Il n’est ni trop ni trop peu critique ; et ne portant les choses, ni dans l’un, ni dans l’autre excès, sa conduite doit être approuvée de tout le monde. […] Non content de confier à Molière la conduite des fêtes qu’il donnait, on croit qu’il lui offrit une place de secrétaire auprès de sa personneb : le sort de la scène française en décida autrement. […] Les deux scènes ne produisent pas le même effet, par la différence que l’auteur a mise entre la conduite de Jupiter avec Alcmène, et celle de Mercure avec Cléanthis. […] Alors l’action est conduite à sa fin, par l’éclat que doit faire nécessairement la tromperie de Jupiter ; et ce dieu est obligé de se découvrir aux dépens même de l’honneur d’Alcmène : ainsi, rien n’arrive dans cette pièce de dessein formé, et le hasard en produit seul tous les incidents. […] Il faut convenir que Molière a ramené la conduite et les bienséances sur le théâtre, qui avant lui était licencieux à tous égards.
Il est bien difficile à une Comedienne belle, & soigneuse de sa personne, d’observer si bien sa conduite, que l’on ne puisse l’attaquer. […] L’esprit de ces deux femmes étoit tellement opposé à celui de Moliere, qu’à moins de s’assujettir à leur conduite, & à leur humeur, il ne devoit pas compter de joüir d’aucuns momens agreables avec elles. […] Je prens cette negligence pour du mépris ; je voudrois des marques d’amitié, pour croire que l’on en a pour moi, & que l’on eût plus de justesse dans sa conduite, pour que j’eusse l’esprit tranquille. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur, & qui réponde à nôtre conduite. […] Moliere n’étoit pas le seul de ses amis, à qui sa conduite fît de la peine.
Si une ville de l’antiquité avait adopté la constitution développée dans le second ouvrage de Platon, les citoyens de cette ville auraient été comparés entre eux et jugés d’après la conformité de leur conduite avec l’idéal inférieur des Lois. […] Si Molière est souvent lourd dans la peinture des caractères, il est presque toujours gauche dans la conduite des intrigues. […] L’intrigue d’amour, banale, pesamment conduite, occupe trop de place. […] L’ancienne poésie, au contraire, était de la poésie démocratique ; on s’y résignait à l’anarchie, plutôt que d’enchaîner l’imagination du poète, relativement aux desseins et à la conduite qu’il prête à ses personnages, comme à l’égard des pensées isolées, des allusions du moment et des saillies imprévues. […] Ce qui s’éloigne entièrement de la finesse du comique d’observation, ce sont les discussions sans fin d’Alceste et de Philinte sur la conduite à tenir au milieu de la fausseté et de la corruption du monde.
Enfin, lorsqu’elle a reconnu la bassesse du savant et la noble conduite de Clitandre, elle reconnaît franchement son erreur et revient à lui sans arrière-pensée. […] C’est en effet le dépit et la jalousie qui amènent Arsinoé chez Célimène, et, sous couleur de s’intéresser à sa réputation, elle lui rapporte tout ce qu’on dit ou tout ce qu’elle invente elle-même de plus fâcheux sur sa conduite. […] C’est un trait de son génie de savoir garder la mesure, et l’une des consolations qu’on éprouve en le lisant, c’est la beauté de ces caractères, fermes entre les excès, et conservant dans leur langage et dans leur conduite l’aimable modération de la vertu. […] Elle voit du monde ; mais, quoi qu’en dise Mme Pernelle, les méchants seuls peuvent trouver à mordre sur sa conduite, Elle est surveillée par Tartuffe qui l’épie, moitié par intérêt, moitié par convoitise brutale ; elle sait ménager même Tartuffe, et ne se résout que malgré elle, poussée par une nécessité inévitable, à la ruse qui doit le démasquer. […] Que la conduite d’Elmire, en ces deux occasions, est prudente et sage en même temps que ferme !
Puisque l’acteur ou les acteurs qui ferment l’acte, sortent ordinairement pour aller faire quelque action ou quelque découverte importante, l’Auteur fait grand plaisir au spectateur en les lui renvoyant bien vîte pour lui rendre compte de leur conduite, de leurs actions, ou l’informer de ce qu’ils ont découvert pendant leur absence. […] Je coquette fort peu, c’est mon moindre talent, Et de profession je ne suis point galant : Mais j’en ai servi vingt de ces chercheurs de proie, Qui disoient fort souvent que leur plus grande joie Etoit de rencontrer de ces maris fâcheux, Qui jamais sans gronder ne reviennent chez eux ; De ces brutaux fieffés qui, sans raison ni suite, De leurs femmes en tout contrôlent la conduite, Et, du nom de mari fiérement se parants, Leur rompent en visiere aux yeux des soupirants.
