De ce nombre étoit l’Abbé le Vayer fils unique du Philosophe dont nous avons les Oeuvres imprimées en corps d’Ouvrages. […] Grimarest lui prête dans la conversation entre le Philosophe Rohaut & Moliere. […] Encore passe pour ce Philosophe-là, c’étoit celui qui avoit le plus de raison. […] Moliere outré de ce qu’il triomphoit, redouble ses efforts avec une chaleur de Philosophe, pour détruire. […] Vous êtes Philosophe !
lui répondit Molière, je ne saurais être Philosophe avec une femme aussi aimable que la mienne ; et peut-être qu’en ma place vous passeriez encore de plus mauvais quarts d’heure. […] Encore passe pour ce Philosophe-là, c’était celui qui avait le plus de raison. […] Les deux Philosophes en étaient aux convulsions, et presque aux invectives d’une dispute Philosophique quand ils arrivèrent devant les bons Hommes. […] ― Vous êtes Philosophe ! […] Mais Molière fut refusé ; parce que Baron n’eut pas la prudence de cacher au Philosophe l’usage qu’on voulait faire de son chapeau.
De la nature humaine immortel interprète, Comédien, penseur, philosophe, poète, Qui, planant de si haut sur l’univers moral, Gai comme Rabelais, profond comme Pascal, Des mœurs que châtiait ta verve satirique, Traças pour tous les temps la peinture historique, Ô Molière ! […] Austère philosophe armé de la satire, Des secrets dont les yeux creusaient la profondeur, Tu ne pus sans tristesse observer la laideur, Et puis, le sort cruel, pour tourmenter ta vie, Déchaîna deux démons, la Béjart et l’envie.
On parle du Philosophe marié, de Turcaret. […] Quoi que Destouches m’inspire une médiocre sympathie, la reprise du Philosophe marié ne me semble pas inopportune, car c’est un ouvrage composé avec soin, et qui peut servir à développer le talent des comédiens.
Si le divin philosophe peut avoir oublié, dans l’extase de la vertu idéale, la limite où l’on sort de l’humanité pour s’envoler dans la chimère sublime, il n’est pas étonnant que l’aigle chrétien, dans son vol céleste, à force de fixer l’éternel soleil, n’ait plus voulu que les yeux s’affaiblissent à regarder les lumières terrestres. […] Je ne dirai point qu’il fut un saint, ni qu’il n’eût pu mieux vivre qu’il ne fit ; mais il fut un honnête homme et un chrétien philosophe, dont la mémoire est honorable. […] On ne recherchera ni les origines du théâtre, ni les époques où la comédie s’est particulièrement corrompue, ni les opinions qu’ont eues sur ce grave sujet les philosophes, les moralistes et les Pères. […] À ce sujet, elle suit les conséquences rigoureuses de sa nature divine ; l’esprit qui l’anime est éminemment prudent et moral ; et il n’est pas sans intérêt d’observer que, parmi les moralistes, le plus grand philosophe de l’antiquité et le plus célèbre utopiste du dix-huitième siècle ont été d’une sévérité plus absolue.
Quel champ vaste se seroit présenté à l’imagination d’un homme plus philosophe que Regnard ! […] Démocrite est amant, & il est maltraité : n’a-t-on pas droit de s’attendre à des scenes qui, en nous faisant voir les combats que l’amour & la raison se livrent dans l’ame d’un Philosophe, nous peindront une passion par ses beaux & ses mauvais côtés ? […] Le nouvel emploi du Philosophe & son caractere semblent certainement nous promettre de fortes railleries contre la charge dont on le veut gratifier, ou contre ceux qui la briguent, qui se font un honneur de l’exercer, & volent à la fortune sur les ailes rapides du messager des Dieux. […] Que seroit-ce si nous pouvions nous peindre ce dernier aussi philosophe qu’il l’est, & nous élever avec lui quand il parcourt les régions de la philosophie spéculative, cette science si admirable chez les Montagne, les Montesquieu, & si puérile, si pitoyable chez les hommes médiocres ? […] Moliere, amoureux de sa femme, pouvoit regretter son cœur comme celui d’une maîtresse chérie ; mais il étoit trop philosophe pour se croire déshonoré par le bois que Vulcain mêloit aux lauriers d’Apollon.
