Les lettres de répit qu’il prend contre la mort Ne lui serviront guere, ou je me trompe fort.
Il y étudia cinq années, et suivit le cours des classes du premier prince de Conti*, qui depuis fut le protecteur des lettres et de Molière.
— Sans doute ; à l’aide d’une de ses propres lettres, elle se trouvera humiliée un moment. — Quoi !
Il avait, depuis longtemps, des lettres de noblesse ; mais, ayant entendu dire que, s’il avait voulu être secrétaire du Roi, la compagnie se serait opposée à ce qu’il le fût, il se mit en tête de le devenir, pour mortifier leur vanité, beaucoup plus que pour flatter la sienne. […] C’est sans doute un fait remarquable dans l’histoire des lettres, qu’une pièce de théâtre composée par trois hommes de génie, créateurs en France, l’un de la tragédie, l’autre de la comédie, et l’autre de l’opéra.
Il a lu Marot et Regnier, comme il a lu les Lettres provinciales. […] » Et le lendemain apparut sur un marbre noir, gravé en lettres d’or : Collège de Louis-le-Grand.
Il avait beaucoup d’esprit, du talent naturel, et ce qui doit encore recommander davantage sa mémoire aux gens de lettres, peu d’hommes leur ont fait plus d’honneur par la noblesse des sentiments et des procédés. […] L’intrigue est peu de chose : le dénouement ne consiste que dans une fausse lettre, moyen usé depuis les Femmes savantes; et ce n’est pas la seule imitation de Molière, ni dans cette pièce, ni dans les autres de Regnard : il y en a des traces assez frappantes.
Un bon et utile conseil, qui devrait être écrit, en lettres d’or, au frontispice du journal libre ! […] Même, à ce sujet, j’ai retrouvé une lettre piquante de l’amie de Molière, mademoiselle de Brie, sa fidèle conseillère, celle qui venait en dernier ressort, après la vieille Laforest. […] Le Vaudeville, quoique théâtre national, est mieux élevé et plus poli que l’Ambigu-Comique, il a imprimé, soixante fois de suite, sur son affiche élégante : Madame Dubarry, en toutes lettres, et sa politesse ne lui a pas gâté sa recette, d’un écu de six francs. […] Il eût trouvé, dans les œuvres mêmes de Bossuet, parmi les lettres de ce père de l’Église, plusieurs passages qui lui eussent montré les combats, les obstacles, l’hésitation de madame de La Vallière avant de quitter, à tout jamais, ce monde où elle brillait de toutes les grandeurs de la beauté, de la jeunesse et de la passion. Dans ses lettres à M. le maréchal de Bellefonds, l’évêque de Meaux raconte d’un style attristé, grave et touché tout ensemble, ce drame caché dont M.
Quoique Mmede Sévigné elle-même y puisât le sujet de ses lettres, et que le duc de La Rochefoucauld y formulât quelques-unes de ses maximes; Benserade et Mlle de Scudéry l’emportaient souvent sur ces âmes d’élite, et la conversation, montée sur un ton flatteur, n’était pas toujours empreinte de naturel et de précision. […] On retrouve l’allée de sapins dont parle La Fontaine dans la lettre écrite à M. de Maucroix sur la fête de Vaux, lettre dans laquelle il dit que Molière est son homme ; mais il n’y a pas un écureuil dans les branches, et les nymphes, que le poète assure avoir vues pleurantes, et qui redemandaient avec tant d’instance qu’on leur rendit Oronte, ont disparu comme les écureuils. […] Molière pouvait à peine dire dans le Tartufe, en parlant des lettres de cachet : Et ce sont de ces coups que l’on pare en fuyant. […] L’amphytrion de Plaute, auquel Molière a emprunté presque toute sa comédie, renferme sur les femmes des lignes que les anciens inscrivaient sans doute en lettres d’or sur le seuil de leur gynécée. […] Ce serait une grande absurdité, surtout dans le temps où nous vivons, de prendre à la lettre les plaisanteries de Molière, et de prétendre que chacun doit rester invariablement sur le degré de l’échelle sociale où il est né; de même que le plus inconnu de nos soldats porte suivant une expression vulgaire consacrée par la victoire, un bâton de maréchal dans sa giberne ; de même, il n’est pas si mince avocat, si petit financier, si obscur journaliste, qui ne puisse avoir la noble ambition de devenir influent dans les affaires de son pays et de monter au sommet des honneurs.