Dans cette passion, comme dans toute leur conduite, ils seront d’abord poussés par ce sens naturel, infus dans toutes les âmes, qui est le fondement de la morale. […] Et donc, l’amour est d’abord un mouvement naturel ; mais, par le mot de nature, gardons-nous de comprendre les excitations instinctives du corps ou de l’imagination, faites pour être dominées et non obéies : il veut dire ici cette nature humaine en laquelle Cicéron ajustement affirmé qu’il faut chercher la source de la conduite et du devoir, parce que c’est une nature essentiellement raisonnable 424. […] Oui, la source de l’amour est belle, pure, sublime : mais l’amoureux est homme ; et, pour aimer, il n’en est pas moins aux prises avec toutes sortes de misères : il est jeune, il est jaloux, il est fou, il est sans courage et sans conduite, il est susceptible et déraisonnable, il manque de dignité, même d’honneur.
C’est justement parce que ces trois actes sont des chefs-d’œuvre, parce que les farces de Mercure et les terreurs de Sosie forcent absolument à rire589 ; parce que la conduite, la langue même et la versification de la pièce sont des modèles inimitables ; parce que rien enfin n’interrompt le plaisir délicieux du spectateur, et que le génie comique de l’auteur enlève d’un bout à l’autre le rire et les applaudissements, c’est pour cela que cette pièce est très-immorale590. […] Satire X, v. 131 : Par toi-même bientôt conduite à l’opéra, De quel air penses-tu que ta sainte verra D’un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse, Ces danses, ces héros à voix luxurieuse, Entendra ces discours sur l’amour seul roulans, Ces doucereux Renauds, ces insensés Rolands ; Saura d’eux, qu’à l’amour, comme au seul dieu suprême, On doit immoler tout, jusqu’à la vertu même ; Qu’on ne sauroit trop tôt se laisser enflammer ; Qu’on n’a reçu du ciel un cœur que pour aimer ; Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lulli réchauffa des sons de sa musique ? […] Pièce dont le sujet et la conduite sont indiqués par Louis XIV lui-même à Molière, et qui est faite uniquement pour le roi et la cour.
Alors l’action est conduite à sa fin par l’éclat que doit faire nécessairement la tromperie de Jupiter ; & ce Dieu est obligé de se découvrir aux dépens mêmes de l’honneur d’Alcmene. […] Laura, persécutée par sa jalousie, vient prier Marcella de lui céder son appartement pour pouvoir épier la conduite de Dom Félix, & voir si la Dame qu’elle a déja vue chez lui y revient.
Il est bien difficile à une comédienne, belle et soigneuse de sa personne, d’observer si bien sa conduite, que l’on ne puisse l’attaquer. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur, et qui réponde à notre conduite. […] Molière n’était pas le seul de ses amis à qui sa conduite fit de la peine. […] Retirée dans son ménage, elle y vécut avec une conduite exemplaire, et mourut le 3 novembre 1700, rue de Touraine. […] Grimarest oublie ici ce qu’il a dit plus haut des chagrins de Molière, et du souci que lui donnait la conduite de sa femme.
Une heureuse occasion se présenta, et il la saisit avec une grande habileté ; il n’appartient qu’aux hommes supérieurs de réunir le génie à l’esprit de conduite. […] et n’achève-t-il pas de prouver que Molière profitait, aussi bien dans la conduite de ses affaires que dans celle de ses ouvrages, de cette étude approfondie qu’il avait faite des hommes et du monde ? […] Vous vous êtes trompés, mes frères ; faites-moi le but de vos injures et de vos pierres, et tirez sur moi vos épées. » Cette conduite adroite de Montufar produit sur la multitude le même effet que la feinte humilité de Tartuffe sur Orgon ; l’engouement d’un peuple hébété redouble pour l’imposteur, et le trop véridique gentilhomme est obligé de se soustraire par la fuite à la vindicte publique. […] Ne sait-on pas d’ailleurs que le libertinage et la superstition vont fort bien ensemble, et que les pays qui, comme l’Italie et l’Espagne, paraissent les plus dévots, sont réellement les plus débauchés ; qu’ainsi le langage y est pieux et la conduite dissolue ? […] Mais les tartuffes, comme dit Molière dans Les Femmes savantes, ne font pas seulement des solécismes en conduite.
