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36. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Disons donc deux mots, si vous le voulez bien, de toutes ces pièces mises en conférences.et de toutes ces conférences mises, en pièces. […] Un Périgourdin près de nous demande de qui est la pièce. […] Voilà une pièce qui commence mal. […] c’est de cette valise qu’il tire ses pièces ! […] D’ailleurs j’ai fait l’historique de la pièce ; et je n’ai qu’à rappeler que quand Molière composa sa pièce, il était en pleine lune de miel.

37. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Ainsi, la pièce comique servait d’introduction, de cadre à la pièce pastorale ; et celle-ci, à son tour, était destinée à recevoir ces morceaux de chant et ces entrées de ballet, dont le Roi avait fait choix. […] La pièce avait été, en quelque sorte, condamnée avant d’être entendue. […] Le personnage de la pièce s’appelait d’abord Tricotin. […] La différente constitution des deux pièces le voulait ainsi. […] La pièce ne fut point imprimée ; d’où l’on peut conclure qu’elle n’eut aucun succès.

38. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Mais ne perdons plus de temps, examinons, pièce à pièce, l’admirable liasse que M. […] Quelles pièces et sur quel théâtre ? […] Il la leur rendit avec ses pièces. […] Que voit-on dans cette pièce ? […] Il le mit en chacune de ses premières pièces.

39. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

On ajoute une autre comédie qui porte le titre du Festin de Pierre ; mais elle ne paraît plus au monde, du moins n’a-t-elle pas été mise dans le Recueil des autres : de sorte qu’elle doit passer pour une pièce supprimée, dont la mémoire ne subsiste plus que par les observations qu’on a faites contre cette pièce et celle du Tartuffe. […] Il prétend au contraire que l’on n’a bien reconnu son mérite qu’après qu’il eut joué le dernier rôle de sa vie, et que l’on a beaucoup mieux jugé du prix de ses pièces en son absence, que lorsqu’il était présent. […] Au contraire il n’y a rien de plus propre pour inspirer la coquetterie que ces sortes de pièces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les pères et les mères prennent de s’opposer aux engagements amoureux de leurs enfants. […] Ainsi il ne me reste plus qu’à dire un mot de sa manière d’écrire, et de représenter ses pièces de théâtre. […] À dire le vrai, ces pièces sont fort inférieures au Misanthrope, à L’École des femmes, au Tartuffe, et à ces grands coups de maître : mais elles ne sont pourtant pas d’un écolier, et l’on y trouve toujours une certaine finesse répandue que le seul Molière avait pour en assaisonner les moindres ouvrages.

40. (1910) Rousseau contre Molière

Donc Dorante est l’honnête homme de la pièce. […] Il y a trois degrés : la pièce morale, la pièce moralisante, la pièce immorale. La pièce morale, c’est la pièce qui, par les actes des personnages, excite et encourage à la vertu. […] Or Rousseau veut une pièce morale ou au moins moralisante ; il veut voir dans une pièce ou des vertueux, ou un vertueux, ou un professeur de morale. […] Dans quelle pièce ?

41. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Je ne prétends pas que cette pièce manque absolument de gaieté. […] Elle ne distingue que les pièces d’intrigue et les pièces à caractères. […] Que d’invention n’y a-t-il pas dans une bonne pièce de ce genre ! […] Ici la pièce est interrompue. […] Passons aux détails de la pièce.

42. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Ces pièces étaient encore plus remplies d’extravagances que les comédies. […] Ces pièces sont surtout ce que nous appellerions des pièces à grand spectacle. […] Ces pièces sont toutes fondées sur des intrigues amoureuses. […] C’est dans cette ville que se passe la pièce. […] Dans La Chasse, l’exposition, l’ouverture de la pièce est vive et originale.

43. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Pour deviner son attitude à la cour, il n’y a qu’à feuilleter ses pièces, à relire surtout le Remercîment au roi. […] On devinerait, en les lisant, si l’on ne le savait d’ailleurs, que l’auteur de ces pièces était une âme libérale et haute. […] Une pièce y suffisait, semble-t-il, et il y en a cinq. […] Si l’on considère le petit nombre de ses acteurs et la quantité de pièces jouées par eux, on s’étonne qu’ils aient suffi à la tâche. […] A l’occasion, il imaginait, avant la pièce, d’ingénieuses petites scènes que l’on a souvent imitées depuis.

44. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Il est donc faux déjà que la défense ait été notifiée aux comédiens à l’instant où ils se disposaient à entrer en scène pour rejouer la pièce. […] Les comédiens, charmés d’un tel succès, voulurent que Molière eût toute sa vie double part chaque fois qu’on jouerait la pièce. […] Celui qui fit l’annonce, la veille que cette pièce devait être représentée, dit au parterre : Messieurs, Le Juge (c’était le nom de la pièce) a souffert quelques difficultés. […] Je crois devoir donner cette pièce, monument curieux d’injustice et de détraction. […] Quelques phrases du morceau qu’on vient de lire, se trouvent déjà dans le Commentaire de la pièce.

45. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

À la représentation, on corrigeait ses pièces. […] Entre les deux pièces, M. […] Les deux pièces ont été découvertes par M. […] On signale une autre pièce d’un moindre intérêt. […] La pièce fut ainsi publiée au mois d’août 1660. 

46. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Toute pièce doit avoir l’air d’un impromptu. […] La moralité de cette pièce est un peu succincte. […] Cependant cette pièce n’est point du tout sans mérite. […] Cette pièce, faite pour le Roi, est un spectacle pour laquais. […] Ce n’est donc pas le personnage ridicule de la pièce.

47. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Emilia épouse un compagnon de Polipo, chez qui elle a été logée ; remarquez que cette héroïne ne paraît pas dans la pièce. […] La pièce de ce dernier, Le Mort vivant, fut jouée à l’Hôtel de Bourgogne en avril 1662. […] C’est la même intrigue que celle de la pièce de Scarron. […] C’est dans cette pièce que le gagiste Giraton créa le rôle de Pierrot, dont il resta en possession. […] C’était, sans doute, le pendant de la pièce des Quatre Arlequins, dont nous avons déjà parlé.

48. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

De là l’origine de la petite pièce sous la grande. […] Une critique fine et mordante distingue cette pièce. […] On a de lui les pièces de théâtre suivantes, qui sont du genre le plus bas et le plus trivial. […] Aussitôt l’obéissante épinette jouait cette pièce entière. […] S’il lui disait de poursuivre la pièce, elle la poursuivait ; d’en jouer une autre, elle la jouait ; de se taire, elle se taisait.

49. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [9, p. 41] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 408 Lorsque Molière se préparait à donner son George Dandin, un des ses amis lui fit entendre qu’il y avait dans le monde un Dandin qui pourrait se reconnaître dans la pièce, et qui était en état, par sa famille, non seulement de le décrier, mais encore de le desservir dans le monde. Vous avez raison, dit Molière à son ami ; mais je sais un moyen sûr de me concilier l’homme dont vous me parlez ; j’irai lui dire ma pièce. […] L’homme en question se trouva si honoré de ce compliment, que, toutes affaires cessantes, il donna parole pour le lendemain ; et il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette pièce. […] La pièce fut jouée, personne ne la faisait mieux valoir que celui qui aurait pu s’en fâcher, une partie des scènes que Molière avait traitées dans sa pièce, lui étant arrivées.

50. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Arnolphe, le personnage principal de la pièce, a pris le parti de se marier. […] Vous connaissez la pièce aussi bien que moi. […] C’est une tout autre pièce ; c’est la question d’éducation qu’on fait intervenir et qui dominerait alors la comédie. […] C’était pour Molière la possession d’une salle de théâtre et la faculté de faire jouer ses pièces. […] A-t-on assez bavardé autour de ses pièces ?

51. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

C’est là insulter fortement Dancour pour le nombre, et plusieurs autres Auteurs pour la bonté des Pièces. […] Nous avons eu pour le goût du temps des Pièces excellentes avant Molière. […] Les bons Auteurs Modernes ne se réduisent donc pas à Baron ; et j’en appelle au succès de ses deux dernières Pièces. […] Nous voyons représenter tous les jours les Pièces de Molière, et nous aurions été ravis de connaître les modèles de ses caractères, les motifs qui l’ont fait travailler, et le succès de ses Pièces dans le temps. […] La querelle de Baron avec ce Courtisan inconnu, à l’occasion d’une Pièce de Théâtre, me paraît impertinente.

52. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Nicomède, Tragédie de Monsieur de Corneille l’aîné, fut la Pièce qu’elle choisit pour cet éclatant début. […] Cette Comédie qui ne contenait qu’un Acte, et quelques autres de cette nature, n’ont point été imprimées : Il les avait faites sur quelques idées plaisantes sans y avoir mis la dernière main ; et il trouva à propos de les supprimer, lorsqu’il se fut proposé pour but dans toutes ses pièces d’obliger les hommes à se corriger de leurs défauts. […] Après qu’elle fut à sa Majesté, Monsieur de Molière continua de donner plusieurs Pièces de Théâtre, tant pour les plaisirs du Roi que pour les divertissements du public, et s’acquit par là cette haute réputation qui doit éterniser sa mémoire. Toutes ses Pièces n’ont pas d’égales beautés, mais on peut dire que dans ses moindres il y a des traits qui n’ont pu partir que de la main d’un grand maître, et que celles qu’on estime les meilleures, comme Le Misanthrope, Le Tartuffe, Les Femmes savantes, etc. sont des chef-d’œuvres qu’on ne saurait assez admirer. […] Enfin en 1673 après avoir réussi dans toutes les Pièces qu’il a fait représenter, il donna celle du Malade imaginaire, par laquelle il a fini sa carrière à l’âge de cinquante-deux ou cinquante-trois ans.

53. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

Nous prenons plaisir à déconstruire pièce par pièce l’édifice des célébrités anciennes. […] Sans doute, le sujet de, la pièce est heureux, les caractères sont d’un comique irrésistible, le dialogue est d’une vivacité naturelle, le style d’une pureté hardie : tout cela fait un plaisir extrême. […] C’est une erreur que d’avoir cherché dans ses pièces des types absolus de vice et de vertu. […] Voir les Placets au sujet du Tartuffe et la Préface de la même pièce. […] Peut-être aurait-on trouvé des idées de ce genre dans les Remarques que Molière comptait donner un jour sur ses pièces, comme il le dit dans la Préface des Fâcheux.

54. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Il satisfit fort le Public sur tout par les Pièces de sa Composition, qui étant d’un genre tout nouveau attirèrent une grande affluence de Spectateurs. […] Il composa deux Pièces contre le premier de ces désordres, dont l’une est intitulée : Le Bourgeois Gentilhomme, et l’autre : Le Marquis de Pourceaugnac. […] Il fit aussi deux Comédies contre les Hypocrites et les Faux-dévots, savoir, Le Festin de Pierre, Pièce imitée sur celle des Italiens du même nom, et le Tartuffe de son Invention. […] Il attaqua encore les mauvais Médecins par deux Pièces fort Comiques, dont l’un est le Médecin malgré lui, et l’autre le Malade imaginaire. On peut dire qu’il se méprit un peu dans cette dernière Pièce, et qu’il ne se contint pas dans les bornes du pouvoir de la Comédie ; car au lieu de se contenter de blâmer les mauvais Médecins, il attaqua la Médecine en elle-même, la traita de Science frivole, et posa pour principe qu’il est ridicule à un Homme de vouloir en guérir un autre.

55. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Mais c’est surtout sa dernière pièce, celle de Don Juan, qui est vraiment diabolique. […] Pourquoi n’y-a-t-il pas de sage dans la pièce ? […] Ces deux pièces ne sont-elles pas l’œuvre d’un précurseur de Bayle et de Voltaire ? […] Dira-t-on de Célimène, comme Rousseau l’a dit de Philinte, que c’est le sage de la pièce ? […] Ainsi la pièce moderne explique et éclaircit la pièce ancienne : de part et d’autre, c’est bien la vertu et l’honneur aux prises avec le monde, vrai ou faux, peu importe.

56. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Enfin, le 29 novembre de la même année, on joua la pièce entière chez Monsieur le Prince, qui s’en déclara toujours le partisan le plus zélé. […] Qui pourrait lire aujourd’hui une méchante pièce en un acte et en vers, intitulée La Critique du Tartuffe ? […] Cette pièce fut le signal d’un déchaînement universel de ses ennemis, et la guerre de Tartufe commença par l’attaque de Don Juan. […] Le nom du personnage principal fut changé ; Tartuffe devint Panulphe, et la pièce parut avec le titre de L’Imposteur. […] La pièce prit dès lors son rang parmi les chefs-d’œuvre de la scène, et la postérité l’a placée à la tête des productions les plus étonnantes de l’esprit humain.

57. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Quand une pièce de théâtre a produit son effet, c’est la meilleure preuve qu’elle a été bien faite. […] La pièce finit à chaque scène pour recommencer aussitôt. […] Lacroix qui pense que ces vers signifient que la pièce était de Molière. […] A la fin, le roi promit de laisser jouer la pièce. […] Mais là n’est pas le but de sa pièce ; ce but est de salir Molière.

58. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [12, p. 43-44] »

Au bout de cinq à six jours, on joua cette pièce pour la seconde fois. Après la représentation, le roi, qui n’avait pas encore porté son jugement, dit à Molière : « Je ne vous ai point parlé de votre pièce à la première représentation parce que j’ai appréhendé d’être séduit par la manière dont elle a été représentée ; mais, en vérité, Molière, vous n’avez encore rien fait qui m’ait mieux diverti ; et votre pièce est excellente. » Aussitôt l’auteur fut accablé de louanges par les courtisans, qui répétaient, tant bien que mal, ce que le roi venait de dire à l’avantage de cette pièce.

59. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

— Cette pièce n’a pas de succès. — Des commentateurs modernes qui ont pris sur eux de faire des applicatifs de cette pièce à la société de Rambouillet. — Exemples curieux et récents de méprises à l’égard de mesdames de Sévigné, de La Fayette et Deshoulières. — L’indignation de La Bruyère sur les clefs des Caractères. […] La pièce des Femmes savantes, jouée pour la première fois, en 1672, est une dernière malice de Molière, à double fin : d’abord pour se défendre de la réprobation de quelques mots de son langage et de quelques erreurs de sa morale ; ensuite pour servir les amours du roi et de madame de Montespan, qui blessaient tous les gens de bien et dont la mort récente de madame de Montausier était une éclatante condamnation. […] Au reste, le style de cette pièce est plein de verve et rachète, autant qu’il est possible, le défaut du sujet85. […] Bret, autre commentateur, est venu et a remarqué qu’à l’époque où avait paru la pièce, la marquise de Rambouillet était morte ; elle l’était en effet depuis sept ans. […] Aimé Martin tombe dans des fautes du même genre sur d’autres personnages de la même pièce.

60. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

C’est le seul qu’il coure dans la pièce. (Voyez la réflexion générale à la fin de la pièce.) […] On joue cette pièce beaucoup trop vite. […] Altère-rait-elle le grandiose de la pièce ? […] Voilà le vice radical de la pièce.

61. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Mélicerte, la Pastorale comique, le Sicilien ne sont que de petites pièces insérées dans le Ballet des Muses ; la Comtesse d’Escarbagnas n’est qu’un léger cadre pour le Ballet des ballets. […] il y avait alors des bohèmes, inventeurs d’affaires chimériques et emprunteurs de pièces blanches, comme cet Ormin ! […] Mais, hors ce moment, et malgré les petits plaisirs que j’ai dits, la représentation est froide : ces plaisirs même sont plutôt des bénéfices de la réflexion que des agréments directs, tels qu’on doit en attendre d’une pièce de théâtre. C’est qu’en somme ce n’est point ici une pièce de théâtre, ou du moins ce n’est pas une pièce qu’il soit bon de représenter sur un théâtre ; et dans ces conditions. […] Leloir3, je les prierais de s’exercer d’après les conseils de ce jeune comédien ; et, pour le jour de ma fête, je leur distribuerais les rôles de la Sortie de Saint-Cyr, l’honnête et gentille petite pièce de M.

62. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

On a dit que ce fut cette pièce qui inspira à Milton, voyageant quelques années plus tard en Italie, la première idée du Paradis perdu. Andreini fit imprimer sa pièce avec une dédicace à la reine Marie de Médicis, qu’il avait pu voir à Paris, quand il était venu en France avec les Gelosi. […] Pendant l’année 1622, Giovanni-Battista Andreini fit représenter et imprimer à Paris cinq pièces de sa façon : La Sultana, L’Amor nello specchio (l’Amour au miroir), La Ferinda, Li Due Leli simili, La Centaura. […] Cette pièce est divisée en trois actes : le premier est une comédie, le second une pastorale, et le troisième une tragédie ; le tout est écrit en prose mêlée de quelques stances disposées pour le chant. […] Ce qui pourrait sembler contradictoire, c’est que les pièces de Giovanni-Battista Andreini ne laissent pas d’être aussi licencieuses que celles des Gelosi ; mais, comme dit Beltrame, c’était l’usage de l’art.

63. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

Son système dramatique est d’une gaucherie à faire sourire le moins habile de nos fabricants de pièces. […] On sait que Goethe avait pour son œuvre la plus haute estime, qu’il lisait chaque année plusieurs de ses pièces et en recommandait l’élude aux auteurs dramatiques. […] Il vivait encore qu’elle traduisait plusieurs de ses pièces et, dans la suite, elle a transporté sur toutes ses scènes son œuvre originale, traduite, imitée ou arrangée. […] Pour quelle raison la pièce est-elle encore vivante aujourd’hui ? […] Pendant deux actes, Tartuffe, invisible et présent, a rempli, animé la pièce de sa personne, sans se montrer au public.

64. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Son écrit plat et grossier n’épargne personne : il met tout en pièces. […] Quoique la pièce entière résiste à l’application qu’on en veut faire, nous ajouterons à nos précédentes observations que la pièce semble donner elle-même la date du temps et du lieu de la première représentation. […] Mais il nous suffît qu’elles annoncent la pièce comme dirigée contre le ridicule des provinciales qui se donnent des airs de la capitale. […] Toutefois, ne nous arrêtons pas à une phrase de l’exposition : quelles sont les provinciales que la pièce met sur la scène ? […] Quelle précaution pouvait plus sûrement empêcher l’application de la pièce à la maison de Rambouillet, que la pièce elle-même, et avoir un autre effet que celui de la blesser ?

65. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Enfin les pièces dont on s’autorise pour établir un séjour à Nîmes ne sont aucunement probantes. […] Nous n’insisterons pas sur cette pièce, qui est une exception dans l’œuvre de Desmarets. […] Il a laissé, tant en tragédies ou tragi-comédies qu’en comédies, trente-sept pièces de théâtre. […] On a dit de certains auteurs dramatiques qu’ils ont toute leur vie recommencé la même pièce. […] L’épreuve de la représentation décida du sens de la pièce.

66. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Pendant une première période de cinq années, ils jouèrent exclusivement les pièces qu’ils avaient rapportées d’Italie. […] L’aide-mémoire de Dominique Biancolelli, dont nous parlerons plus loin, ne traçant qu’un seul rôle, ne permet point de se former une idée suffisante de l’ensemble des pièces. […] Louis XIV avait assisté incognito, au retour de la chasse, à une pièce italienne que l’on avait donnée à Versailles ; le roi dit, en sortant, à Dominique : « Voilà une mauvaise pièce. — Dites cela tout bas, lui répondit Arlequin, parce que, si le roi le savait, il me congédierait avec ma troupe. » Dominique joignait l’étude à ses dispositions naturelles. […] Les pièces de différentes couleurs ont été distribuées en triangles ou en losanges symétriques. […] Aussi, au contraire de ce qu’on remarque dans les canevas des Gelosi, la pièce n’est presque plus rien ici : les lazzi sont tout.

67. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Du moins, ce soir, entre les deux pièces, voici annoncé un à-propos tout neuf : Pour Corneille, de M. […] Des noms, en effet, voilà ce que sont devenues ces trois pièces ; mais, pour des réalités, comment s’étonner qu’elles n’en soient plus ? […] Nullement ; Zaïre même a glissé dans l’oubli : au-dessous de cette demi-douzaine de pièces qui figurent le répertoire de Corneille et de Racine, je n’aperçois rien, rue de Richelieu, qui ressemble à une tragédie. […] Meilhac et Halévy, qui nous fait penser à chercher ici Froufrou et La Petite Marquise ; — vous ne les trouverez pas, cependant, pas plus que vous ne trouverez une seule pièce de M. […] lui dis-je, vous m’aviez parlé d’une pièce gaie… Quelles nouvelles ?

68. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Ces variantes, dans la seule pièce del’Étourdi, sont au nombre de soixante-dix. […] Il faut excepter les cas où la grande pièce était assez longue pour former à elle seule le spectacle. […] Il composa quelques pièces de vers assez médiocres. […] Ses ennemis aimaient à attribuer le succès de ses pièces à la perfection de son jeu. […] Ne savez-vous pas que vous êtes incommodée dans la pièce ?

69. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

C’est là l’histoire des pièces que Ruzzante publia à la fin de sa vie d’improvisateur et d’acteur, l’histoire de L’Angelica du capitaine Cocodrillo et d’un très grand nombre des productions que nous a léguées l’époque la plus féconde du théâtre italien. […] Les vieillards, les valets prenaient les masques de Pantalon, de Brighelle ou d’Arlequin, et la pièce recommençait à chaque fois avec toutes les complications et toutes les cascades (cascate, le mot est dans La Supplica de Beltrame) que le genre comportait. […] La pièce où ce type du pédant est le plus outré, le plus chargé, est sans contredit celle de ce révolté fantasque, de ce grand ennemi d’Aristote, Giordano Bruno, qui fut une des victimes de l’Inquisition romaine. […] Plusieurs fois réimprimée, en 1589, en 1632, cette pièce fut traduite en français sous ce titre : « Boniface et le Pédant, comédie en prose imitée de l’italien de Bruno Nolano. […] Le Mascarille des deux premières pièces du comique français avait donc, à l’origine des deux œuvres, porté les masques divers des deux zanni italiens, ce qui explique comment il se ressemble si peu à lui-même.

70. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Mais la grande innovation qu’il faut remarquer et qui nous oblige de fixer à cette date le point de départ d’une nouvelle période dans l’histoire de la comédie italienne à Paris, c’est que ces acteurs commencent alors à insérer dans leurs pièces des scènes en français, des chansons en français, ce qui amène peu à peu une transformation complète dans leur répertoire. […] Vous savez que son Cocu imaginaire est Il Ritratto des Italiens ; Scaramouche interrompu dans ses amours a produit ses Fâcheux ; ses Contre-temps ne sont que Arlequin valet étourdi : ainsi de la plupart de ses pièces ; et dans ces derniers temps, son Tartuffe n’est-il pas notre Bernagasse ? […] À la fin de cette pièce du Triomphe de la médecine, lorsque Scaramouche avait consenti au mariage de sa fille avec Cintio, à condition qu’on le fera recevoir docteur en médecine, on en faisait la cérémonie et l’on récitait les vers macaroniques composés par Molière, en les amplifiant beaucoup et en y ajoutant la bastonnade qui était traditionnelle sur le théâtre italien « et inséparable de l’action ». […] Il faudrait donc supposer que les Italiens eussent joué cet intermède bien avant leur pièce du Triomphe de la médecine, qu’ils s’en fussent emparé presque aussitôt qu’il parut sur le théâtre de Molière, ce qui serait surprenant sans doute, mais non impossible dans les libres usages de l’époque. […] Dans un divertissement que les comédiens italiens joignirent à une de leurs pièces représentée devant le roi, Dominique, qui dansait fort bien, imita d’une façon extrêmement comique la danse de Beauchamp.

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