Ni les uns ni les autres ne songent même à posséder cette belle : ce qu’ils veulent avant tout, c’est une bonne parole et devant témoins ; c’est un tendre regard, en public ; ce sont des lettres qu’ils puissent montrer à tout venant ; et quant au reste, le reste viendra, si veut Célimène. — Et justement voilà pourquoi Célimène, fidèle au rôle qu’elle s’est imposée, est si prodigue envers les uns et les autres de bonnes paroles, de tendres regards, de billets doux ; là est sa force, et elle a besoin d’être forte pour se défendre.
Ce comédien intrépide, dont la vie fit un penseur, eut sur les gens de lettres et sur les intellectuels de son temps une influence moins aisée à déterminer que celle de Descartes ; mais cette influence dut être considérable sur l’ensemble du public, pour qu’elle liguât contre lui des catholiques convaincus, d’esprit aussi différent que le prince de Conti, la duchesse de Longueville, le docteur janséniste Arnauld et le jésuite Bourdaloue, et lui valût d’autre part cette précieuse protection du roi Louis XIV, qui, selon l’expression de Comte, « ne résulta pas seulement des goûts personnels d’un dictateur alors progressif, mais aussi de la tendance d’une telle critique à seconder rabaissement de l’aristocratie et même du clergé ». […] Mais gardons-nous de prendre à la lettre la boutade de Molière, cherchons de plus près quelle est, en cette occasion, sa véritable pensée, et nous rencontrerons bientôt divers passages qui nous donneront à réfléchir.
Si l’on s’en rapporte à l’auteur de la Lettre sur Molière et les comédiens de son temps, de Brie succéda à Duparc dans les rôles de Gros-René. […] Un esprit naturel tenait lieu à mademoiselle Beauval de l’éducation qu’elle n’avait pas reçue dans sa jeunesse ; la sienne avait été négligée à un tel point, qu’à peine savait-elle lire ; elle épelait ses lettres les unes après les autres. […] Probablement au mois de septembre 1670, car on lit dans une lettre en vers de Robinet, datée du 27 de ce mois : Ainsi le roi court à Chambord, Joyeusement prendre l’essor, Avec sa cour si florissante, Et pendant des jours quinze ou trente.
Ils doivent sur-tout être plus courts, parcequ’il n’est pas naturel que si Damis, par exemple, parle à Clitandre, le premier laisse faire un aparté un peu considérable au second, sans s’en appercevoir ; à moins que l’Auteur ne l’occupe lui-même à lire, à écrire une lettre, ou qu’il ne l’abîme dans une profonde méditation.
Rien n’est plus singulier que les contradictions des gens de lettres sur toutes les parties des drames.
Une de ses maîtresses, piquée d’être dédaignée, renvoya les lettres de l’époux à l’épouse.
Mais il est un don qui nous appartient en propre, que nos origines multiples, fondant en un tout harmonieux dans la nôtre les caractères des autres races, ont développé chez nous à un degré suprême ; c’est le don de la mesure et de la proportion ; c’est le sentiment inné de ce qui convient dans l’ordre moral comme dans l’ordre intellectuel, dans le domaine social comme dans celui des Arts et des Lettres.
Des lettres, cependant, la triste République, Qui reposait aussi d’un sommeil léthargique, Vient de se réveiller : Bardes et Troubadours De toutes parts, ici, renaissent tous les jours : Le ciel bénit, je crois, leur nombreuse famille, Car de petits auteurs le Parnasse fourmille.
Enfin Harpagon se montre plus avare qu’Euclion, en exhortant ses domestiques à ne pas frotter les meubles trop fort, crainte de les user ; en conservant assez de sang-froid lorsque son fils se trouve mal, pour songer au remede qui coûtera le moins, & lui conseiller en conséquence d’aller boire un verre d’eau ; en voulant se mettre en dépense pour faire écrire en lettres d’or sur la cheminée de la salle à manger, une sentence qui l’a charmé, Il faut manger pour vivre, & non pas vivre pour manger 41, parcequ’il croit par-là contenir l’avidité de ses convives ; en souhaitant que Valere eût laissé noyer Elise, pourvu qu’il ne l’eût pas volé. […] Le même Auteur fait ordonner par son Avare qu’on écrive en lettres d’or cette sentence qui le charme : Il faut manger pour vivre, & non pas vivre pour manger.
« La fidelle, la tendre Sophie étoit réellement encore à son balcon ; mais elle y étoit occupée à recevoir, à l’aide de son sac à ouvrage pendu au bout d’un ruban, une lettre d’un quatrieme soupirant.
Tout le monde s’étant retiré, Berlinguier demeura comme un homme hors du sens, ne sachant s’il avoit songé cela, ou s’il l’avoit fait au pied de la lettre.