On me dira sans doute qu’il est deux façons de représenter sur le théâtre les vices d’une profession, & qu’un Auteur moderne pourroit introduire sur la scene un Procureur honnête qui fît la critique de ses confreres, en tenant une conduite tout-à-fait opposée à la leur. […] Turcaret, & il lui ressemblera par sa conduite, pour peu qu’il donne prise à la Muse comique.
Les autres ont beau faillir, elle ne faiblit jamais ; ils ont beau méconnaître ses mérites et attaquer sa conduite, jamais de sa bouche ne sort un mot de blâme ou d’aigreur : aux injures de Mme Pernelle, elle n’oppose qu’un doux et digne silence361 ; à l’impudente déclaration de Tartuffe, elle ne répond qu’avec le mépris serein de la véritable vertu, assez forte pour se défendre sans colère362. […] Toutes ces luronnes sont trop joyeuses et trop comiques pour que le spectateur puisse songer à condamner leur très-condamnable conduite ; d’ailleurs, même dans la farce, la grossièreté est de trop, et l’immodestie ne doit pas être ainsi étalée419.
Pour la seconde fois, il choisissait en prince qui se respecte et veut assurer le respect public à sa famille ; pour la seconde fois, il se décidait par l’estime ; il rendait hommage aux principes d’honnêteté que sa conduite semblait braver. […] Elle réglait, elle déterminait la conduite qu’il aurait à lui prescrire suivant les circonstances où elle se trouvait.
Guillot, reconnu valet d’Hortense, est chassé comme il le mérite ; & le Baron, après une remontrance à sa femme sur sa conduite ridicule, lui ordonne de laisser ses livres, & de s’occuper dorénavant du soin de son ménage.
Le moindre solécisme en parlant vous irrite ; Mais vous en faites, vous, d’étranges en conduite.
Parfait auroient pu dire encore qu’il suffit d’avoir la moindre connoissance des théâtres de nos voisins & de leurs différents genres, pour voir que la piece françoise, traitée & conduite comme elle est, ne peut ressembler en rien à une comédie italienne.
Il mit sous les yeux la maison gouvernée par les précieuses et les savantes : il montra toutes les conséquences funestes de la conduite en apparence excusable d’une mère qui sort de son modeste et saint domaine pour se lancer dans la carrière du bel esprit et de la philosophie303. […] Convaincu que la femme est un être libre et capable de conduite autant que l’homme, Molière s’indigne contre la prétention qu’on a eue longtemps de la faire vertueuse par force, et de la tenir ignorante par principe.
Molière eut bien à se défendre contre un accès de vanité de Chapelle, qui allait répétant que lui, Chapelle, avait fait le meilleur des Fâcheux ; il dut souvent chapitrer son ami, pour lequel les parties de débauche n’étaient point des accidens, mais une règle de conduite. […] Dans sa conduite avec ses ennemis, ses rivaux, ses protecteurs, les grands personnages, le roi, on voit un homme très honnête, très droit, mais très souple et très avisé. […] Le goût de l’ordre n’empêchait pas un certain laisser-aller dans la conduite de ses affaires. […] De cette chronologie et de ces indications sur les maladies de Molière, de ces différences d’inspiration et de conduite dans ses pièces où la médecine entre pour quelque chose, on peut induire avec quelque vraisemblance l’influence profonde que le mal dont il souffrait exerça sur son caractère. […] Médiocrement chrétien et peu respectueux dans un siècle imprégné de foi et d’esprit hiérarchique, épicurien de goûts et de conduite, Molière était, à la fois, en retard et en avance sur son temps ; il se rattachait au XVIe siècle par son esprit d’indépendance, il faisait pressentir le XVIIIe par son désir de tout soumettre au rire, c’est-à-dire à la discussion.
Non content de confier à Moliere la conduite des fêtes qu’il donnoit, on croit qu’il lui offrit6 une place de secrétaire auprès de sa personne : le sort de la scéne françoise en décida autrement. […] Les deux scénes ne produisent pas le même effet, par la différence que l’auteur a mise entre la conduite de Jupiter avec Alcméne, & celle de Mercure avec Cléanthis. […] Ses démarches, qui ne peuvent être entiérement innocentes, quand on ne les accuseroit que de légéreté & d’imprudence, tournent toujours à son avantage, par les expédiens qu’elle trouve pour se tirer d’embarras ; de sorte que l’on est peut-être plus tenté d’imiter la conduite de la femme, toujours heureuse, quoique toujours coupable, que désabusé des mariages peu sortables, par l’exemple de l’infortune du mari. […] tragédie-ballet en vers libres, Moliere crut devoir sacrifier la régularité de la conduite, à des ornemens accessoires.