Et comment le peuple l’aurait-il oublié, lui, l’enfant du peuple, le plus gracieux, le plus charmant des amuseurs, le plus profond, le plus joyeux des philosophes ? […] Sans cette étude préliminaire, on ne saura jamais comment le fils du tapissier destiné par sa naissance à meubler les appartements du roi, put devenir un profond philosophe et un grand poète comique. Je dis un profond philosophe, car la philosophie ne se concentre pas seulement dans l’étude des notions abstraites de la pensée, elle comprend encore la connaissance morale que l’homme a de lui-même et celle de ses relations avec ses semblables. […] Le poète et le philosophe sont donc deux hommes bien caractérisés, bien distincts, et ce sont ces deux hommes que l’on retrouve dans Molière. […] Longtemps ce grand dessein a mûri dans sa tête ; Rien n’échappe au penseur, tout émeut le poète ; Pour les combattre un jour son âme a médité Les fatales erreurs de la société : Il voit le faux Dévot, enseignant l’imposture, Au nom de Dieu prêcher une morale impure ; Le Philosophe, an lieu d’éclairer le savoir, En faire un puits obscur où l’on ne peut rien voir ; Courtisan ridicule et chargé de bassesse, Il voit le Gentilhomme avilir la noblesse.
comment l’Auteur comique & le grand Philosophe savoient se ménager de loin les scenes de pur agrément, ou celles qui devoient démasquer les travers & les vices ? […] Ses condisciples ne l’appelloient que l’Esprit ou l’Intelligence : il fut depuis surnommé le Prince des Philosophes. […] Le Prince des Philosophes eut des rivaux jaloux de son mérite, qui l’accuserent d’impiété : il craignit le sort de Socrate.
Nous en avons un exemple dans le Philosophe Marié. […] Le Philosophe est consterné, les deux sœurs fuient épouvantées, & les spectateurs rient.
Mais elle aura des vapeurs si son époux ne donne pas sa fille ou sa niece à un prétendu philosophe, qui sera parvenu à glisser un chétif article dans l’Encyclopédie 51, & l’on fera enfin une femme savante déguisée sous le vernis d’une petite-maîtresse : cependant tout le monde sera frappé de sa ressemblance avec les héroïnes de Moliere. […] On voit bien que ce trait ne regarde ni les excellents articles de cet ouvrage, ni les véritables Philosophes qui s’y sont immortalisés.
L’Auteur, après avoir desiré de voir naître un poëte comique, s’exprime ainsi : « Ce philosophe s’assujettiroit sans doute aux conventions de son temps, au ton général qu’il trouveroit établi : les changements arrivés dans les usages lui indiqueroient ce qu’il faut saisir, ce qu’il faut éviter : il ne s’aviseroit pas d’évoquer les manes burlesques29 des frippons d’Athenes & des Merlins, personnages fameux sur nos anciens treteaux. […] « Ce philosophe s’assujettiroit sans doute aux conventions de son temps, au ton général qu’il trouveroit établi : les changements arrivés dans les usages lui indiqueroient ce qu’il faut saisir, ce qu’il faut éviter : il ne s’aviseroit pas d’évoquer les manes burlesques des frippons d’Athenes ».
La véritable largeur n’est point dans la sensibilité littéraire ; elle est dans l’intelligence, et le plus bel emploi qu’un philosophe puisse faire de son intelligence, c’est d’expliquer avec calme par une seule cause naturelle ou par une série logique de causes naturelles, tout ce qui étonne, irrite, scandalise, désole, chagrine, impatiente les esprits vulgaires et bornés. […] Mettre en présence ces trois écoles, mettre aux prises des représentants de chacune d’elles, n’armer qu’à la légère les philosophe ?
La belle journée du philosophe !
Entendre un philosophe parler littérature est l’un des plus grands plaisirs de l’esprit que je connaisse, et c’est une fête que vous m’avez donnée à Sainte-Barbe, pendant un an, toutes les semaines, à votre conférence du mercredi, lorsque je préparais mes examens de licence.
Ce régime valut à Malouin ce que tant de philosophes ont désiré, une vieillesse saine et une mort douce.
Élève d’un célèbre philosophe (Gassendi*), il mit ses leçons en pratique ; profond dans la connaissance du cœur humain, il en développa les ressorts avec une sagacité étonnante ; bon et humain, il sema ses bienfaits sans ostentation, et n’en chercha de récompense que dans son cœur.
Vous êtes philosophe !
Moliere, né à Paris, fut, sans contredit, le plus grand Philosophe de son siecle.
