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18. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Le jeu fait vivre à l’aise Nombre d’honnêtes gens, fiacres, porteurs de chaise ; Mille usuriers fournis de ces obscurs brillants Qui vont de doigts en doigts tous les jours circulants ; Des Gascons à souper dans les brelans fideles, Des Chevaliers sans ordre, & tant de Demoiselles Qui, sans le lansquenet & son produit caché, De leur foible vertu feroient fort bon marché, Et dont, tous les hivers, la cuisine se fonde Sur l’impôt établi d’une infaillible ronde. […] Pour moi, qui aime la vie réglée, je vais m’établir solidement. […] Rappellons nous seulement celles que nous avons déja citées, afin de prouver par-là même, qu’en manquant dans un drame à l’une des regles établies par le bon sens, & par conséquent essentielles, on peche en même temps contre plusieurs.

19. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Les jeunes époux s’établirent, en se mariant, dans l’hôtel du marquis de Pisani, père de la marquise, mort depuis une année. […] Lorsque la marquise s’y établit, on y fit beaucoup d’embellissements. […] À ces causes s’en joignait une autre encore plus pressante, c’était l’émulation établie entre les sexes par leur mélange dans les sociétés particulières, depuis que Louis XII et Anne de Bretagne avaient relevé les femmes de cette infériorité qui subsiste encore en Angleterre et en Allemagne ; émulation de mérite et de vertu pour les nobles héritières des traditions d’Anne de Bretagne ; émulation de galanterie pour les élèves de l’école de François trop bien soutenue par ses successeurs.

20. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

En face de la vieille philosophie, s’en dresse une toute nouvelle, et, comme les conquérants qui établissent de vive force leur domination, les novateurs sont d’abord obligés de détruire, pour pouvoir édifier ensuite. […] Une licence épouvantable règne partout, et les magistrats, qui sont établis pour maintenir l’ordre dans cet Etat, devraient mourir de honte, en souffrant un scandale aussi intolérable que celui dont je veux parler (21). » Voilà pour l’école. […] Enfin, pour achever de la ruiner, Belise vient lui prêter son appui : Nous, nous établissons une espèce d’amour Qui doit être épuré comme l’astre du jour. […] Quant à la vérité du jugement de Vinet, elle n’est que trop facile à établir. […] Si de sa vie nous passons à ses écrits, pour que ces critiques aient tort, de ses écrits il but encore effacer tous les passages : 1° Où il nie l’existence des idées innées (Cinquièmes objections, p. 275); 2° Où il établit l’existence des atomes, bien qu’il leur refuse l’éternité (Damiron, p. 421); 3° Où il déclare que toute science est des sens ou vient des sens (Damiron, p. 400 ; Cinquièmes objections, p. 274) ; 4° Où à propos de la pensée, il trouve qu’elle pourrait bien convenir à la matière (Cinquièmes objections, p. 325, p. 259) ; 5° Où sur l’âme il déclare qu’il « balbutiera » seulement, où il admet en l’homme deux âmes, l’une matérielle, l’autre raisonnable, mais où il échoue quand il veut prouver que l’âme raisonnable n’est pas matérielle comme l’autre (Damiron, p. 478, 479, 480) ; 6° Où sur Dieu il déclare que nous ne le concevons que sous la forme corporelle : « Sub idea viri alicujus senis venerabilis » (Log., p. 93); En sorte qu’en dernière analyse nous ne concevons rien : « Quod nihil ornnino habeat corporeitatis., — quia mens nostra, quamdiu est illigate corpori, haurit per sensus notiones rerum; » 7° Où enfin comme conséquence de tout son système, il avoue son scepticisme.

21. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Voilà ce qu’il était important d’établir. […] Sa mère s’appelait Boudet ; elle était aussi fille d’un tapissier, établi sous les mêmes piliers des Halles. […] Il suivit ce dernier à Paris, lorsqu’il vint s’y établir en 1658. […] Taschereau de m’avoir copié ; ce qu’il m’importe d’établir, c’est que moi, je n’ai point copié M. […] Quant à Mignard, l’auteur se trompe sur l’époque de l’amitié qui s’établit entre ce grand peintre et Molière.