Les dernières amours de Henri IV, à cinquante-six ans, sa malheureuse passion pour Charlotte de Montmorency, qu’il avait mariée au prince de Condé, les jalousies de Marie de Médicis, les intrigues de sa cour contre les maîtresses du roi, le souvenir d’une guerre qu’on avait vue prête à s’allumer contre la maison d’Autriche pour ravoir la princesse de Condé, que son mari avait conduite à Bruxelles, dans la vue de la soustraire aux poursuites du roi, tout cela avait inspiré à toutes les âmes délicates un profond dégoût pour cette scandaleuse dissolution, dont la cour et la capitale offraient le spectacle, et les avait disposées à favorablement accueillir la continuation de L’Astrée.
Conduite adroite de Ménage ; désespoir de Cotin ; sa mort ; la pièce de Molière n’y contribue en rien. […] Ses demeures successives à Paris. — Conduite inconvenante de sa veuve ; sa vanité et sa feinte douleur. […] Ils cherchèrent même à prouver qu’une telle conduite ne pouvait être que celle d’un hérétique. […] Cet oubli des convenances explique la conduite non moins affligeante qu’il tint plus tard envers Molière. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur, et qui réponde le mieux à notre conduite.
La pupille d’Ariste, qu’il a eu soin de ne point gêner sur les goûts innocents de son âge, tient une conduite irréprochable, et finit par épouser son tuteur. […] L’École des Femmes n’est pas moins instructive : la conduite n’en est pas si régulière, mais le comique en est plus fort. […] Cette question nous ramène à la fameuse scène du sonnet : jugeons la conduite du Misanthrope sur les préceptes du bon sens. […] Il était de la plus grande importance que cette scène fût conduite de manière à préparer et à motiver celle du quatrième acte, où le grand nœud de la pièce est tranché, et Tartufe démasqué. […] Mais le poète a eu soin d’accommoder à ses fins le caractère et la conduite d’Elmire: non seulement il lui attribue une sagesse indulgente et modérée, fort éloignée de la pruderie qui s’effarouche d’une déclaration, et qui fait un éclat de ses refus, mais il parle plus d’une fois, dans les premiers actes, des visites et: des galanteries que lui attirent ses charmes, en sorte qu’on peut lui supposer un peu de cette coquetterie assez innocente qui ne hait pas les hommages, et qui s’en amuse plus qu’elle ne s’en offense.
Quel honneur peut vous faire un ami si frivole, Sans aucune conduite, & dont l’audace folle Insulte sans relâche, & livre des combats A l’auguste Bon-sens, qu’elle ne comprend pas ?
Sur ce théâtre, la raison, les bons conseils, l’esprit de conduite, la modération, l’indulgence, enfin toutes les vertus paternelles sont l’apanage des vieux garçons. […] Qu’on se rappelle les pères de Térence707, et même quelques pères de Plaute708, et qu’on dise s’il n’y a pas plaisir à voir la discrète assiduité, l’inquiète sollicitude avec laquelle ils suivent la conduite de leurs fils entrant dans la vie ; si l’on n’est pas touché de la sage ardeur qu’ils déploient à les rendre bons et heureux ; si l’on ne respecte pas le soin jaloux qu’ils mettent à s’entourer pour leurs vieux jours d’une famille aimante ?
Enfin, j’ai discuté à nouveau dans ces articles deux questions sur lesquelles on n’est pas près de s’accorder : l’origine et la conduite de la femme à laquelle Molière eut la malheureuse inspiration d’unir sa destinée. […] Mais enfin, des éclaircissements pareils à ceux qu’on cherche sur cette conduite ne peuvent être demandés à des personnes amies. […] Quant à la conduite d’Armande après la mort de son mari, je veux bien croire avec M. […] La conduite des investigateurs de 1792 d’abord. […] Je laisse de côté la conduite d’Armande Béjart, matière délicate sur laquelle on pourrait discuter longtemps sans parvenir à s’entendre.
Nous l’avons vue, tour à tour, fanatique, impie, galante, romanesque, gaie à l’excès, larmoyante jusqu’à la fadeur, plus grave que Thémis, plus folle que la divinité porte-marotte, aussi scrupuleuse, aussi délicate sur l’honneur qu’une vieille prude, aussi indécente dans sa conduite, dans ses gestes, dans ses propos, qu’une Laïs du palais d’Armide. […] On aura beau dire que la conduite du pere est très répréhensible ; ce n’est pas à son fils à le réprimander, sur-tout avec un ton aussi dur.
Je vous demande pardon de ma conduite passée. […] Je suis toujours dans le plus grand étonnement quand je réfléchis sur la conduite de Regnard.