C’est un art exquis, savez-vous, cet art qui soulève tant de méfiances, et depuis tant de siècles ; cet art également odieux aux philosophes païens et aux sages chrétiens ; odieux à Tertullien, à Sénèque, à saint Jérôme, à Bossuet. […] — Il faut donc, se dit-on, que cet art dramatique ait en lui-même une puissance énorme, pour agiter à ce point les philosophes, les moralistes, les législateurs, les spectateurs et la critique ? […] Quel est cet empereur de Home assis sur son tribunal, à qui ce philosophe écrivait : — Ôte-toi de là, bourreau ! […] Mais le ridicule qui est quelque part, il faut l’y voir, l’en tirer avec grâce et d’une manière qui plaise et qui instruise. » Il disait aussi, et l’on croirait entendre Molière, mais un Molière plus correct et plus châtié : « Le philosophe consume sa vie à observer les hommes, et il use son esprit à en démêler les vices et les ridicules.
Les philosophes, ayant considéré ces effets comme étant absolument libres, n’ont pas supposé qu’il y eût là une science à étudier ; aussi ne se sont-ils point occupés de la psychologie des passions. […] Il n’y a pas d’autre cause à la diversité de la morale dans l’espèce humaine, question qui a toujours occupé les philosophes. […] Et cependant le principe psychologique sur lequel il est basé est considéré comme erroné par la plupart des philosophes, ceux-ci regardant la raison comme étant une faculté particulière qui existe ou qui n’existe pas. […] Cet exposé de la folie raisonnante, qui tire des déductions logiques de faux principes imaginés sous l’influence de la passion, mérite l’attention des philosophes et des aliénistes. […] Or, n’est-il pas étonnant que cette partie si importante de la psychologie ait si peu attiré l’attention des philosophes?
S’il faut qu’Eraste lui ressemble, C’est un Philosophe parfait. […] Voyez à présent les revers : Il s’est fait singulier, pour être Philosophe.
Ce n’est point une chose facile que de juger Molière : nos plus grands philosophes s’y sont trompés. […] Les deux philosophes en étaient aux convulsions et presque aux invectives d’une dispute philosophique, quand ils arrivèrent devant les Bons-Hommes. […] Les deux philosophes n’avaient point vu son enseigne ; et, honteux d’avoir perdu le fruit de leur dispute devant un homme qui n’y entendait rien, ils se regardèrent l’un l’autre sans se rien dire. […] Rohault, quoique son ami, fut son modèle pour le philosophe du Bourgeois gentilhomme ; et afin d’en rendre la représentation plus heureuse, Molière fit dessein d’emprunter un vieux chapeau de M. […] On croit qu’il servit de modèle au philosophe du Bourgeois gentilhomme ; il mourut en 1675.
Plapisson, qui passait pour un grand philosophe, était sur le théâtre pendant la représentation ; et à tous les éclats de rire que faisait le parterre, il haussait les épaules et regardait le parterre en pitié, et disait quelquefois tout haut : Ris donc, parterre !
Aristote, ce grand philosophe, si souvent cité, si souvent commenté, a dit que la durée d’une action dramatique doit être renfermée dans le tour du soleil. […] Quelques Auteurs prétendent que ce grand philosophe n’ayant point parlé de l’unité du lieu, il n’est point nécessaire de l’observer : en conséquence ils ont pris pour le sol de leur scene une ville, une province, un royaume.
les plus habiles lui répondent qu’ils n’en savent rien ; qu’en ceci chaque comédien est resté le maître de se montrer tout à fait comme un grand seigneur qui fronde, et de très haut, les vices de l’espèce humaine, ou tout à fait comme un philosophe qui s’en attriste. […] Il était avant tout le philosophe qui gourmande ses disciples ; chez lui le dédain venait de la vertu.
On a oublié depuis longtemps La Critique du Légataire, par Regnard ; La Critique du Philosophe marié, par Destouches ; Le Procès de la Femme juge et partie, par Montfleury ; on lira toujours avec plaisir La Critique de l’École des femmes, monument ingénieux d’une juste vengeance, image piquante et vraie d’une conversation où la raison et la folie, l’esprit et la sottise, l’instruction polie et le savoir pédantesque, semblent étaler à l’envie leurs grâces et leurs ridicules, et se faire mutuellement valoir par le contraste. […] Il joua aussi le Philosophe du Bourgeois gentilhomme, Marphurius du Mariage forcé, Harpin dans La Comtesse d’Escarbagnas, etc. […] L’auteur de L’Écossaise, et celui des Philosophes sont ceux qui ont le plus insisté sur le tort de Molière, qui l’ont le plus durement blâmé. […] Trouillogan, philosophe pyrrhonien, répondant aux questions de Panurge avec cette horreur de l’affirmation, qui est particulière à sa secte, est l’original de Marphurius. […] Un particulier, nommé Plapisson, dont on ne sait rien, sinon qu’il passait pour un grand philosophe, assistant, sur le théâtre, à la représentation de L’École des femmes, haussait les épaules à chaque éclat de rire du parterre, et, le regardant, tantôt avec dédain, tantôt avec colère, lui disait tout haut : Ris donc, parterre, ris donc.
