle, pour l’anniversaire de la naissance de Molière pp. -

La France, en ses jours les plus beaux, A fait naître mille héros, Et n’a vu naître que Molière. […] Ce était rien encore… Je avais un autre oncle très viel, qui avait vingt milles livres sterling de revenu, et qui était attaqué du spleen… du moins… la famille… il l’espérait (Air : Du Partage de la Richesse.) […] Yes… Et elle avait jeté au feu les dix premiers volumes d’un petite roman dont le libraire de London il offrait six mille guinées… et je devais payer les dettes à moi avec le roman de ma tante.

380. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [82, p. 127] »

[82, p. 127277] Molière ne s’est pas borné à peindre dans son Avare, l’Avare amoureux, l’Avare mauvais père, l’Avare usurier ; son Harpagon est tout cela ; il ne s’est pas contenté de saisir une seule branche de l’avarice, il les a embrassées toutes. 277. Elle vient de l’ouvrage de Jean François de Cailhava, L’Art de la comédie, vol. 1, 1771, p. 106.

381. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [2, p. 34-35] »

[2, p. 34-35] 1705, Grimarest, p. 12-15 […] 1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 326-327 On prétend que le Prince de Conti* voulut prendre le jeune Molière pour son secrétaire, et qu’heureusement pour la gloire du théâtre français, Molière eut le courage de préférer son talent à un poste honorable.

382. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [62, p. 100] »

[62, p. 100] 1742, Bolaeana, p. 31-32 […] 1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 271 Despréaux* ne se lassait point d’admirer Molière, qu’il appelait toujours le contemplateur.

383. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Ces deux hommes uniques ont eu l’un pour l’autre une estime profonde ; ils ont entre eux une remarquable analogie : c’est raison de ne pas les séparer. […] Elle leur sait gré à tous deux de n’avoir pas haï les hommes dont ils ont peint les travers et les faiblesses avec tant de fidélité et par des moyens analogues, car la fable, dans les mains de La Fontaine, est devenue Une ample comédie à cent actes divers. Le parallèle entre le génie de ces deux grands poètes était donc inévitable. […] Et tous deux avaient raison ; tous deux suivent librement les modèles qu’ils rencontrent ; là où d’autres les ont précédés, ils créent ce qu’ils imitent ; ils emportent par droit de conquête ce qu’ils dérobent ; car ils impriment à tout ce qu’ils mettent en œuvre le cachet de leur originalité. […] 2.

384. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [41, p. 71-72] »

[41, p. 71-72] […] 1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 560 Boileau racontait que Molière, après lui avoir lu le Misanthrope, lui avait dit : Vous verrez bien autre chose. […] Ce problème qui confondait Boileau, devrait être pour les auteurs comiques un objet continuel d’émulation et de recherches : et ne fût-ce pour eux que la pierre philosophale, ils feraient du moins en la cherchant inutilement, mille autres découvertes utiles.

385. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [98, p. 142] »

[98, p. 142] […] 1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 346 La seule épitaphe digne d’être mise sur le tombeau de cet incomparable comique est celle qui fut faite par La Fontaine. […] Leurs trois talents ne formaient qu’un esprit, Dont le bel art réjouissait la France : Ils sont partis, et j’ai peu d’espérance De les revoir.

386. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [16, p. 46-47] »

[16, p. 46-47] 1724, Carpenteriana, p. 223-224 Molière lisait ses comédies à une vieille servante nommée Laforest ; et lorsque les endroits plaisants ne l’avaient point frappée, il les corrigeait, parce qu’il avait éprouvé plusieurs fois que ces endroits ne réussissaient point. […] 158 158. […] 1855.

387. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [54, p. 88] »

[54232, p. 88] 1742, Bolaeana, p. 150 Despréaux* n’approuvait pas le jargon que Molière mettait dans la bouche de ses paysans et de quelques autres de ses personnages. « Vous ne voyez pas, disait-il, que Plaute*, ni ses confrères, aient estropié la langue en faisant parler des villageois ; ils leur font tenir des discours proportionnés à leur état, sans qu’il en coûte rien à la pureté du langage. […] 232. […] 1855.

388. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [57, p. 94] »

[57, p. 94] 1705, Grimarest, p. 165 […] 1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 394-395 Boileau a beaucoup loué Molière, et vivant et mort ; mais dans l’Art Poétique, où il paraît plus particulièrement le juger, il dit que Molière : Peut-être de son art eut remporté le prix, Si moins ami du peuple, en ses doctes peintures, Il n’eut point fait souvent grimacer ses figures ; Quitté pour le bouffon, l’agréable et le fin, Et sans honte à Térence* allié Tabarin.

389. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [65, p. 101-102] »

[65, p. 101-102] 1724, Carpentariana, p. 55-56 […] 1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 354 Molière a joué, dans les Femmes savantes, l’hôtel de Rambouillet*, qui était le rendez-vous de tous les beaux esprits.

390. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Discours prononcé dans la séance publique le jeudi 7 novembre 1811. […] Laujon, y est venu prendre séance le jeudi 7 novembre 1811, et a prononcé le discours qui suit :   Messieurs, Cette imposante solennité porte dans mon âme un trouble dont je cherche en vain à me défendre ; glorieux de vos suffrages, étonné de mon bonheur, j’éprouve l’embarras d’un disciple qui s’assied pour la première fois parmi ses maîtres. […] Églé et l’Amoureux de quinze ans sont deux tableaux d’un dessin pur et gracieux ; et cependant, lorsque l’auteur se livre à des compositions dramatiques, on voit que c’est encore la muse de la chanson qui l’inspire ; elle veut essayer un ton plus grave, des manières plus imposantes, mais elle se trahit à la naïveté de son langage, à la délicatesse de ses formes, et l’œil le moins clairvoyant reconnaît Érato sous le masque de Thalie. […] Eh bien, Messieurs, j’ose l’affirmer, on y suivrait la trace de tous les grands événements ; on devinerait, par elles, toutes les révolutions politiques et morales des deux siècles, et c’est dans la comédie que se retrouverait l’histoire. […] mais tu démasquerais ces prétendus misanthropes qui refusent les emplois qu’on ne leur accorde pas, ces indépendants qui sollicitent sans cesse, et ces philosophes disgraciés, qui se retirent à deux lieues de Paris, pour éviter la ville, le monde et la cour.

391. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

quand il ne croit pas un mot de toutes les protestations d’amour que lui fait Célimène, et que pourtant il est enchanté qu’elle les lui fasse; relisez toute cette admirable scène où deux amants viennent de se raccommoder, et où l’un des deux, après la paix faite et scellée, dit pour première parole, Ah ! […] Il fit trente-une pièces de théâtre dans l’espace d’environ vingt ans, et pas une d’elles ne ressemble à l’autre. […] Il aurait sûrement corrigé ses ouvrages, s’il avait eu plus de loisir, et si sa laborieuse carrière n’avait pas été bornée à cinquante-trois ans. […] Divertissez pendant cinq actes, et amenez un mariage, comme il vous plaira ; je garantis le succès. […] Dans tout autre état la vengeance est presque un devoir, et l’on ferait un crime de 1’insensibilité.

392. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Ainsi les trois personnages principaux, Jupiter, Alcmène, Amphitryon, ont pu égayer les courtisans et leur rappeler la mésaventure du marquis de Montespan, sans que Molière eût songé au mari mécontent de la nouvelle maîtresse. […] Lorsqu’il écrivit Amphitryon, il était marié depuis deux ans, et ne s’abusait pas sur la fidélité de sa femme. […] Pour peu cependant qu’on étudie et que l’on compare ces trois ouvrages, on ne s’étonne plus des paroles échappées à La Bruyère. […] Quand il écrivait cette comédie, Molière avait quarante-six ans et venait d’achever le Tartuffe. […] N’oublions pas que dans l’espace de vingt ans il a écrit trente ouvrages, et qu’il jouait un rôle important dans presque toutes ses comédies.

393. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. Des Pieces d’intrigue en général. » pp. 123-124

X. Des Pieces d’intrigue en général. […] Vous, que la nature a doué d’un génie souple, adroit, capable de se replier en cent façons différentes, d’un esprit assez preste pour bouleverser les affaires les mieux établies en apparence, & pour les renouer quand elles paroissent désespérées, dédaignez les clabauderies des ennemis de ce genre. La peine inutile que les uns prennent pour arranger cinq à six scenes sans suite & sans dénouement, l’estime, la vénération que les autres ont pour ces ouvrages décousus, prouvent assez que l’envie fait parler les premiers, & que leurs admirateurs ne connoissent ni les difficultés ni le mérite du genre qu’ils méprisent.

394. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Ensuite il voulut faire une Pièce en cinq Actes et, les Italiens ne lui plaisant pas seulement dans leur jeu, mais encore dans leurs comédies, il en fit une qu’il tira de plusieurs des leurs, à laquelle il donna pour titre L’Étourdi ou les Contretemps. […] Et, après avoir fait jouer ces deux pièces à la campagne, il voulut les faire voir à Paris, où il emmena sa Troupe. […] Cette pièce a cinq Actes. […] Le sujet de ces deux Pièces n’est point de son invention, il est tiré de divers endroits, à savoir de Boccace, des contes de d’Ouville, de La Précaution inutile de Scarron. […] Il s’arrêta après avoir dit ces trois paroles.

395. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

En vérité peut-on raisonner avec si peu de retenue pour deux personnes qui n’ont rien fait à ce Censeur ? […] Deux parties essentielles lui sont nécessaires pour y réussir, l’accent, et le geste. […] Après cela doit-on s’étonner que l’on puisse faire un Acte en huit jours ? […] Mais plus, il n’y a pas un an que le Roi eut occasion de dire qu’il avait perdu deux hommes qu’il ne recouvrerait jamais, Molière et Lulli. […] À Paris le 9e Décembre 1705.

396. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

CHAPITRE XXII. […] Les Italiens n’avoient-ils pas en 1545 il Geloso, del Signor Hercole Bentivoglio : le Jaloux, par Hercule Bentivoglio. […] Tandis que les deux rivaux sont sur le pré, le valet sert son maître auprès de Léonor, malgré Dona Maria, qui le croit là pour lui porter des nouvelles de Don Juan. […] Le Vieillard lui demande mille pardons. […] On sépare la comédie grecque en trois classes : Comédie ancienne, Comédie moyenne, Comédie moderne.

397. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330

CHAPITRE XXX. […] Jourdain, parcequ’on peut souffrir des manieres & des propos grossiers dans un bout de scene, mais non pas durant toute une piece en cinq actes. […] Moliere l’a senti quand il a mis sur la scene le Prince jaloux, le Cocu imaginaire, George Dandin : on y voit trois jaloux d’un rang tout-à-fait opposé ; l’un est Prince, l’autre un bon Bourgeois, & le troisieme un Paysan : tous les trois frapperoient également les hommes de tous les états, si les pieces étoient également bien faites.

398. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « De l’Imitation en général. » pp. 1-4

Moliere, le divin Moliere lui-même, n’a pas quatre pieces qui ne soient imitées, en général ou en partie, d’un autre Auteur ; & je vais le prouver : loin de vouloir par-là diminuer le nombre de ses lauriers, je prétends leur donner un nouvel éclat, puisque Moliere a si bien embelli ses copies, qu’on les préfere aux originaux, qu’il est devenu lui-même un objet d’imitation pour ses successeurs, & que tous n’ont obtenu des suffrages qu’en se rapprochant de ce grand homme. […] Je mettrai l’original auprès de la copie ; il jugera lui-même : il dira, celui-ci sait imiter ; il appliquera ces quatre vers aux autres : Moi, je vois des Auteurs aussi froids que des marbres,  Comme des nains difformes & courbés, Qui, ne pouvant atteindre aux fruits qui sont aux arbres, Vivent honteusement de ceux qui sont tombés2. 1. […] 2.

399. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

CHAPITRE XL. […] Je cours donc me jetter à ses pieds comme aux vôtres, Faire à vos intérêts immoler tous les nôtres, Vous réunir tous deux, tous deux vous émouvoir, Ou me laisser aller à tout mon désespoir. […] ACTE V. […] D’ailleurs, ce seroit vouloir excuser un défaut par un autre plus grand, puisqu’un dénouement est très défectueux quand il laisse après lui quatre scenes à faire.

400. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [27, p. 53] »

[27179, p. 53] On voit aujourd’hui des auteurs qui, parce qu’ils sont jeunes, voudraient nous faire croire que Molière a vieilli. […] 179. Elle figure dans l’édition de 1855, à la sixième place.

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