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

L’Auteur, après avoir desiré de voir naître un poëte comique, s’exprime ainsi : « Ce philosophe s’assujettiroit sans doute aux conventions de son temps, au ton général qu’il trouveroit établi : les changements arrivés dans les usages lui indiqueroient ce qu’il faut saisir, ce qu’il faut éviter : il ne s’aviseroit pas d’évoquer les manes burlesques29 des frippons d’Athenes & des Merlins, personnages fameux sur nos anciens treteaux. […] « Ce philosophe s’assujettiroit sans doute aux conventions de son temps, au ton général qu’il trouveroit établi : les changements arrivés dans les usages lui indiqueroient ce qu’il faut saisir, ce qu’il faut éviter : il ne s’aviseroit pas d’évoquer les manes burlesques des frippons d’Athenes ».

23. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

Mais elle n’est ni le principe ni le but de tout ce que fait l’homme ; et l’on ne saurait trop insister sur la distinction à établir entre le peintre dramatique, qui représente les mœurs en tableaux plus ou moins fidèles, quelquefois fantastiques, pour égayer ou attendrir un spectateur, et le moraliste qui recherche et enseigne les règles des mœurs pour rendre les hommes meilleurs. […] Elle voudrait n’offrir qu’un spectacle divertissant, et elle apporte un enseignement tacite qui s’insinue sans qu’on le sente, et s’établit silencieusement dans l’esprit par la force dominatrice du génie. […] Il est encore plus éloigné d’employer pour la flatter et pour la séduire le jargon de la dévotion ; ce n’est point par habitude qu’il le parle, mais avec dessein, et selon qu’il lui est utile, et jamais quand il ne servirait qu’à le rendre très-ridicule… Il ne s’insinue jamais dans une famille où se trouvent tout à la fois une fille à pourvoir et un fils à établir : il y a là des droits trop forts et trop inviolables ; on ne les traverse point sans faire de l’éclat, et il l’appréhende ; sans qu’une pareille entreprise vienne aux oreilles du prince, à qui il dérobe sa marche, par la crainte qu’il a d’être découvert et de paroître ce qu’il est. » La Bruyère, Les Caractères, De la Mode.

24. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Il faudrait mettre du côté de l’épée le million que vous cherchez pour marier votre fille, acheter un duché et établir votre fils. […] Chacun tâche de s’établir du mieux qu’il peut aux dépens d’autrui ; et la plus grande vertu dans mon empire, c’est d’avoir beaucoup de bien. […] Au moins devrait-on sur cette matière établir une chambre des assurances en faveur de ces veuves riches et surannées, qui mettent tout leur bien à l’aventure sur la cape et l’épée d’un jeune homme.

25. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Il fallait qu’à cette époque la législation et l’usage n’eussent pas encore bien établi les droits de la propriété littéraire, du moins quant à l’impression des ouvrages dramatiques ; car Neufvillenaine, en faisant imprimer, à son profit sans doute, la pièce d’un autre, crut faire la chose du monde la plus simple et la moins sujette à contestation. […] Les autorités les plus imposantes ont fortifié cette opinion, si elles ne l’ont établie. […] C’est encore ici le cas d’appliquer la distinction que j’ai déjà établie à la fin des notes du Cocu imaginaire, entre le dénouement du sujet et celui de l’action. […] Ce n’est point un titre de gloire que j’ai voulu revendiquer pour lui, c’est un point d’histoire littéraire que j’ai cru devoir établir.

26. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Riccoboni, qui écrivait dans la première moitié du dix-huitième siècle, Cailhava, qui écrivait dans la seconde moitié du même siècle, ne se préoccupèrent ni l’un ni l’autre, en traitant à leur tour les mêmes questions, de fixer la date des documents et d’établir une chronologie précise. […] Les comédiens français et les comédiens italiens s’établirent rue des Fossés-de-Nesle (depuis rue Mazarine), en face de la rue de Guénégaud, dans une salle construite sur l’emplacement où se trouve aujourd’hui le passage du Pont-Neuf ; ils y jouèrent alternativement jusqu’en 1680.

27. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [94, p. 138-139] »

[94, p. 138-139] L’abbé Dubos287 admire dans la scène 7 du troisième acte288 du Misanthrope, la saillie de ce même personnage, qui rendant un compte sérieux des raisons qui l’empêchent de s’établir à la cour, ajoute, après une déduction des contraintes réelles et gênantes qu’on s’épargne en n’y vivait point : « On n’a point à louer les vers de messieurs tels. »289 Cette pensée devient sublime, dit-il, par le caractère connu du personnage qui parle, et par la procédure qu’il vient d’essuyer, pour avoir dit que des vers mauvais ne valaient rien.

28. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

On y représenta l’étourdi, piéce en cinq actes, qui enleva presque tous les spectateurs au théatre d’une autre troupe de comédiens établis dans cette ville. […] La cour avoit tellement goûté le jeu de ces nouveaux acteurs, que le Roi leur permit de s’établir à Paris, sous le tître de troupe9 de Monsieur, & de jouer alternativement avec les comédiens italiens sur le théatre10 du petit Bourbon. […] Ces deux familles étoient établies sous les piliers des halles. […] Ces nouveaux comédiens, qui jusques-là avoient joué pour leur plaisir, flatés par quelque succès, voulurent tirer de l’argent de leurs représentations, & s’établirent dans le jeu de paûme de la croix blanche au fauxbourg saint Germain ; mais leur projet ne réussit pas. […] Il y a apparence qu’ils obtinrent ce tître dès 1658, avec la permission de s’établir à Paris.

29. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre V » pp. 48-49

Nous voyons en troisième lieu dans cette société d’élite un mélange heureux de personnes des deux sexes ; nous y remarquons la parité, je dirais volontiers la domination ou au moins la supériorité s’établir du côté des femmes dans les nouvelles relations dont l’hôtel de Rambouillet est le centre.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

Comment réussirai-je à enchaîner naturellement les événements, & à établir entre les scenes la succession convenable, si je suis occupé de la nécessité de rapprocher tel personnage de tel autre ? […] Chaque succès, bien ou mal mérité, fait établir de nouvelles regles sur la scene.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. Des Pieces d’intrigue en général. » pp. 123-124

Vous, que la nature a doué d’un génie souple, adroit, capable de se replier en cent façons différentes, d’un esprit assez preste pour bouleverser les affaires les mieux établies en apparence, & pour les renouer quand elles paroissent désespérées, dédaignez les clabauderies des ennemis de ce genre.

32. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [67, p. 103-104] »

Savoye, Eugéne-Maurice de, comte de Soissons (1635–1708) : fils puiné de Thomas de Savoye, prince de Carigan, et de Marie de Bourbon, comtesse de Soissons, né le 3 mai 1635, s’établit en France, où il fut colonel général des Suisses et Grisons, gouverneur de Champagne et de Brie, lieutenant général des armées du roi.

33. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

  La morale d’un homme comme lui n’est pas seulement celle qu’il conçoit ni même celle qu’il a la prétention d’exprimer : c’est surtout celle qu’il introduit dans le monde par ses œuvres, et qu’il établit irrésistiblement dans l’âme de ses spectateurs sans qu’ils s’en doutent, et souvent sans s’en douter lui-même831. […] Eh bien, comme après la chute d’une royauté l’impartiale histoire établit la comparaison des conquêtes et des revers, des progrès et des pas en arrière, et comme elle met dans la balance, d’un côté la richesse et le bonheur, de l’autre les misères et les larmes des peuples : de même, dans celte royauté morale de Molière, il faut avec respect, mais avec fermeté, peser le bien et le mal qu’elle a fait ; et puisqu’elle semble destinée à durer parmi nous sans éprouver jamais les révolutions qui secouent les trônes politiques, peut-être qu’une appréciation exacte de ce qu’elle vaut pourra en rendre pour l’avenir le joug plus profitable en ce qu’il a de bon, et moins dangereux dans ce qu’il a de mauvais. […] La Requeste à Monseigneur Fillustrissime et révèrendissime archevesque de Paris, adressée par sa veuve pour obtenir la sépulture ecclésiastique, établit par témoignage formel qu’il accomplissait ses devoirs religieux dans sa paroisse de Saint-Eustache.

34. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Elle n’ignorait pas la correspondance qui, nonobstant le jubilé, s’était établie entre le roi et sa maîtresse. […] Je suis trop vieille pour changer de condition ; et selon le bien que j’aurai, je songerai à m’établir en pleine tranquillité.

35. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Mais parce qu’en conséquence des usages établis dans la société ces caracteres ne se produisent pas sous les mêmes formes dans tous les pays, & qu’une passion qui est la même en soi, varie d’un siecle à l’autre, n’agit pas aujourd’hui comme elle faisoit il y a deux ou trois mille ans chez les Grecs & chez les Romains où les erremens étoient compassés sur leurs usages, & que dans le même siecle elle n’agit pas à Londres comme à Rome, ni à Paris comme à Madrid ; il en résulte des caracteres particuliers, communs toutefois à chaque nation. […] Le parlement leur permit de s’y établir par arrêt du 19 Novembre 1548, à condition de n’y joüer que des sujets profanes, licites, & honnêtes, & leur fit de très-expresses défenses d’y représenter aucun mystere de la passion, ni autre mystere sacré : il les confirma néanmoins dans tous leurs priviléges, & fit défenses à tous autres, qu’aux confreres de la passion, de joüer, ni représenter aucuns jeux, tant dans la ville, faubourgs, que banlieue de Paris, sinon sous le nom & au profit de la confrairie : ce qui fut confirmé par lettres patentes d’Henri II. du mois de Mars 1559. […] A ces confreres ont succédé les troupes de comédiens, qui sont ou sédentaires comme les comédiens François, les comédiens Italiens établis à Paris, & plusieurs autres troupes qui ont des théatres fixes dans plusieurs grandes villes du royaume, comme Strasbourg, Lille, &c. […] Les acteurs & actrices de l’opéra ne dérogent pas non plus, attendu que ce spectacle est établi sous le titre d’académie royale de Musique. […] De retour à Paris, il établit une troupe accomplie de comédiens, formés de sa main, & dont il étoit l’ame : mais il s’agit ici seulement de le considérer du côté de ses ouvrages, & d’en chanter tout le mérite.

36. (1819) Deux pièces inédites de J.-B. P. Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] pp. 1-4

Molière ne fît donc que se conformer au goût du public et à l’usage établi, en composant ces espèces d’atellanes où, sans s’écarter de la trivialité obligée du genre, il mit du moins une bouffonnerie plus ingénieuse que celle des farces tant vantées alors de Guillot-Gorju de Gauthier-Garguille.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. De ce que nous entendons par caractere. » pp. 259-260

« Ce n’est pas que les anciens aient confondu ces deux idées ; on ne sauroit se persuader au contraire qu’ils ne les aient pas distinguées : mais on peut du moins avancer, à la gloire des modernes, qu’ils ont mieux profité de cette distinction ; cependant c’est un des préceptes d’Aristote qui m’a fait sentir la raison qu’ils ont eue de l’établir ».

38. (1899) Salut à Molière, dit par Coquelin cadet, le soir du 15 janvier, pour le 277e anniversaire de la naissance de Molière, sur la scène de la Comédie-française pp. 3-8

Peu à peu, sa science aux allures faciles établit la moyenne de la France et le bilan humain.

39. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

Entre son auditeur et lui-même, il établit de prime abord un courant de sympathie ; il se fait peuple pour le peuple. […] Aucune distinction subtile, aucune recherche compliquée d’une solution qui établirait des cas d’espèce, rien d’une casuistique faite pour des professionnels de l’éducation féminine : l’appel au sens commun, aussi bien dans la façon de poser le problème que de le résoudre.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4

Nous avons encore établi dans le Livre précédent, comme une vérité incontestable, que tout l’art de l’imitateur consiste à bien saisir, à bien rendre la nature.

41. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Il joua en presence de leurs majestés, obtint la permission de s’établir à Paris, & de jouir de la salle des gardes dans le vieux louvre.

42.

Mais il est bien évident qu’un tel acte suppose qu’ils y étaient établis depuis plusieurs jours déjà ; car il avait fallu préalablement s’entendre avec le notaire royal Maître Cavé pour en préparer la rédaction. […] Il est donc aujourd’hui parfaitement établi que Molière commença par Rouen dès 1643 le cours de ses pérégrinations en province, de même qu’il l’y termina en 1658. […] Qu’on se figure les relations qui durent s’établir ! […] Mon Florentin était venu à Paris, et il n’y avait pas été plutôt établi, qu’il était devenu grand ami, cousin, camarade et compère de tous les excellents acteurs de la troupe italienne de ce temps-là : elle jouait au Palais-Royal et avait ses jours marqués sur le même théâtre avec la troupe de Molière. […] Cette date de 1666 est parfaitement concordante avec le récit de Palaprat, qui nous montre Vario établi à Paris en 1671 après l’achèvement des travaux de décoration que lui avait confiés Riquet.