Il fait des menaces à Mezzetin pour l’empêcher de vendre l’esclave à Cintio, sur la conduite de qui, en sa qualité de correspondant, il est tenu de veiller.
Honnête, elle le relève ; indigne, elle se retire de lui sans avoir reçu atteinte de sa conduite, et reste inaccessible comme les règles immuables de la justice sur lesquelles elle est fondée.
Simon traîne impitoyablement Sosie sur la scene, & lui débite cruellement cent quarante-quatre vers pour lui apprendre qu’il étoit autrefois fort content de son fils, & qu’il ne l’est plus tant ; qu’il se doute de son amour pour l’Andrienne ; que Chrisis, sœur de cette Andrienne étoit jadis fort laborieuse & très retirée chez elle, mais que depuis elle a changé de conduite. […] Il le semble d’abord, puisqu’il le charge d’épier la conduite de son fils, & de lui faire une fausse confidence ; mais c’est un prétexte de l’Auteur.
Je lui ai répondu avec fermeté, qu’à mon âge on ne pouvait faire ombrage a un esprit bien fait ; que ma conduite, dont elle avait été témoin dix ans de suite, démentait tous ses soupçons ; que j’avais si peu songé au dessein qu’elle me prêtait, que je l’avais souvent priée de m’obtenir la permission de me retirer ; que je ne souffrirais plus désormais ses hauteurs, que ses inégalités abrégeaient mes jours par les chagrins qu’elles me causaient — Et qui vous retient ici ? […] Si le triomphe de madame de Maintenon était celui de toutes les femmes de sa société, de leur esprit, de leurs mœurs, de leur a me délicate et pure, sur les habitudes désordonnées du roi, à son tour le changement opéré dans l’esprit et dans les mœurs du roi en opéra un pareil dans cette innombrable multitude de personnes qui ne connaissaient d’autre règle de conduite, d’autre règle du langage que les exemples du monarque.
Il prie Don André de veiller sur la conduite de son épouse pendant son absence. […] je saurai bien me venger de vous, s’il est vrai, comme je le pense, que ce soit vous qui, par soupçon de ma conduite, me fassiez faire cette mauvaise plaisanterie. […] D’Ancourt mérite encore des éloges pour l’adresse avec laquelle il a peint dans la conduite de son Bailli celle du Lieutenant Particulier de Châtillon, qui gagne des témoins pour certifier la mort de la Pivardie.
On voit dans toutes ses comédies des traits hardis & singuliers que Moliere ne désavoueroit pas ; mais elles manquent de conduite, ainsi que leur Auteur.
Je te redisois les mêmes paroles qu’il m’a dites lorsque j’ai voulu fronder sa conduite.
« L’hôtel de Rambouillet », dit-il dans une note sur Dangeau (10 mai 1690), « était dans Paris une espèce d’académie de beaux esprits, de galanterie (galanterie est là pour élégance), de vertu et de science, car toutes ces choses s’accordaient alors merveilleusement et le rendez-vous de tout ce qui était le plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui fallait compter et dont sa décision avait un grand poids dans le monde, sur la conduite et sur la réputation des personnes de la cour et du grand monde, au tant pour le moins que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen37. » 35.
J’ai tracé le caractère général de sa vie, de sa conduite, de ses mœurs, tel qu’il ressort de sa biographie étudiée de très près. […] Les erreurs de notre intelligence ne mériteraient qu’à peine ce nom d’erreurs, si elles ne causaient en nous qu’une perturbation pour ainsi dire abstraite, si elles n’influaient pas sur notre conduite et sur nos actions. […] Vous pouvez bien lire avec tout le soin que vous voudrez le rôle de Dom Carlos, qui court après Dom Juan pour le tuer, à la suite de cette affaire ; vous n’y trouverez pas un seul mot de sympathie pour la douleur de la malheureuse Elvire, de sa sœur ; Dom Carlos ne songe qu’à son honneur à lui, entamé par la conduite de sa sœur, et par l’abandon de Dom Juan. […] Eh bien, maris de trente-cinq ans, s’il y en a qui m’écoutent, savez-vous quelle pente éternelle vous entraîne à proposer sinon à imposer des lignes de conduite, à faire des discours et des systèmes ? […] Il y a maintenant dans notre langage familier plus de bienséance ; dans nos mœurs, plus de politesse véritable ; dans notre vie de famille, des affections plus fortes, plus de pureté avec moins de rigueur ; dans notre conduite à l’égard des femmes, plus de respect et moins de galanterie frivole ; dans toutes les relations sociales enfin, plus de douceur et de sûreté.