Dufresny a lardé dans sa piece un caractere de Gascon flegmatique, qui impatiente & embarrasse souvent le faux Damis ; celui d’une prude, jadis coquette, qui fut l’amante du véritable Damis : elle se doute bien de la supercherie ; mais comme celui qui représente Damis est nanti des lettres tendres qu’elle a autrefois écrites à son amant, elle est forcée, pour les ravoir, de se prêter au stratagême.
Il l’est, à présent, souverain dieu du théâtre, des lettres françaises, de la psychologie, de la morale.
Il est inutile de passer en revue tous les exploits parfaitement comiques, quoique pendables, de ce héros qui veut Qu’au bas de son portrait on mette en lettres d’or : Vivat Mascarillus, fourbum imperator !
C’est la voix du cœur et du bon sens ; et il ne serait pas malheureux qu’on l’écoutât davantage aujourd’hui, dans les lettres, et partout.
Il avoit un grand nombre d’amis distinguez dans la Republique des Lettres, entr’autres, le Philosophe Rohaut, la Bruiere, les deux Corneilles, Despréaux, Chapelle, Bernier, Fourcroi.
Molière a peint surtout des ridicules de caractères, mais (comme Racine dans les Plaideurs) il a peint aussi des ridicules de profession : ridicules des médecins, ridicules des hommes, de lettres. […] Par vanité, Philaminte a voulu avoir pour gendre un brillant homme de lettres. Ce brillant homme de lettres était un pleutre. […] Molière a peint l’auteur, l’homme de lettres, et voilà bien encore, si l’on veut et il est vrai, de la comédie professionnelle. […] Il faut remarquer qu’il n’a pas voulu peindre, jamais, la femme de lettres proprement dite, la femme qui écrit ; il a toujours visé la femme qui est friande de belle instruction, de haute ou de jolie culture, ce que nous appelons l’intellectuelle.
Il lui accorda jusqu’à la fin de ses jours une faveur spéciale, et dans les infortunes conjugales qui marquèrent la vieillesse du bouffon, le roi intervint par toutes sortes de lettres de cachet et prêta complaisamment au mari offensé les secours de sa souveraine puissance.
Qui eût pensé que Tou-ngan-cou, poussé par la jalousie qui divise toujours les Mandarins d’armes & les Mandarins de lettres, tromperoit le Roi, & le porteroit à faire mourir toute notre maison, au nombre de trois cents personnes ?
Dorat a composé sa Lettre de Zéila, jeune Sauvage, esclave à Constantinople, à Valcourt, Officier François : il n’a pas mis sous les yeux du lecteur l’ingratitude horrible d’Inkle qui vend sa bienfaitrice & sa maîtresse.
Le mardi 4 mai 1697, M. d’Argenson, lieutenant-général de police, en vertu d’une lettre de cachet du roi à lui adressée, et accompagné d’un nombre de commissaires et d’exempts et de toute la robe courte, se transporta à onze heures du matin au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne et y fit apposer les scellés sur toutes les portes, non seulement des rues Mauconseil et Française, mais encore sur celles des loges des acteurs, avec défenses à ces derniers de se présenter pour continuer leurs spectacles.
En faisant faire aux mœurs et aux lettres françaises l’apprentissage du bon ton, elle leur a rendu un éminent service; mais tous les apprentissages se paient et celui-là ne fit point exception. […] Aussi les représentants les plus distingués de la noblesse, du clergé et des lettres, purent-ils le servir en obéissant à un instinct, qui ne saurait être rangé dans le nombre des mobiles égoïstes. […] Au moment où le notaire est là, et où Chrysale commence à faiblir, il fait arriver deux lettres supposées, qui annoncent à Chrysale la perte de sa fortune. […] Que s’il en est d’ailleurs qui, douées d’une façon particulière, se vouent à la science ou aux lettres, on aurait grand tort de leur en faire un crime. […] À vrai dire, ces deux baptêmes, le second surtout, n’opéraient pas toujours d’une manière très efficace; mais on les avait reçus; c’étaient les lettres de créance de tout honnête homme.
Il fut fait à cette infâme diatribe deux réponses, dont une, en forme de lettre, mérite seule qu’on en fasse quelque mention.
Aussi bien la Comédie-Française et l’Odéon possèdent l’une et l’autre un fonds assuré de spectateurs pour rendu aux lettres est une élégance, et qui entendent une tragédie ou une comédie d’autrefois au moins comme la grand’messe.
Corneille appelle la Poétique un divin traité (Préface du Cid) et il en dit tant qu’on est tenté de prendre cette expression à la lettre. […] Fénelon, dans sa Lettre à l’Académie.