43. (1788) Molière (Dictionnaire encyclopédique) « article » pp. 588-589

Loin de vouloir établir le nouveau genre sur les ruines de l’ancien, Molière commence par les unir.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

établissez la scene dans quelque lieu où elles puissent le faire avec bienséance, & où le hasard les conduise sans effort. […] Les Romains fréquentoient beaucoup chez les marchands d’esclaves ; Plaute établit tranquillement la scene dans la chambre & sur le lit d’une fille de joie.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Pantalon, établi à Milan, est obligé de faire un voyage à Venise, & d’y mener sa fille Flaminia : Lélio la voit, en devient amoureux, & s’en fait aimer. […] Que j’eus lieu d’en rougir, lorsque le Ciel m’eut inspiré de m’établir à côté d’elle !...

46. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Les jeunes acteurs auraient donc établi leurs tréteaux à Rouen vers la fin de cette foire renommée. […] Sa réputation d’honnête homme, c’est-à-dire d’homme du monde, d’homme de bonne compagnie, s’établit également et lui vaut des amitiés solides. […] Une troupe de comédiens s’était venue établir dans une petite ville proche d’ici : il les a chassés, et ils ont passé le Rhône, pour se retirer en Provence.  […] Dans les premiers jours d’avril, la troupe, traversant toute la France, vint s’établir à Rouen. […] Molière n’était pas encore assez solidement établi pour n’avoir plus rien à craindre. 

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Rire à la comédie, pleurer à la tragédie ; voilà le premier précepte établi par les anciens, par le goût & la raison, suivi par les bons Auteurs de tous les pays. […] La critique des modes peut encore entrer avec grace dans les détails, & donner des leçons excellentes, tant aux hommes qui les suivent avec trop d’empressement, qu’à ceux qui se singularisent en ne les suivant pas lorsqu’elles sont bien établies. […] Lisette obtient deux mille écus comptant ; Crispin quinze cents francs de rente viagere ; Madame Argante établit richement sa fille ; Eraste a pour récompense la main de sa maîtresse, & tous les biens de son oncle78. […] Madame la Comtesse d’Escarbagnas en purge la province, y établit le goût de la bonne société, & la politesse aisée qui regne dans la capitale.

48. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Boisrobert, qui veillait aux intérêts du cardinal dont il était secrétaire, eut l’adresse de se faire admettre à quelques séances de cette société ; il proposa au cardinal de lui donner une forme légale, de l’augmenter, et de s’en établir le protecteur.

49. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Le roi fut charmé du spectacle ; il donna sur-le-champ à la troupe l’ordre de s’établir à Paris, et Molière fut installé dans la salle du Petit-Bourbon, à l’emplacement même où s’élève aujourd’hui la colonnade du Louvre. […] Il suivit le dernier à Paris, lorsqu’il vint s’y établir en 1658. […] La Raisin s’était établie, après la foire, proche du vieux Hôtel de Guénégaud ; et elle ne quitta point Paris qu’elle n’eut gagné vingt mille écus de bien. […] Le dessein que cette société avait formé de s’établir à Paris n’ayant pas réussi, Molière, qui en faisait partie, proposa à ses camarades de se joindre à lui, et de former une troupe pour aller jouer en province. […] Après avoir parcouru la province jusqu’en 1650, cette troupe revint à Paris, joua à l’Hôtel de Conti, partit ensuite pour Lyon, en 1653, et s’établit enfin à Paris en 1658.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

A Lisette sur-tout persuade-le bien : Pour établir ce fait, c’est le plus sûr moyen ; Car elle a du crédit sur toute la famille. […] Il établit Brindavoine & la Merluche dans la charge de donner à boire, les avertit de n’en porter que lorsqu’on en aura demandé plusieurs fois, & de servir beaucoup d’eau.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. » pp. 125-143

Je régalerai ici le Public de la lettre d’un faiseur de projets, qui voudroit établir un nouvel office, dans l’espérance qu’il contribueroit beaucoup à l’embellissement de la ville, & à chasser la barbarie de nos rues. […] Monsieur, Après avoir vu d’un côté que vous aviez dessein d’établir quelques Officiers subalternes, pour avoir inspection sur certaines petites choses auxquelles vous ne sauriez prendre garde vous-même, & remarqué de l’autre qu’il se commet tous les jours de lourdes bévues dans les enseignes de cette ville, au grand scandale des étrangers, & de ceux de nos patriotes qui en sont les curieux admirateurs, je vous prie, en toute humilité, de vouloir bien me choisir pour votre surintendant. . . . . parceque, faute d’un tel officier, on ne voit rien dans ces objets qui se présentent par-tout à nos yeux, qui sente la belle littérature ou le bon goût.

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