Molière et la comédie sont deux mots synonymes, il est le premier de tous les philosophes moralistes, ses pièces sont l’école du monde, Chamfort l’appelle le plus aimable instituteur de l’humanité depuis Socrate ; il prétend que Jules César, qui nommait Térence un demi-Ménandre, aurait nommé Ménandre un demi-Molière. […] À l’égard de ce même genre d’enseignement, Ménandre était déjà un poète philosophe, et nous n’hésitons pas à placer les sentences qui nous restent de lui, au moins à côté de celles de Molière. […] Les erreurs que commettent les personnages, en se confondant eux-mêmes avec les dieux qui ont pris leur figure, sont imaginées avec une sorte de métaphysique légère et piquante à la fois ; et, dans le fait, les observations de Sosie sur les différents moi qui se sont battus les uns les autres, peuvent donner beaucoup à penser aux philosophes de nos jours. […] Avec un talent médiocre, sans originalité et sans gaîté, sans richesse d’invention, et même sans aperçus bien fins sur les hommes et sur la société, il a pourtant montré d’une manière honorable dans Le Glorieux, Le Philosophe marié et même dans L’Irrésolu, ce que peuvent le travail et la constance du zèle. […] Panurge tient conseil sur sou mariage à venir, et les réponses qu’il reçoit de Pantagruel sont tout aussi sceptiques que celles du second philosophe à Sganarelle.
Cette liaison lui donna lieu dès lors de connaître le célébre philosophe Gassendi qui lui apprit la philosophie, de même qu’à ses deux compagnons, et sous lequel il continua de s’instruire lorsqu’il fut sorti du collége.
Il est impossible de se moquer, avec plus de verve et de gaieté, d’Aristote et de sa docte cabale ; ce Pancrace est furieux comme un philosophe ignorant ; il s’emporte en injures, en sottises et en toutes sortes d’excès ; il appelle à son aide le ciel et l’enfer. C’est pourtant un philosophe qui sait lire et écrire ! […] Marphurius est un de ces nombreux philosophes que vous rencontrez à chaque page du Pantagruel, une de ces perles que Molière a ramassées avec tant de bonheur et de coquetterie dans le riche fumier de Rabelais. […] D’ailleurs un philosophe n’a-t-il pas soutenu que tout était bien, et Philinte n’est-il pas un grand philosophe ? […] Il y a dans ce caractère si rempli de loyauté et de franchise, quelque chose de plus qu’un grand seigneur honnête homme, mécontent et frondeur ; il y a un homme de génie qui souffre, un philosophe qui attend, un cœur blessé et sans espoir ; il y a surtout un homme excellent, dévoué, méconnu, plein de bon sens, même dans les écarts de la passion la plus légitime et la mieux sentie.
Destouches, dans son Philosophe marié ou son Mari honteux de l’être, n’a-t-il pas marié à la philosophie, principe de toute sagesse, la folie du préjugé le plus ridicule, & la plus éloignée du sage ? […] Il en est de même des caprices de Céliante, dans le Philosophe marié.
Chez un homme de la lie du peuple, un Maître en fait d’armes, un Chanteur, un Danseur, un Philosophe, auroient été tout-à-fait déplacés.
Convenons qu’il ne sera question ici que de la belle nature, telle que l’a imité Moliere dans les parties & l’ensemble de ses meilleures pieces ; telle enfin que doit la voir un Philosophe qui se propose de corriger & de faire rire les hommes en leur peignant au naturel leurs gestes, leurs traits, leurs travers, leurs ridicules, leurs vices, enfin toutes les vérités que leur amour-propre leur déguise, ou qu’il tient cachées sous les replis du cœur humain.
Dans ses comédies de caractères, comme le Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes savantes, c’est un philosophe et un peintre admirable.
Il dit que les philosophes ont jeté les hauts cris aussi bien que les dévots ; ils se sont dits calomniés et auraient bien voulu faire interdire la pièce, comme on a fait de Tartuffe. […] La naïveté malicieuse de son Agnès a plus corrompu de vierges que les écrits les plus licencieux, et plus de femmes se sont débauchées à son école qu’à celle du philosophe d’Athènes8 ». […] Molière ne se charge pas de vous le dire : il n’est ni un prédicateur, ni un philosophe. […] L’auteur de ce pamphlet parle d’un philosophe d’Athènes qui se vantait, dit-il, que « personne ne sortit chaste de ses leçons ». Nous ne savons pas quel est ce philosophe.