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255. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Léonor, sa femme, accoucha d’un fils qui fut nommé Don Sanche. […] Ce Cavalier, trouvant dans le village de Bubierça la femme d’un pêcheur nouvellement accouchée d’un enfant mort, lui donna celui-ci à nourrir, sans lui dire qui il étoit ; mais seulement qu’un jour le Roi & la Reine d’Aragon le feroient Grand, lorsqu’elle leur feroit présenter par lui un petit écrin, qu’en même temps il lui donna. Le mari de cette pauvre femme étoit pour lors à la guerre, si bien que revenant au bout d’un an, il prit aisément cet enfant pour le sien, & l’éleva comme s’il en eût été le pere.

256. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [11, p. 42] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 284 Lorsque Molière fait dire à Chrisalde, dans L’École des femmes, acte premier, scène première : Je suis un paysan qu’on appelle gros Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit, tout à l’entour, faire un fossé bourbeux, Et de monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux.

257. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [24, p. 52] »

[24, p. 52] Le Trissotin 171 de la comédie des Femmes Savantes, est l’abbé Cotin.

258. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [6, p. 37-38] »

Un écrit contre la satire des femmes le brouille momentanément avec l’irritable auteur.

259. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [39, p. 69] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 71 Madame Dacier 207, qui a fait honneur à son sexe par son érudition, et qui lui en eût fait davantage, si, avec la science des commentateurs, elle n’en eût pas eu l’esprit, fit une dissertation pour prouver que l’Amphitrion de Plaute était fort au-dessus du moderne ; mais ayant entendu dire que Molière voulait faire une comédie des Femmes savantes, elle supprima sa dissertation.

260. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

Elle est nommée Buona Pizzochera (Bonne la béguine) dans La Cameriera (la Femme de chambre) de Nicolo Secchi (1587) : ALBERTO. […] Dans mon temps, on y aurait à peine découvert, et non sans fatigue, une ou deux mauvaises femmes.

261. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

La véritable personne de goût, c’est cet homme poli ou mieux encore cette femme aimable, qui se sert de sou intelligence sans savoir comment, de même qu’elle respire sans y penser. […] La Critique de l’École des femmes, scène dernière.

262. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [89, p. 133] »

[Lors de la querelle de l’École des femmes il écrit un Panégyrique contre Molière, en 1663.]

263. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [48, p. 80-81] »

Est-ce la vertu, la beauté ou l’esprit, lui dit-il, qui vous font aimer cette femme-là ?

264. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Qui ne connaît les Femmes Savantes, l’École des Maris, l’École des Femmes, Turcaret, l’École des Bourgeois,  le Chevalier à la Mode ? […] Il doit même, comme nous en avons plusieurs exemples dans Molière, tendre à faire connaître le caractère principal, par les nouveaux contrastes qu’il crée : c’est ainsi que dans le Tartuffe, dans les Femmes savantes, par l’heureux mélange que Molière a su faire de ces deux espèces d’intérêt, l’avarice de Trissotin et la scélératesse de Tartuffe ressortent davantage.

265. (1801) Moliérana « Préface »

On le suivra avec plaisir au milieu de la société, où il épie les ridicules pour les mettre en scène, et on le verra avec peine, dans l’intérieur de sa maison, tourmenté par une femme acariâtre et galante en même temps, qui jeta le dégoût et l’amertume sur ses jours, et les abrégea.

266. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [46, p. 78-80] »

Pour exemple nous citerons la ruse qu’emploie la femme de Georges Dandin, lorsqu’elle fait semblant de se tuer, et qu’elle réussit, par la frayeur qu’elle lui cause, à le mettre dehors et à rentrer chez elle.

267. (1781) Molière (Anecdotes littéraires, historiques et critiques) [graphies originales] « MOLIERE. » pp. 41-42

Il critiquoit les hommes, & sa femme les aimoit ; l’un tiroit sa gloire de leurs défauts, l’autre tiroit son plaisir de leurs foiblesses.

268. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

Les vers du Tartufe, du Misanthrope, des Femmes Savantes, sont bien différents de ceux du Cocu imaginaire. […] Faites des vers alexandrins, vous Auteurs comiques qui pourrez en composer d’approchants à ceux du Misanthrope, des Femmes Savantes & du Tartufe.

269. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. De la Vraisemblance. » pp. 434-445

C’est un fait vrai qui a souvent produit des scenes très plaisantes ; cependant je ne conseillerois pas à un Poëte comique de le mettre en action : la plupart des spectateurs ne le trouveroient pas vraisemblable, sur-tout nos maris, qui reconnoissent bien leur femme quoique leurs sourcils & leurs cheveux prennent successivement toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. […] Peut-il trouver vraisemblable lui-même que Valere ait donné sa foi à une femme, & ait reçu la sienne sans la reconnoître ?

270. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [93, p. 136-138] »

Ce n’est pas qu’il ne plaisante quelque fois agréablement dans les rôles de Sganarelle et de monsieur Dimanche ; mais le tout ensemble n’était pas digne de passer sous la plume de notre auteur, et l’on ne peut qu’applaudir au mot ingénieux de cette femme qui dit à Molière, votre figure de D.

271. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Il aurait voulu que je n’eusse rien dit du mauvais ménage qui était entre Molière et sa femme, que je n’eusse parlé de Mr de Chapelle, que lorsqu’il était à jeun ; C’est-à-dire que mon Censeur aurait voulu l’impossible ; ç’aurait été sans raison tomber dans le défaut qu’il me reproche un moment après. […] Je suis un effronté de ne pas m’en rapporter à ce qu’il a dit de Molière et de sa femme dans son Dictionnaire critique. […] Il n’y en a pourtant pas une que j’aie mise sans dessein ; quand il entre dans la loge de Baron, il paraît qu’il a plus d’attention au succès de sa Pièce, qu’à l’état violent où il était : Il refuse en homme d’esprit de prendre les bouillons de sa femme, parce que les choses, dont ils étaient composés, auraient pu abréger les moments qui lui restaient à vivre. S’il satisfait l’envie qu’il avait de manger du fromage de Parmesan ; c’est qu’il sentait bien que le régime lui était inutile alors, puisqu’il avait dit l’après-dînée à sa femme qu’il finissait.

272. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [58, p. 95-96] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 285 La comédie de l’École des femmes attira à Molière une nuée de critiques toutes plus mauvaises les unes que les autres ; plusieurs personnes même la frondèrent237 ouvertement.

273. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [50, p. 83-85] »

La femme de Molière alla sur-le-champ à Versailles, se jeter aux pieds du roi, pour se plaindre de l’injure que l’on faisait à la mémoire de son mari, en lui refusant la sépulture.

274. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. Des Comédies Allégoriques. » pp. 75-90

Doublette, femme de Raoullet, Vigneron fort vieux, se plaint de ce que sa vigne demeure en friche, faute d’être façonnée ; son mari se met en colere d’un pareil reproche, & dit :   Qui la voudroit Servir à son gré, il faudroit Houer15 la vigne jour & nuit. […] Son mari revient, la gronde beaucoup de se servir de cet homme qu’il n’aime pas ; & malgré les représentations de son valet Mausecret, qui veut éviter tout éclat entre le mari & la femme, il va porter ses plaintes au Seigneur de Valletreu, qui, ayant écouté les raisons de Raoullet & de Doublette, prononce en faveur de la derniere.

275. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [36, p. 64-67] »

La querelle entre Trissotin et Vadius, au sujet de ce sonnet, eut réellement lieu entre l’abbé Cotin et Ménage, chez Mademoiselle où Cotin venait réciter son sonnet, lorsque Ménage entra, et en dit du mal de la manière exactement dont le fait est représenté dans les Femmes savantes.

276. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

C’est un long rouleau de parchemin qu’il lance jusqu’au milieu du parterre, il en retient le bout et dit : “Examinez, messieurs, voyez si par hasard vous n’y trouverez pas le nom de votre femme, d’une de vos parentes, les noms de vos bonnes amies.” […] Vous tuez le mari d’une pauvre femme ; vous enlevez la fille d’une autre ; vous débauchez même des religieuses !

277. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

Cependant, en considérant la position de Molière, et le plaisir que le roi prenait à diriger son talent, on se persuaderait sans peine qu’en approchant l’oreille des rideaux du roi, on sur prendrait quelques paroles dites à demi-voix, pour désigner à Molière ce caractère qui, bien que respecté au fond du cœur, avait quelque chose d’importun pour les maîtresses et pour les femmes qui aspiraient à le devenir.

278. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Sous les yeux mêmes du roi, son fils Hémon, fidèle amant d’Antigone, se perce de son épée, et quelques instants après on lui annonce qu’Eurydice sa femme a suivi Hémon aux enfers. […] Mais elles s’acharnent à Oreste, parce que la femme dont il a osé devenir le meurtrier l’avait formé et nourri dans ses entrailles. […] En outre, Alceste a beau être brouillé avec le genre humain, il tombe dans les filets d’une femme, il aime, et il serait tout disposé à augmenter légalement avec Célimène le nombre de ces exécrables humains, « pires que des loups, des vautours ou des singes malfaisants ». […] Le Bon Sens et l’Art véritable sont également satisfaits de la mésaventure des Précieuses ridicules, et du désenchantement plus amer des Femmes savantes. […] L’être unique, l’ange qu’il a épousée, se trouve être comme toutes les femmes ; elle s’occupe plus de son ménage que de littérature.

279. (1819) Deux pièces inédites de J.-B. P. Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] pp. 1-4

D’ailleurs, l’homme de génie, à son entrée dans la carrière, ne donne pas toujours une idée des pas qu’il doit y faire par la suite, et il y a certainement plus loin des strophes sur Port-Royal à Phèdre ou à Athalie, que de La Jalousie du Barbouillé au Tartuffe, ou aux Femmes savantes.

280. (1899) Salut à Molière, dit par Coquelin cadet, le soir du 15 janvier, pour le 277e anniversaire de la naissance de Molière, sur la scène de la Comédie-française pp. 3-8

Son amère satire, sans cesser de sourire et de rire, se jette dans la mêlée, s’attaque aux charlatans, aux parvenus, aux vaniteux du jour, aux vices fonciers de l’homme et de la femme.

281. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Quand un bel esprit a étalé dans un cercle, avec emphase, cette raison convaincante, il sourit, & se rengorge : les femmes applaudissent de l’éventail ; les hommes, qui, pour s’épargner la peine de réfléchir, jugent toujours sur parole, partent de là pour condamner, sans appel, les aparté, & pour bannir totalement du théâtre comique une partie aussi utile qu’agréable. […] Le Chevalier a intérêt de ménager deux femmes qu’il dupe.

282. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

Eraste veut, en attendant Orphise, composer quelques vers sur un air qu’elle aime ; il est interrompu par deux femmes qui se disputent sur la cause & les effets de la jalousie, & le prient de décider. […] Orphise arrive : elle est jalouse de le voir avec des femmes.)

283. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Ce n’est point par hasard que Mercure se trouve sur le passage de Sosie, & qu’il l’empêche d’entrer chez Alcmene : ce n’est point par hasard qu’Amphitrion se querelle avec sa femme : c’est encore moins par hasard que Jupiter veut goûter le plaisir de se raccommoder avec Alcmene, & que pendant les douceurs de la réconciliation Mercure empêche l’époux de troubler la fête : enfin, ce n’est nullement par hasard que le Souverain des Dieux vient, au bruit du tonnerre, avouer sa supercherie amoureuse, & dénouer la piece. […] De l’autre côté Laura entendant Dom Félix qui parle à une femme, se persuade qu’il est avec Nice, elle s’approche : Marcella qui l’entend, s’évade.

284. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [56, p. 89-93] »

Dans ses comédies de caractères, comme le Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes savantes, c’est un philosophe et un peintre admirable.

285. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

Toutes les femmes sont des animaux, ennemis jurés de notre repos.

286. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Les plus excellentes pieces de Moliere, sont le Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes sçavantes, l’Avare, & le Festin de Pierre.

287. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre IV. — Molière. Chœur des Français » pp. 178-183

Voilà la dernière règle : quel poète a su s’effacer derrière ses personnages avec autant d’art et de modestie que l’auteur du Tartuffe, d’Harpagon et des Femmes savantes, plus prompt aux métamorphoses que le Protée de la fable antique256 ?

288. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Comme les femmes, ils ne semblent forts que quand ils sont passionnés. Aussi les rôles les plus animés chez Racine sont-ils des rôles de femmes ; ils ont tous cette vigueur fiévreuse que donnent les crises de la passion, et qui peut s’allier très bien avec l’habitude de la faiblesse. […] Si les femmes romaines n’avaient point provoqué par leurs excès la colère de Juvénal, il est à croire que les Françaises du XVIIe siècle auraient trouvé dans Boileau un peintre plus indulgent.

289. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

A-t-on jamais ignoré que Cotin est l’Auteur du sonnet sur la fievre qui tient la belle Uranie, & du madrigal sur un carrosse couleur d’amaranthe, si bien analysé dans les Femmes Savantes.

290. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Ils sont entrés, avec ce dernier sur-tout, dans tous les mysteres de Thalie ; ils ont analysé son Tartufe, son Misanthrope, son Avare, ses Femmes Savantes, & tous ses divers chefs-d’œuvre, pour y puiser l’art si difficile de saisir la nature, & de la peindre par un mot, par un geste, par un silence, pour y apprendre le secret de faire tout concourir au même but, sans que rien ait trop l’air d’y prétendre, & sans nuire à l’illusion. […] Elle est pitoyable, ou elle est délicieuse, s’écrie un merveilleux, qui de sa vie n’a su juger que par contagion : une jolie femme confirme son jugement du bout de la table, en ajoutant seulement que les actrices étoient bien ou mal coëffées.

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